[Fanfiction du VDF] Replay (version concours)
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[Fanfiction du VDF] Replay (version concours)
Replay
«C'est non.
- Pardon ?
- C'est non, je ne veux pas que vous travailliez pour moi»
La douleur, le combat, l'espoir.
«Désolée Madame.
- C'est Mademoiselle.
- Mademoiselle… Encore désolé.
- Oh mais arrêtez de vous excuser c'est pénible. Il faut vous faire respecter.
- Ca c'est vraiment pas un problème d'habitude. Mais vous, c'est différent, je sais pas pourquoi.»
Le sol, son souffle se coupe.
«On peut en discuter si vous voulez.
- Comment ça?
- Vous avez pourri ma nuit, donc vous allez vous rattraper. Vous buvez quelque chose?
- Oh ça oui! … Vous allez pas me tirer dessus quand même?
- Mais nan.»
"Dario Lombardi! Je ne peux décemment pas me faire descendre par Dario Lombardi! Pas ce minable non, non…"
«Non, pas toi.
- Si, moi.»
Délivrance. "Allez continue, bats-toi, et prends soin de lui."
« Moi c'est Mattéo, dit-il d'un sourire adorable.
- Moi c'est Judith, répondit-elle en lui serrant la main qu'il lui tendait.»
Elle le laissa entrer et claqua la porte derrière elle. Elle le fit asseoir à la table du salon et partit dans la cuisine trouver de quoi boire. Elle en profita pour ranger un vieux slip qui traînait, rougissant légèrement en le fourrageant dans sa poche, avant que son invité ne le remarque.
- J'ai un bon vin. Vous buvez du vin? demanda-t-elle en passant la tête par le chambranle de la porte, une fois qu'elle eut repris contenance.
- Oui, ça m'ira.
Judith revint au salon avec deux verres et une bouteille de vin rouge Tursan, Château Bourda, 2088.
- Je vois que Madame est une connaisseuse! s'exclama Mattéo
- C'est Mademoiselle, je vous l'ai déjà dit, répliqua-t-elle en faisant les gros yeux. Je la garde pour une occasion spéciale.
- C'est moi l'occasion spéciale? dit-il dubitatif.
- Ca vous arrive souvent de finir par boire un coup chez les personnes que vous démarchez pour leur proposer d'être leur garde du corps?
- Pas vraiment, admit-il.
- Alors c'est une occasion spéciale!
Il sourit de son air enfantin, d'une façon que Judith trouva particulièrement craquante. Elle ouvrit la bouteille et leur servit un verre chacun. Ils trinquèrent, elle porta le verre près de son nez, d'abord pour le sentir, pour percevoir l'arôme fin du breuvage qu'elle adorait. Puis elle but une gorgée, faisant tournoyer le liquide dans sa bouche avant de l'avaler, le vin libérant alors son goût si fruité et puissant. Elle retint un soupir de satisfaction, tout en fermant les yeux.
Mattéo l'avait observée pendant ce petit rituel, mi-fasciné par son si joli visage, mi-amusé par l'étrangeté de la scène. Elle avait raison, ce n'était pas tous les jours qu'une charmante jeune femme l'invitait à entrer chez elle, au beau milieu de la nuit, surtout après avoir refusé ses services. Et en petite tenue. De plus, l'impression fugace qu'il avait eue quelques minutes auparavant, celle de l'avoir déjà rencontrée quelque part, ne le quittait pas.
Elle rouvrit les yeux, prenant conscience qu'il la fixait depuis quelques secondes, le bras arrêté dans son mouvement à quelques centimètres de son visage. Il s'empourpra légèrement, et se réfugia dans son verre. Il but une gorgée un peu trop précipitamment et avala de travers, il toussota et reposa son verre, s'excusant d'un geste de la main. Elle attendit, poliment, un sourire mutin aux lèvres, qu'il reprenne son souffle.
- Comment vous le trouvez? Le vin? demanda-t-elle.
- Il est bon, 2088 c'est une bonne année.
Ils se sourirent, Mattéo se sentit de nouveau intimidé par ce petit bout de femme rousse en face de lui.
- C'est joli chez vous.
Elle ne répondit pas, se contentant de lui sourire, ne pouvant s'empêcher de retrousser son nez d'un air narquois, son malaise l'amusait. Il avait l'air d'un petit garçon un peu perdu, ses yeux la fuyaient.
- Et vous, vous faites quoi dans la vie ?
- Je suis conseillère technique en suicide.
- Ah oui? Mon oncle a fait appel à un conseiller comme vous pour se suicider. Il était super content de la qualité du service.
- Ah, et pourquoi est-ce qu'il voulait mettre fin à sa vie? demanda-t-elle intéressée. Ayant de moins en moins de travail à cause des questionnaires automatisés, elle était heureuse de parler un peu de ce qui la passionnait.
- C'était un visionnaire.
- …
- …
- Un visionnaire?
- Ouais il avait des visions quoi! Et ça le rendait fou! Le pauvre, il était persuadé que la boîte dans laquelle il travaillait était dirigée par des extra-terrestres, il disait que tout le monde se donnait le mot pour le faire chier, il parlait toujours d'un "7ème actionnaire", il se croyait surveillé… Un soir, il est rentré dans le bureau de son Chef, pour essayer d'en apprendre un peu plus. Il s'est fait prendre, pourtant il était du genre malin, débrouillard, rusé comme un renard, mais il s'est quand même fait virer. Ca a été la goutte d'eau.
- D'accord… Et il s'est suicidé comment?
- Il a avalé l'équivalent de son poids en dragibus noirs.
- Classique, propre, net. Il a trouvé tout seul de par sa discussion avec le conseiller, ou c'est le conseiller qui lui a donné l'idée? Nan, parce que vous voyez, moi je conseille plutôt la pendaison avec des saucisses de Francfort. C'est un peu plus rapide, et c'est assez efficace.
- Vous avez l'air calée sur le sujet…
Nouveau silence. Judith prit quelques secondes pour l'observer davantage pendant qu'il regardait de nouveau tout autour de lui, d'un air toujours gêné. Il était grand, il avait l'air musclé, très musclé. Son visage était à la fois brut, et doux. A bien y regarder, son visage, sa voix douce et chaude, son air intimidé contrastaient énormément avec son physique de colosse, et avec le fait qu'il soit garde du corps! Il avait plus l'air d'un petit chiot à apprivoiser.
"Plutôt encombrant comme animal de compagnie!" pensa-t-elle.
- Bon, et si on en revenait à votre problème?
- Mon problème?
- Oui, vous faire respecter et tout ça. Vous manquez de confiance en vous?
- Non, pas spécialement… Mai euh, attendez une minute! Vous allez me poser des questions, puis me donner des conseils là? Vous êtes pas un coach de vie vous! Je veux pas me suicider moi!
Judith leva les yeux au ciel
- Mais non, ne vous mettez pas la tête dans le grille pain (NDA : expression fréquemment utilisée en 2099, équivalent 2014 "ne vous mettez pas la rate au court bouillon" ou encore "ne vous inquiétez pas", expression tombée en désuétude à partir de 2159 environ) je veux juste vous donner un petit coup de pouce.
- Oui mais, y'a qu'avec vous que ça me fait ça, d'ordinaire, j'arrive bien à m'imposer, j'suis garde du corps quand même.
- Et comment vous l'expliquez?
- Ptêt parce que je vous trouve sacrément jolie, marmonna-t-il dans sa barbe, la tête baissée et le regard ailleurs.
- Pardon? demanda Judith qui n'avait pas entendu.
- Hum hum, je crois que je vais arrêter le vin pour ce soir. J'aime ça mais, si j'en bois trop, je chope l'accent toulousain, j'ai jamais compris pourquoi.
"Brigade temporelle, à ton service" Judith eut un flash, elle vit l'homme qui se trouvait en face d'elle, comme dans un souvenir, mais c'était un endroit différent, et lui, il était différent aussi. Elle rouvrit brusquement ses yeux, et elle fut saisie d'un frisson. Elle secoua la tête, fronça les sourcils tout en le regardant.
- On s'est pas déjà vus quelque part?
- Ah vous aussi ça vous le fait? C'est étrange non? Un instant, j'ai comme l'impression de vous avoir déjà vue, et puis après ça s'estompe, ça devient flou, et ça part. Et puis ça revient.
L'impression disparut, comme Mattéo venait de l'expliquer, mais laissa Judith très mal à l'aise, et complètement perplexe. Le silence s'installa de nouveau, ni l'un ni l'autre ne savait plus quoi dire.
- Bon, je crois que je vais y aller. Encore désolé d'avoir pourri votre nuit, en plus, j'ai pas vraiment l'impression de m'être rattrapé.
- Oui, je crois qu'il vaudrait mieux que vous partiez en effet, répondit-elle d'une voix blanche.
Mattéo se leva, elle l'imita, le raccompagna à la porte. Juste avant de l'ouvrir, il se tourna vers elle, pour la remercier pour le verre. Leurs yeux se croisèrent, il ressentit comme une décharge électrique, et son coeur s'emballa, il sentit sa bouche s'assécher d'un coup. Qu'elle était belle, attirante, dans sa nuisette noire, et son déshabillé rouge. Ses yeux noisettes assombris par on ne sait quelle pensée, son petit nez couvert de tâches de rousseurs, ses lèvres pleines et charnues, sa gorge pâle parsemée de grains de beauté, la courbe de ses seins… Il se perdait dans sa contemplation.
Avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche et dire quoi que ce soit, Judith l'attrapa par le bras, s'approcha rapidement de lui, et posa ses lèvres sur les siennes, se hissant sur la pointe des pieds. Il ne s'attendait pas du tout à ça, il la regarda interloqué.
- Ne partez pas, j'en ai pas envie. Ne me laissez pas toute seule ici, dit-elle sur un ton un peu plus suppliant qu'elle ne l'aurait voulu.
Il n'hésita qu'une seconde, et déjà il l'attrapait par le cou, et s'emparait de ses lèvres, d'un baiser passionné. Tout en s'embrassant, elle l'attira vers sa chambre, découvrant qu'elle était affamée de lui.
Elle ne savait pas ce qui lui avait pris, elle ne le connaissait même pas. Mais alors qu'il était sur le point de partir, elle n'avait finalement pas supporté l'idée qu'il s'en aille. Ce fut aussi soudain qu'inexplicable, c'était comme si son corps tout entier avait hurlé, et elle s'était sentie déchirée de l'intérieur. Elle avait fermé les yeux une demi-seconde, se voyant contempler son dos alors qu'il marchait dans le couloir, et elle avait senti les larmes monter. Alors, mue par une force invisible, et sans même s'en rendre compte, elle l'avait embrassé. Elle s'était sentie électrisée à son contact, et son coeur avait failli exploser lorsqu'il lui avait rendu fougueusement son baiser, déclenchant une première déferlante de désir, au creux de ses reins et de son intimité.
D'un geste fébrile, il se débarrassa de son gilet de protection et de son bonnet. Il la souleva, et elle enroula ses jambes autour de sa taille. Il plongea une main dans la chevelure flamboyante et soyeuse de la jeune femme. Elle était toute légère. Il a posa délicatement sur le lit. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, il éprouvait tellement de désir pour elle que ç'en était douloureux, et il crut en devenir fou. Comment une inconnue pouvait le mettre dans un tel état? Il ne pouvait, de toute manière, plus réfléchir.
Tout en la dévêtant, il retenait son souffle, à mesure qu'il découvrait son corps, il embrassait chaque parcelle de sa peau douce. Ses gestes étaient à présent empreints de tendresse.
Elle sentait son coeur fondre et saigner à la fois, et quand elle rencontra ses prunelles grises, les pupilles dilatées et le regard voilé par le désir, elle se sentit défaillir, une fois de plus. Jamais elle n'avait ressenti ça. Elle lui enleva le reste de ses vêtements.
Il se lova délicatement à côté d'elle, il parcourut son visage de baisers, pendant que leurs mains se découvraient. De caresses en caresses, ils apprirent à se connaître. Ne se quittant pas des yeux, les mains jointes, ils s'aimèrent, dans une étreinte à la fois douce et violente, leurs corps chantant à l'unisson.
Par trois fois ils atteignirent l'extase, jamais rassasiés, s'accrochant l'un à l'autre comme si leur vie en dépendait. Comme si ce moment qu'ils souhaitaient prolonger le plus possible, pouvait s'arrêter d'un coup. Comme si leur harmonie nouvelle pouvait voler en éclat tel un miroir qui se brise.
Une fois épuisés par leur amour, Mattéo s'endormit, sa tête reposant sur le ventre de Judith, la main de cette dernière caressant ses cheveux blonds. Elle fixait le plafond, reprenant lentement son souffle, et attendant que son coeur reprenne un rythme normal. Un sourire naquit sur ses lèvres, puis vint le noir…et la lumière.
Re re re replay.
- Pardon ?
- C'est non, je ne veux pas que vous travailliez pour moi»
La douleur, le combat, l'espoir.
«Désolée Madame.
- C'est Mademoiselle.
- Mademoiselle… Encore désolé.
- Oh mais arrêtez de vous excuser c'est pénible. Il faut vous faire respecter.
- Ca c'est vraiment pas un problème d'habitude. Mais vous, c'est différent, je sais pas pourquoi.»
Le sol, son souffle se coupe.
«On peut en discuter si vous voulez.
- Comment ça?
- Vous avez pourri ma nuit, donc vous allez vous rattraper. Vous buvez quelque chose?
- Oh ça oui! … Vous allez pas me tirer dessus quand même?
- Mais nan.»
"Dario Lombardi! Je ne peux décemment pas me faire descendre par Dario Lombardi! Pas ce minable non, non…"
«Non, pas toi.
- Si, moi.»
Délivrance. "Allez continue, bats-toi, et prends soin de lui."
« Moi c'est Mattéo, dit-il d'un sourire adorable.
- Moi c'est Judith, répondit-elle en lui serrant la main qu'il lui tendait.»
Elle le laissa entrer et claqua la porte derrière elle. Elle le fit asseoir à la table du salon et partit dans la cuisine trouver de quoi boire. Elle en profita pour ranger un vieux slip qui traînait, rougissant légèrement en le fourrageant dans sa poche, avant que son invité ne le remarque.
- J'ai un bon vin. Vous buvez du vin? demanda-t-elle en passant la tête par le chambranle de la porte, une fois qu'elle eut repris contenance.
- Oui, ça m'ira.
Judith revint au salon avec deux verres et une bouteille de vin rouge Tursan, Château Bourda, 2088.
- Je vois que Madame est une connaisseuse! s'exclama Mattéo
- C'est Mademoiselle, je vous l'ai déjà dit, répliqua-t-elle en faisant les gros yeux. Je la garde pour une occasion spéciale.
- C'est moi l'occasion spéciale? dit-il dubitatif.
- Ca vous arrive souvent de finir par boire un coup chez les personnes que vous démarchez pour leur proposer d'être leur garde du corps?
- Pas vraiment, admit-il.
- Alors c'est une occasion spéciale!
Il sourit de son air enfantin, d'une façon que Judith trouva particulièrement craquante. Elle ouvrit la bouteille et leur servit un verre chacun. Ils trinquèrent, elle porta le verre près de son nez, d'abord pour le sentir, pour percevoir l'arôme fin du breuvage qu'elle adorait. Puis elle but une gorgée, faisant tournoyer le liquide dans sa bouche avant de l'avaler, le vin libérant alors son goût si fruité et puissant. Elle retint un soupir de satisfaction, tout en fermant les yeux.
Mattéo l'avait observée pendant ce petit rituel, mi-fasciné par son si joli visage, mi-amusé par l'étrangeté de la scène. Elle avait raison, ce n'était pas tous les jours qu'une charmante jeune femme l'invitait à entrer chez elle, au beau milieu de la nuit, surtout après avoir refusé ses services. Et en petite tenue. De plus, l'impression fugace qu'il avait eue quelques minutes auparavant, celle de l'avoir déjà rencontrée quelque part, ne le quittait pas.
Elle rouvrit les yeux, prenant conscience qu'il la fixait depuis quelques secondes, le bras arrêté dans son mouvement à quelques centimètres de son visage. Il s'empourpra légèrement, et se réfugia dans son verre. Il but une gorgée un peu trop précipitamment et avala de travers, il toussota et reposa son verre, s'excusant d'un geste de la main. Elle attendit, poliment, un sourire mutin aux lèvres, qu'il reprenne son souffle.
- Comment vous le trouvez? Le vin? demanda-t-elle.
- Il est bon, 2088 c'est une bonne année.
Ils se sourirent, Mattéo se sentit de nouveau intimidé par ce petit bout de femme rousse en face de lui.
- C'est joli chez vous.
Elle ne répondit pas, se contentant de lui sourire, ne pouvant s'empêcher de retrousser son nez d'un air narquois, son malaise l'amusait. Il avait l'air d'un petit garçon un peu perdu, ses yeux la fuyaient.
- Et vous, vous faites quoi dans la vie ?
- Je suis conseillère technique en suicide.
- Ah oui? Mon oncle a fait appel à un conseiller comme vous pour se suicider. Il était super content de la qualité du service.
- Ah, et pourquoi est-ce qu'il voulait mettre fin à sa vie? demanda-t-elle intéressée. Ayant de moins en moins de travail à cause des questionnaires automatisés, elle était heureuse de parler un peu de ce qui la passionnait.
- C'était un visionnaire.
- …
- …
- Un visionnaire?
- Ouais il avait des visions quoi! Et ça le rendait fou! Le pauvre, il était persuadé que la boîte dans laquelle il travaillait était dirigée par des extra-terrestres, il disait que tout le monde se donnait le mot pour le faire chier, il parlait toujours d'un "7ème actionnaire", il se croyait surveillé… Un soir, il est rentré dans le bureau de son Chef, pour essayer d'en apprendre un peu plus. Il s'est fait prendre, pourtant il était du genre malin, débrouillard, rusé comme un renard, mais il s'est quand même fait virer. Ca a été la goutte d'eau.
- D'accord… Et il s'est suicidé comment?
- Il a avalé l'équivalent de son poids en dragibus noirs.
- Classique, propre, net. Il a trouvé tout seul de par sa discussion avec le conseiller, ou c'est le conseiller qui lui a donné l'idée? Nan, parce que vous voyez, moi je conseille plutôt la pendaison avec des saucisses de Francfort. C'est un peu plus rapide, et c'est assez efficace.
- Vous avez l'air calée sur le sujet…
Nouveau silence. Judith prit quelques secondes pour l'observer davantage pendant qu'il regardait de nouveau tout autour de lui, d'un air toujours gêné. Il était grand, il avait l'air musclé, très musclé. Son visage était à la fois brut, et doux. A bien y regarder, son visage, sa voix douce et chaude, son air intimidé contrastaient énormément avec son physique de colosse, et avec le fait qu'il soit garde du corps! Il avait plus l'air d'un petit chiot à apprivoiser.
"Plutôt encombrant comme animal de compagnie!" pensa-t-elle.
- Bon, et si on en revenait à votre problème?
- Mon problème?
- Oui, vous faire respecter et tout ça. Vous manquez de confiance en vous?
- Non, pas spécialement… Mai euh, attendez une minute! Vous allez me poser des questions, puis me donner des conseils là? Vous êtes pas un coach de vie vous! Je veux pas me suicider moi!
Judith leva les yeux au ciel
- Mais non, ne vous mettez pas la tête dans le grille pain (NDA : expression fréquemment utilisée en 2099, équivalent 2014 "ne vous mettez pas la rate au court bouillon" ou encore "ne vous inquiétez pas", expression tombée en désuétude à partir de 2159 environ) je veux juste vous donner un petit coup de pouce.
- Oui mais, y'a qu'avec vous que ça me fait ça, d'ordinaire, j'arrive bien à m'imposer, j'suis garde du corps quand même.
- Et comment vous l'expliquez?
- Ptêt parce que je vous trouve sacrément jolie, marmonna-t-il dans sa barbe, la tête baissée et le regard ailleurs.
- Pardon? demanda Judith qui n'avait pas entendu.
- Hum hum, je crois que je vais arrêter le vin pour ce soir. J'aime ça mais, si j'en bois trop, je chope l'accent toulousain, j'ai jamais compris pourquoi.
"Brigade temporelle, à ton service" Judith eut un flash, elle vit l'homme qui se trouvait en face d'elle, comme dans un souvenir, mais c'était un endroit différent, et lui, il était différent aussi. Elle rouvrit brusquement ses yeux, et elle fut saisie d'un frisson. Elle secoua la tête, fronça les sourcils tout en le regardant.
- On s'est pas déjà vus quelque part?
- Ah vous aussi ça vous le fait? C'est étrange non? Un instant, j'ai comme l'impression de vous avoir déjà vue, et puis après ça s'estompe, ça devient flou, et ça part. Et puis ça revient.
L'impression disparut, comme Mattéo venait de l'expliquer, mais laissa Judith très mal à l'aise, et complètement perplexe. Le silence s'installa de nouveau, ni l'un ni l'autre ne savait plus quoi dire.
- Bon, je crois que je vais y aller. Encore désolé d'avoir pourri votre nuit, en plus, j'ai pas vraiment l'impression de m'être rattrapé.
- Oui, je crois qu'il vaudrait mieux que vous partiez en effet, répondit-elle d'une voix blanche.
Mattéo se leva, elle l'imita, le raccompagna à la porte. Juste avant de l'ouvrir, il se tourna vers elle, pour la remercier pour le verre. Leurs yeux se croisèrent, il ressentit comme une décharge électrique, et son coeur s'emballa, il sentit sa bouche s'assécher d'un coup. Qu'elle était belle, attirante, dans sa nuisette noire, et son déshabillé rouge. Ses yeux noisettes assombris par on ne sait quelle pensée, son petit nez couvert de tâches de rousseurs, ses lèvres pleines et charnues, sa gorge pâle parsemée de grains de beauté, la courbe de ses seins… Il se perdait dans sa contemplation.
Avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche et dire quoi que ce soit, Judith l'attrapa par le bras, s'approcha rapidement de lui, et posa ses lèvres sur les siennes, se hissant sur la pointe des pieds. Il ne s'attendait pas du tout à ça, il la regarda interloqué.
- Ne partez pas, j'en ai pas envie. Ne me laissez pas toute seule ici, dit-elle sur un ton un peu plus suppliant qu'elle ne l'aurait voulu.
Il n'hésita qu'une seconde, et déjà il l'attrapait par le cou, et s'emparait de ses lèvres, d'un baiser passionné. Tout en s'embrassant, elle l'attira vers sa chambre, découvrant qu'elle était affamée de lui.
Elle ne savait pas ce qui lui avait pris, elle ne le connaissait même pas. Mais alors qu'il était sur le point de partir, elle n'avait finalement pas supporté l'idée qu'il s'en aille. Ce fut aussi soudain qu'inexplicable, c'était comme si son corps tout entier avait hurlé, et elle s'était sentie déchirée de l'intérieur. Elle avait fermé les yeux une demi-seconde, se voyant contempler son dos alors qu'il marchait dans le couloir, et elle avait senti les larmes monter. Alors, mue par une force invisible, et sans même s'en rendre compte, elle l'avait embrassé. Elle s'était sentie électrisée à son contact, et son coeur avait failli exploser lorsqu'il lui avait rendu fougueusement son baiser, déclenchant une première déferlante de désir, au creux de ses reins et de son intimité.
D'un geste fébrile, il se débarrassa de son gilet de protection et de son bonnet. Il la souleva, et elle enroula ses jambes autour de sa taille. Il plongea une main dans la chevelure flamboyante et soyeuse de la jeune femme. Elle était toute légère. Il a posa délicatement sur le lit. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, il éprouvait tellement de désir pour elle que ç'en était douloureux, et il crut en devenir fou. Comment une inconnue pouvait le mettre dans un tel état? Il ne pouvait, de toute manière, plus réfléchir.
Tout en la dévêtant, il retenait son souffle, à mesure qu'il découvrait son corps, il embrassait chaque parcelle de sa peau douce. Ses gestes étaient à présent empreints de tendresse.
Elle sentait son coeur fondre et saigner à la fois, et quand elle rencontra ses prunelles grises, les pupilles dilatées et le regard voilé par le désir, elle se sentit défaillir, une fois de plus. Jamais elle n'avait ressenti ça. Elle lui enleva le reste de ses vêtements.
Il se lova délicatement à côté d'elle, il parcourut son visage de baisers, pendant que leurs mains se découvraient. De caresses en caresses, ils apprirent à se connaître. Ne se quittant pas des yeux, les mains jointes, ils s'aimèrent, dans une étreinte à la fois douce et violente, leurs corps chantant à l'unisson.
Par trois fois ils atteignirent l'extase, jamais rassasiés, s'accrochant l'un à l'autre comme si leur vie en dépendait. Comme si ce moment qu'ils souhaitaient prolonger le plus possible, pouvait s'arrêter d'un coup. Comme si leur harmonie nouvelle pouvait voler en éclat tel un miroir qui se brise.
Une fois épuisés par leur amour, Mattéo s'endormit, sa tête reposant sur le ventre de Judith, la main de cette dernière caressant ses cheveux blonds. Elle fixait le plafond, reprenant lentement son souffle, et attendant que son coeur reprenne un rythme normal. Un sourire naquit sur ses lèvres, puis vint le noir…et la lumière.
Re re re replay.
Poukie- Chasseur de Canard
- Messages : 656
Date d'inscription : 28/02/2014
Age : 35
Localisation : Paris
[Concours] Texte 22 : Replay
Point modo concours :
Ce texte a été écrit dans le cadre du concours de textes 2014 "L'écrivain du futur" (cliquez sur ce lien si vous voulez savoir les consignes, thèmes et contraintes d'écriture, auxquelles étaient soumises la création de ce texte). Pour cette raison ne vous étonnez pas des premiers commentaires que vous pourrez lire. Ils ont été écrits au cours de ce concours durant lequel l'auteur était anonyme. ^^
Si ce concours et les textes qui ont été écrits dans ce cadre vous intéresse, vous trouverez les liens de chacun d'entre eux sur la page des résultats du concours.
Merci à vous !
Ce texte a été écrit dans le cadre du concours de textes 2014 "L'écrivain du futur" (cliquez sur ce lien si vous voulez savoir les consignes, thèmes et contraintes d'écriture, auxquelles étaient soumises la création de ce texte). Pour cette raison ne vous étonnez pas des premiers commentaires que vous pourrez lire. Ils ont été écrits au cours de ce concours durant lequel l'auteur était anonyme. ^^
Si ce concours et les textes qui ont été écrits dans ce cadre vous intéresse, vous trouverez les liens de chacun d'entre eux sur la page des résultats du concours.
Merci à vous !
Dernière édition par Tanuki le Mar 3 Mar 2015 - 11:14, édité 1 fois
_________________
- Concours powa:
- Malédiction de l'éternelle seconde aux concours FFF :
- Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
- 2ème au Concours de fan-fic avec Je voudrais déjà
- 2ème au Concours de paroles de RM
1ère au concours de Contes! - Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
- POKEDEX - Tanukastabot :
Type : Psy - Acier
Description : Issu d'un partenariat entre les labos des Pr. Chen & Castafolte, serait un robot organique à base de gènes de tanuki, animal métamorphe.
Tanuki- Ex Admin
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Re: [Fanfiction du VDF] Replay (version concours)
Pfiiuuu, j'en ai eu des frissons en retrouvant l'ambiance de l'épisode 8, saison 3 !
C'est très beau, surtout la fin. Tu as parfaitement réussi à mettre des mots sur la tension sexuelle qui règne entre Mattéo et Judith tout au long du VDF, chapeau !
J'ai trouvé maladroite la manière dont tu as placé le mot "grille-pain", même si c'est expliqué. Ça ne colle pas avec l'ambiance du texte quoi.
Ah, une dernière chose : je ne sais pas si c'est fait exprès mais plusieurs phrases sont des paroles de chansons d'amour ('fin je crois !). Que ce soit voulu ou pas, c'est sympathique !
C'est très beau, surtout la fin. Tu as parfaitement réussi à mettre des mots sur la tension sexuelle qui règne entre Mattéo et Judith tout au long du VDF, chapeau !
J'ai trouvé maladroite la manière dont tu as placé le mot "grille-pain", même si c'est expliqué. Ça ne colle pas avec l'ambiance du texte quoi.
Ah, une dernière chose : je ne sais pas si c'est fait exprès mais plusieurs phrases sont des paroles de chansons d'amour ('fin je crois !). Que ce soit voulu ou pas, c'est sympathique !
Zazu- Chouchou d'Eustache
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Age : 28
Re: [Fanfiction du VDF] Replay (version concours)
Moi j'ai trouvé marrant pour le vieux slip
Quant au grille-pain, ça ne m'a pas beaucoup gêné (à la fois, on insiste peut-être un peu trop mais ça reste sympathique ^^ )
Pour revenir à l'histoire, j'ai beaucoup aimé le moment où on parle de la première temporalité de Judith & Mattéo. D'ailleurs, très bien vu le coup de l'alcool (Judith avait eu des flashbacks à propos de Raph lorsqu'elle s'est soûlée dans l'épisode S3E4).
Au début, ça fait très "poème". C'était cool.
Le coup du visionnaire, pourquoi pas ^^
"L'avant-fin" avec la scène hot, moui. Je ne suis pas forcément fan mais c'est subjectif
Par contre, j'ai bien aimé le replay de la fin. J'ai interprété par "encore du sexe" ! (je crois que c'est tout à fait voulu mais je le dis au cas où )
Bref, bravo ! C'était bien sympa
Quant au grille-pain, ça ne m'a pas beaucoup gêné (à la fois, on insiste peut-être un peu trop mais ça reste sympathique ^^ )
Pour revenir à l'histoire, j'ai beaucoup aimé le moment où on parle de la première temporalité de Judith & Mattéo. D'ailleurs, très bien vu le coup de l'alcool (Judith avait eu des flashbacks à propos de Raph lorsqu'elle s'est soûlée dans l'épisode S3E4).
Au début, ça fait très "poème". C'était cool.
Le coup du visionnaire, pourquoi pas ^^
"L'avant-fin" avec la scène hot, moui. Je ne suis pas forcément fan mais c'est subjectif
Par contre, j'ai bien aimé le replay de la fin. J'ai interprété par "encore du sexe" ! (je crois que c'est tout à fait voulu mais je le dis au cas où )
Bref, bravo ! C'était bien sympa
yao- Ex Admin
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Re: [Fanfiction du VDF] Replay (version concours)
J'ai beaucoup aimé ce texte. Je le trouve bien écrit et très fidèle à la série et c'est sympa de retrouver l'ambiance, les détails ''historiques'' etc.
Je m'étais aussi fait la réflexion que certaines phrases ne sonnaient pas inconnu à mon oreille, possiblement des chansons comme l'a soulevé Zazu
Et par rapport au grille-pain moi j'ai trouvé ça marrant
Bravo pour ce texte !
Je m'étais aussi fait la réflexion que certaines phrases ne sonnaient pas inconnu à mon oreille, possiblement des chansons comme l'a soulevé Zazu
Et par rapport au grille-pain moi j'ai trouvé ça marrant
Bravo pour ce texte !
maribanbelle- Ex Modo
- Messages : 4313
Date d'inscription : 14/11/2014
Age : 30
Localisation : Au Québec !
Re: [Fanfiction du VDF] Replay (version concours)
J'aime bien les happy ends.
Voilà, je crois que ça résume bien à quel point j'ai aimé le texte. Superbe écriture, de plus !
Voilà, je crois que ça résume bien à quel point j'ai aimé le texte. Superbe écriture, de plus !
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