[Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
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[Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Note : pour un plus grand confort de lecture, la dernière version (complète, corrigée et mise en page) en format PDF c'est ici (lien google drive).
Pour lire la suite (écrite hors-concours car dépassant la limite de nombre maximum de mots), je vous donne RDV au post ci-dessous !
Point modo concours :
Ce texte a été écrit dans le cadre du concours de textes 2014 "L'écrivain du futur" (cliquez sur ce lien si vous voulez savoir les consignes, thèmes et contraintes d'écriture, auxquelles étaient soumises la création de ce texte). Pour cette raison ne vous étonnez pas des premiers commentaires que vous pourrez lire. Ils ont été écrits au cours de ce concours durant lequel l'auteur était anonyme et que le post suivant, soit les chapitres au-delà du 5, n'avaient pas encore été publié. ^^
Si ce concours et les textes qui ont été écrits dans ce cadre vous intéresse, vous trouverez les liens de chacun d'entre eux sur la page des résultats du concours.
Merci à vous !
- Chapitre 1. Je me suis préparé pour un RDV:
- Il était contrarié. Contrarié et nerveux. Il détestait l’imprévu. Surtout avant un rendez-vous avec une femme. Il fallait qu’il cesse de ruminer ses mauvaises pensées et qu'il se concentre à nouveau sur son objectif. Il regarda le paquet qu’il portait à la main. Il fondait de grands espoirs en lui. Remarquant un morceau de vitre sur le sol il profita du reflet pour faire une dernière fois la vérification de son apparence : son chapeau haut de forme était bien en place, son foulard blanc convenablement noué autour de son col, son manteau et son pantalon noir époussetés, ses chaînes parfaitement ajustées sur son épaule… Il finit son inspection en approchant la main de sa joue pour s’assurer du parfait lissage de ses pattes. Ce geste le ramena plusieurs années en arrière.
- Chapitre 2. Bourpaleitte:
2540
Il avait 18 ans. Dans un morceau de miroir de fortune, le jeune homme se recoiffait une énième fois les rouflaquettes avec sa toute dernière acquisition : un peigne à cran d’arrêt. Il avait toujours eu le goût du luxe et de la coquetterie, ce qui se traduisait par des toilettes interminables et une chambre parfaitement en ordre où chaque objet qui pouvait passer pour un signe d’opulence était ostensiblement mis en avant.
C’est ce moment que sa mère, Quinte, choisit pour faire irruption dans sa tente. Elle avait le chic pour faire ses entrées quand il ne l’attendait pas. Il n’eut pas le temps de cacher le peigne.- Octave ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
Octave ne voulait pas lâcher son bien. Il avait passé ses dernières maigres économies pour l’obtenir. Mais la main tendue de sa mère et son regard chargé de colère froide lui fit rapidement abandonner toute résistance. Il lui tendit l’objet. Elle le prit et l’examina attentivement. Octave sentait la tempête s’annoncer.- Octave… Comment as-tu pu faire ça ? Comment as-tu pu investir dans un gadget aussi futile ? Tu sais qu’on est dans une période difficile en ce moment ! Chaque…
« …miette de Wiz compte », finit-il en pensée. Il connaissait la chanson. Pendant que sa mère lui répétait une nouvelle fois son laïus il songea que ça faisait maintenant bien longtemps qu’ils étaient dans une « période difficile » comme elle disait, lui, sa mère et son frère. Mais Octave aspirait à autre chose. Cette condition misérable ne lui suffisait pas. Il y était à l’étroit. Il aspirait à une habitation en dur, à des vêtements élégants, un seau à caca personnel… Ce peigne était pour lui un symbole, un moyen, même illusoire de se raccrocher à ce monde de privilégiés. Sa mère ne pouvait pas le comprendre… Alors que quelque part, c’était aussi pour elle qu’il faisait ça.
Il admirait profondément sa mère. Il aurait voulu une autre vie pour elle. Cette femme de poigne avait élevé seule ses deux garçons à la mort de son compagnon. Elle avait dû éclater la tête à coups de casserole à ce dernier après qu’il se soit fait mordre par un zombie. Depuis, la simple vision de cette poêle suffisait à tenir ses deux fils en respect. La petite famille s'était installée il y a environ quinze ans dans le village, ou plutôt le camp, de Bourpaleitte, fondé par un groupement de quelques familles de survivants. Ils avaient souffert des affres de la faim, des variations de température des souterrains et avaient déjà dû se défendre à plusieurs reprises des attaques de RTI et de zombies que repoussaient difficilement les barricades de fortune du bourg.
Octave voulait vivre en ville mais sa mère refusait fermement de déménager. Les citadins prenaient de haut les étrangers, la législation y était trop stricte et mouvante et, qui plus est, Quinte ne voulait pas abandonner la tombe de son feu compagnon. Il n’y avait aucune discussion possible.
Mais à ce moment précis Octave avait d’autres projets. Il avait rendez-vous avec une fille derrière les barricades. Et sa mère ne devait pas être au courant s’il ne voulait pas que sa tête finisse éclatée contre la poêle familiale. Mieux valait faire profil bas pour le moment. Il attendit qu’elle se fatigue et lui proposa comme os à ronger qu’il irait participer à une chasse au RTI en compensation de son achat superflu. Elle finit par le relâcher et il s’enfuit sans demander son reste.
Il était en retard sur l’avance qu’il avait prévue. Il détestait ça. Il se rendait à l’extrême-ouest du village, le coin idéal pour les rendez-vous secrets, derrière un trou de la barricade. Il le traversa. Elle n’était pas encore là. Elle finit par se montrer avec une bonne demi-heure de retard. Comme toujours affublée de son arc fait main, Mérida sortit du passage et s’avança vers lui d’un pas décidé. Elle le regarda, il la regarda. Bref. Il lui avait amené un bonhomme fait en terre avec un cœur dessiné dessus. Il avait racketté un gamin pour l’obtenir. Il trouvait cette pseudo-sculpture très moche mais il pensait que ça plairait bien à une fille. Elle ne jeta même pas un regard sur son cadeau et le fixa droit dans les yeux.- Octave, il faut qu’on parle, déclara-t-elle.
Il n’était pas très doué en psychologie féminine mais ça ne sentait pas bon.- Il faut que tu arrêtes de me harceler. Tu ne m’intéresses pas, comment va-t-il falloir que je te le dise ?
- Pourquoi tu es venue alors si je ne t’intéresse pas ? Avoue que mon charme ne te laisse pas insensible… dit-il accompagné de son sourire le plus séducteur.
- Parce que prendre la fuite c’est lâche. Je préférais te le dire droit dans les yeux. Maintenant c’est fait.
- Mais attends regarde ! dit-il en pour lui montrer son cadeau alors qu’elle allait repartir. Je t’ai amené un bonhomme avec un cœur dessus ! C’est romantique ça !
- Octave… t’es lourd, s’exaspéra-t-elle. Bon, je voulais pas te l’annoncer comme ça mais tu ne me laisses pas le choix.
Elle le fixa droit dans les yeux.- J’ai déjà quelqu’un, dit-elle en prenant soin d’articuler chaque mot.
- Quelqu’un… Comme… Un mec ?
- Un mec oui. Ton frère.
La nouvelle lui fit l’effet d’un suppositoire qu’on lui aurait enfoncé d’un coup sans prévenir. Son frère. Avec Mérida. L’aîné d’Octave, Juste, était son opposé. Il était musclé, franc, charismatique... Cette dernière qualité était la seule qu’Octave lui enviait, le reste n’était que bêtise à ses yeux. Octave voyait l’entretien physique comme une perte de temps et la franchise comme de la naïveté. C’est en gardant certaines informations pour soi qu’on obtenait le pouvoir sur les gens. Et quand Juste fonçait tête baissée au moindre problème, Octave, rusé comme un renard, comme il aimait à se représenter, s’arrangeait toujours pour envoyer les autres au casse-pipe à sa place.- Juste ? Mais qu’est-ce que tu lui trouves ? demanda-t-il avec une rage contenue.
Pourquoi est-ce que tout le monde, sa mère y compris, lui préférait son frère ?!- On y est, soupira-t-elle. J’étais sûre que ça finirait comme ça. Écoute, je t’ai dit ce que j’avais à te dire, je ne te dois rien et je n’ai pas à me justifier auprès de toi.
Sur ce, elle se retourna pour partir quand Octave la retint par le bras.- Je t’ai posé une question : qu’est-ce que tu lui trouves ?! explosa Octave.
- Lâche-moi !
Elle se retourna face à lui et ses yeux s’écarquillèrent d’horreur. Elle se dégagea avec force de l’étreinte sur son bras et dans le même mouvement mit la main à son carquois et banda son arc en direction d’Octave.- Attends, Mérida, je voulais pas te… on peut discuter ! bredouilla-t-il très rapidement.
- Ne bouge pas, répliqua-t-elle fermement.
Il eut à peine le temps de fermer les yeux qu’elle avait déjà tiré. Il sentit la flèche passer à quelques centimètres de sa tête et l’entendit aller se planter dans un truc à la fois mou et dur derrière lui qui poussa un borborygme effrayant. Octave ouvrit les yeux et se retourna. C’était un zombie. Et il n’était pas seul.- Si tu ne m’avais pas entravé le bras j’aurais pu en headshoter un ou deux de plus, dit-elle en décochant deux nouvelles flèches. Tu nous as fait perdre un temps précieux crétin ! Quelle idée de crier du côté ouest des barricades !
Octave était proche de la crise de panique. Depuis la transformation et la mort de son père alors qu’il était enfant il avait la phobie des zombies. Et bien qu’elle n’œuvre avec précision et détermination Mérida était débordée. Ils étaient trop près. Octave et Mérida n’auraient pas le temps de passer tous les deux par l’étroit trou de la barricade sans qu’un zombie ne soit déjà sur eux. Paniqué, Octave fit vite le calcul. Il passerait. Il s’engouffra dans le passage, seul.- Fils de foin de fumier ! lui cria Mérida.
Octave courut comme un dératé. Alors qu’il regardait en arrière pour voir si un mort-vivant ne l’avait pas suivi il se cogna contre quelque chose de massif. Il leva la tête. C’était Juste.- J’ai entendu des cris. Où est Mérida ?
Octave pointa la direction. Juste y courut. Octave le regarda disparaitre dans le passage. Il resta figé là. Pendant un temps incertain il n’eut pas pleine conscience de ce qu’il faisait. Quand il émergea dans son état second il était face à sa mère qui apparemment essayait de le faire réagir depuis un bon moment. Octave regarda autour de lui. Ses pas l’avaient ramené à la maison.- Octave ! Tu vas me dire ce que tu as ? lui demanda une nouvelle fois sa mère, la voix lourde d’inquiétude.
C’est alors que Mérida fit irruption sous la tente familiale. Elle était pleine de terre et de traces de sang, son carquois n’était plus rempli que de deux flèches cassées.- Toi ! cria-t-elle en pointant Octave du doigt. Tu ne mérites pas de vivre ! Tu m’as laissé seule là-bas comme le dernier des fils de foin de fumier !
Des larmes de rage pointèrent au coin de ses yeux.- Tu m’as abandonnée, jetée en pâture aux zombies et tu as laissé ton frère y retourner à ta place alors que c’est toi qui les avais attirés là-bas ! Juste est mort tu m’entends !!! Il s’est sacrifié pendant que toi tu…
- Juste est mort ?
C’était Quinte qui avait parlé, avec une voix sans timbre. Mérida se tut immédiatement. Un lourd silence s’abattit sur eux. Après une minute qui sembla interminable Mérida s’avança vers Quinte.- Madame, je suis désolée de vous…
- Octave, tu as une heure pour partir d’ici, déclara froidement Quinte.
- Maman… Je…
- Octave, tais-toi. J’apprends que mon fils aîné, ma fierté que j’ai aimée plus que tout au monde, s’est fait tuer par des zombies, comme son père avant lui. J’apprends que c’est toi qui es responsable de sa disparition. Comment puis-je te considérer comme mon fils à présent ? Tu n’es plus qu’un mort-vivant à mes yeux. Je veux que tu quittes Bourpaleitte. Si dans une heure j’ai encore à supporter ta présence, je te réserve le seul sort que mérite tout zombie qui croise mon chemin.
Elle désigna la poêle.- Va-t’en. Maintenant.
Octave se leva et se retira sous sa tente. Il regarda cette chambre qu’il allait devoir quitter pour toujours. Il jeta un regard à la paillasse de son frère, à l’opposé de la sienne, où trainaient encore deux-trois vieux slips et son bordel habituel. C’était si soudain. Comment croire que tout ça n’appartenait plus qu’à un mort désormais ? Que plus jamais il ne verrait sa tête de con ? Que l’ensemble de cette pièce, de cette tente, que tout Boupaleitte ferait dorénavant partie de son passé dès qu’il passerait la barricade ? En essayant de refouler ses émotions, Octave fit ses maigres bagages et ressortit. Mérida était partie. Sa mère était toujours là, le regard au loin.- Maman, je pars.
Elle ne réagit pas. Comme s’il n’était pas vraiment là. Comme si elle était morte à l’intérieur.- Je vais aller en ville, à Néo-Versailles. Je vais réussir ma vie. Une autre vie est possible maman. Je te le prouverai.
Et il partit sans se retourner.- Octave ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
- Chapitre 3. Quand on arrive en ville:
- Néo-Versailles. Comment décrire cette sensation ? Ce souffle coupé, cet éblouissement à sa vue... Comme une rencontre pleine de promesses… Octave était soufflé, fasciné, ébahi. Il avait du mal à retenir son excitation. Jamais il n’avait vu de tels remparts ! Et la Garde… Lui qui n’avait vu jusqu’ici que des armes de fortune faites de bric et de broc… Avec ces Gardes postés devant les entrées arborant de telles armes à feu, il était persuadé que rien ne pourrait lui arriver à l’intérieur de l’enceinte de la ville ! Tandis qu’il foulait pour la première fois le sol de la cité il allait d’émerveillement en émerveillement. Ces habitations en dur, ce marché, cette organisation, cette foule, ces affiches, ces odeurs…
C’est alors qu’une voix résonna dans toute la ville : « le Marquis est demandé au palais, je répète… ». Octave regarda autour de lui. Le son venait de haut-parleurs disposés un peu partout. Il vit alors deux hommes s’avancer. L’un, grisonnant, portant un chapeau de style napoléonien sur sa tête calvitiée, une barbe rase soulignant un long visage ovale, soutenait l’autre, un homme bedonnant portant de petites lunettes rondes, complètement soûl. Octave se figea. Ces deux personnes ne semblaient pas être n’importe qui. Mais si l’homme au chapeau semblait être un gradé de la Garde, c’était l’autre qui intéressait Octave au plus haut point. L’ivrogne était manifestement de cette classe de privilégiés à laquelle Octave aspirait si profondément faire partie. L’homme était habillé avec élégance d’un pantalon noir, d’un veston piqueté de différents engrenages, d’un manteau queue-de-pie dont d’une des poches pendait une montre à gousset, et d’un haut-de-forme qui devait habituellement couvrir son crâne mais qui pour l’instant était à la main du Garde qui le soutenait.- Morte-couille… Si Cloclo Senior voit que j’ai bu je suis fout… commença le poivrot avant de vomir la fin de sa phrase.
- C’eeeeest dééégeulaaaaasse, chantonna une voix derrière Octave.
Octave se tourna. C’était un des marchands. Barbu, les cheveux en pétard, un air blasé fiché sur le visage, il regardait la scène comme si c’était un divertissement de qualité décevante. Octave se rapprocha de lui.- Excusez-moi, vous savez qui est ce mec-là ? lui demanda-t-il.
- Bah c’est le Marquis ! D’où est-ce que tu débarques toi ? Du chalet ?
Il sembla trouver ça très drôle et rit à sa propre blague. Octave ne répondit pas à la question, il regarda de nouveau le Marquis qui continuait de rendre tout ce qu’il avait.- J’ai très envie de vomir… commenta le marchand. Pff…, soupira-t-il en s’accoudant sur le comptoir face à Octave, apparemment ravi d’avoir un public. Depuis la mort de sa femme c’est plus le même homme. Une sale histoire… elle a été bouffée par des PTI.
- Des PTI ?
- Des Pigeons de Taille Inhabituelle. Tu débarques vraiment toi !
Le Garde venait d’en interpeler un autre.- Prend des gars et nettoyez-moi tout ça rapidement, ordonna-t-il. Je ramène le Marquis au palais.
- Oui Cap’taine ! répondit le jeune garde de grande carrure. Bon allez les zouzous, on fourbit tout ça ! Je veux que ça soit nickel pour le Cap’taine !
Le Capitaine redressa le Marquis et l’entraina vers un ensemble de tonneaux devant lequel un grand nombre de personnes faisaient la queue avec divers récipients. Il leur passa devant sans ménagement, força le Marquis à baisser la tête pour le placer sous le robinet d’un des tonneaux. Il l’ouvrit d’un coup sec, aspergeant copieusement d'eau le crâne du poivrot. Des cris de protestations retentirent d’un peu partout.- Le premier qui ouvre sa gueule, je le colle au trou pendant un mois, est-ce que c’est clair ?! cria le Capitaine à la foule.
Le silence tomba sur la place.- Quel connard ce type… marmonna le marchand. Tu te rends compte qu’en plus de ça, dit-il en se rapprochant d’Octave pour lui chuchoter à l’oreille, c’est lui qui a monté un réseau du marché noir de jus de chaussettes il y a quelques mois ?
- Le marché noir du jus de chaussettes ?
- C’est ce que je viens de dire ! T’es bouché ou tu le fais exprès ?
- Non non non ! Mais… je veux dire… le jus de chaussettes… c’est illégal ?
- Ah je vois, t’es vraiment pas d’ici en vrai. Oui l’alcool c’est interdit à Néo-Versailles.
Octave se souvint soudainement avoir vu plusieurs affiches avec un logo en forme de chaussette barrée sans en avoir compris le sens.- Officiellement c’était pour qu’il ne fasse pas de la concurrence au monopole du Wiz sur la monnaie, continua le marchand. Mais en réalité tout le monde sait que notre reine Clothilde III en avait juste marre de voir son mari complètement bourré du matin au soir... jusqu’à ce qu’il s’étouffe avec une arrête de thon mal broyée dans du Wiz.
- Comment vous savez que le Capitaine fait partie de ce réseau ? chuchota Octave.
- Oh je suis juste bien informé, répondit le marchand avec un grand sourire.
- Mais je comprends pas. C’est pas le chef de la Garde ?
- Si si, c’est le Capitaine ! C’est pour ça qu’il s’est jamais fait prendre ! La seule qui a de l’autorité suffisante pour le coffrer c’est la reine, mais elle est pas au courant. J’comprends pas qu’elle soit aveugle à ce point-là… mais en même temps elle sort jamais du palais ! C’est lui qui lui sert d’intermédiaire avec le peuple. Tu parles d’un intermédiaire…
- Mais je ne comprends toujours pas… Pourquoi prendre des risques à faire du marché noir s’il est Capitaine de la Garde ? Juste pour le Wiz ?
- Je vois que tu t’poses les bonnes questions mon gars… Tu m’plais bien toi. Perso ça m’a intrigué aussi. Et tu sais quoi ? J’vais te dire un truc, approche-toi. Je sais de source sûre qu’il a des dettes, déclara-t-il sur un ton confidentiel. Beaucoup de dettes. Et ouais mon gars. Tout le monde sait qu’il est très joueur mais je suis un des seuls à savoir qu’il a énormément perdu en jeu. Et là, ni la Reine, ni la Garde ne pourra le protéger indéfiniment contre ses créanciers, ça je peux te l’assurer ! dit-il avec un large sourire. Oh tiens Raymond ! s’exclama-t-il en se tournant vers un nouveau client. On parlait justement de ton père.
- Ben moi j’ai pas envie de parler de lui, répliqua le jeune homme en s’asseyant devant le comptoir de l’étal et en posant un papier devant lui. Tu aurais un crayon en stock ? J’ai un peu de monnaie, dit-il en lui passant un fond de Wiz.
Octave se retourna de nouveau et vit le Capitaine relever le Marquis qui semblait avoir dessoûlé. Ils partirent vers une des sorties du marché couvert. Octave les suivit. Il voulait saisir toutes les ficelles de Néo-Versailles. - Morte-couille… Si Cloclo Senior voit que j’ai bu je suis fout… commença le poivrot avant de vomir la fin de sa phrase.
- Chapitre 4. Un cours d’Histoire post-apo:
- Il les fila jusqu’à un grand bâtiment. Il était gardé. Il en fit le tour le plus discrètement possible. Il repéra une fenêtre accessible par un amoncellement de débris. Il fallait faire de l’escalade. Il avait horreur de devoir faire des efforts physiques. Mais le jeu en valait la chandelle. Il grimpa.
- Qui êtes-vous ?
Octave manqua de tomber. Il regarda plus haut. C’était une fille, un peu plus jeune que lui. Il ne l’avait pas vue derrière le volet à moitié fermé. Elle était habillée d’une robe fastueuse à col haut, d’une épaulette sertie d’engrenages et d’un petit chapeau haut de forme qu’elle portait légèrement penché. Elle avait les yeux bridés.- Euh…
- Moi c’est Baronne. Vous venez pour le cours c’est ça ? chuchota-t-elle, enjouée.
- Euh… oui c’est ça, répondit-il, pensant que c’était une véritable aubaine que cette fille lui donne d’elle-même un prétexte expliquant sa présence à 3 mètres du sol devant une fenêtre du palais dans la plus pure illégalité.
- Je sais que cela n’est pas très conforme à l’étiquette et que seules les Reine peuvent y assister mais j’aime tellement l’Histoire ! Vous êtes un passionné vous aussi ? En plus, continua-t-elle sans attendre de réponse de la part d’Octave, le programme du jour c’est sur les origines de Néo-Versailles, ma partie préférée ! La semaine dernière c’était sur la Dernière Grande Guerre, les mouvements migratoires et sur comment…
Alors qu’elle continuait de débiter Octave pensa que cette fille parlait beaucoup, beaucoup trop. Elle ne devait avoir personne à qui parler pour être aussi volubile face à un inconnu qui n’avait rien demandé. Elle s’interrompit soudainement quand ils virent à l’intérieur du palais, en contrebas, le Marquis entrer dans la salle du trône. Grâce à l’opération de dégrisement brutal du Capitaine, il ne portait plus aucun symptôme d’état d’ivresse.- Enfin ! On ne vous attendait plus Marquis !
Octave s’approcha un peu plus de la fenêtre. C’était elle, la reine Clothilde III, dans toute sa splendeur, assise sur son trône. A côté d’elle, une jeune fille, à qui Octave donnait douze ou treize ans maximum, semblait se parler toute seule. Il comprit en se penchant qu’elle s’adressait à une petite poupée qu’elle avait dans les mains.- Vous êtes en retard, continua-t-elle sèchement. Vous avez de la chance d’être Noble et de toujours m’être utile ! Je coupe des têtes pour moins que ça. Bien, il est temps de faire votre job. Installez-vous, ordonna-t-elle.
Le Marquis s’assit devant une table disposée au milieu de la salle. La reine se tourna vers sa fille et d’un coup toute sa superbe fondit. Son visage s’adoucit jusqu’à la limite de la niaiserie et lui donna un air presque enfantin.- Ma chérie ? dit la reine avec une voix subitement cotonneuse. C’est l’heure de ta leçon mon petit Wiz adoré.
- J’ai pas envie, répliqua la jeune princesse. J’veux jouer avec Isabel.
- Tu pourras jouer avec elle tout à l’heure mon bébé, lui dit-elle avec son ton insupportablement infantilisant.
- Non, elle reste avec moi ! répondit sa fille avec autorité.
- D’accord ma petite poupée d’amour. Garde-la avec toi, moi je vais dans ma chambre juste à côté d’accord ?
La jeune princesse alla s’assoir devant la table face au Marquis avec la poupée serrée contre elle.- A toute à l’heure my little doll ! lui dit la reine.
Elle reprit alors une posture auguste et se tourna vers une statue drapée d’un morceau de tapisserie.- Protecteur, interpella-t-elle avec sa voix redevenue forte et sévère, devant la porte de ma chambre, maintenant.
Octave fut surpris de voir la statue bouger et se mettre au garde-à-vous devant une porte par laquelle la reine sortit de la pièce. Il en avait entendu parler mais c’était la première fois de sa vie qu’il voyait un robot.- Bien, jeune princesse, commença le Marquis avec sa voix grave de conteur, nous nous en étions arrêtés à la Grande Guerre contre les nécrophiles. Suite à ces évènements, un groupe important de survivants non-mutants s’étaient rassemblés sous une même bannière. Cependant, peu de temps après des dissensions ont eu lieu. Votre ancêtre, Clothilde, que nous appelons à présent Clothilde 1ère, s’est auto-proclamée Reine. Ma propre famille, qui a par la suite pris le nom de Noble, a soutenu le retour aux traditions. Cependant les détracteurs étaient nombreux. Ainsi, les premiers à faire sécession ont été les Stark, partis vers le Nord, suivis de près par les Docteur qui ont disparu du jour au lendemain sans laisser de traces malgré leurs liens très serrés avec les Noble, famille loyale à la monarchie. Le clan des Dresseurs est parti fonder Bourpaleitte, imités rapidement par d’autres survivants qui ont constitué différents camps, celui des Semi-Croustillant quant à eux n’ont rien fondé du tout, à moins que l’on considère un clan de deux comme une institution… Ainsi, seuls les Noble et les Reine étaient favorables à un système monarchique et sont partis en quête d’un lieu pour créer leur royaume. Et ils l’ont trouvé. Vous souvenez-vous autour de quoi a été construite Néo-Versailles ?
- Hein quoi ? sursauta l’adolescente qui n’avait écouté qu’à moitié.
- Pff… Moi je sais ! souffla la Baronne avec excitation.
- J’ai dit : vous souvenez-vous autour de quoi a été construite Néo-Versailles ?
- Euh… J’sais pas moi… Le trône de fer ?
- Quelle idiote ! chuchota la Baronne.
- Non, le trône a été fabriqué bien après. Néo-Versailles a été construite suite à la découverte d’un dépôt de Wiz par votre grand-mère Clothilde II. La nouvelle Reine et les Noble ont par la suite géré la distribution de Wiz aux autres survivants venus les rejoindre en échange d’autres services, tels que leur protection. Ils ont ainsi de jour en jour puis d’année en année installé leur pouvoir et géré l’organisation d’une micro-société autour de cet entrepôt. Clothilde II avait compris la leçon de sa mère. Pour être reine, il ne suffisait pas de s’auto-attribuer la couronne, il fallait assoir son pouvoir sur un trône de Wiz. Enfin, pour confirmer leur régime monarchique, les Noble et les Reine ont convenu de garder pour eux le secret de la clé d’accès au dépôt et de ne le transmettre qu’à leurs lignées respectives. Les Reine seraient seules détentrices du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, du pouvoir absolu en somme, et les Noble auraient une fonction de conseil ainsi que des privilèges. Bien, à présent, révisons la leçon précédente. Pouvez-vous maintenant me réciter les noms des survivants de la dernière Grande Guerre et de leurs familles ?
Alors que la princesse essayait mollement de répondre à la question, l’esprit d’Octave fonctionnait à plein régime : un entrepôt de Wiz, le secret de son accès gardé par les membres les plus éminents de Néo-Versailles… Connaître ce secret suffisait pour prendre le pouvoir sur la cité ? Il se tourna vers sa voisine qui récitait avec ferveur la liste des familles pionnières. Elle semblait faire partie de cette classe sociale de privilégiés. Peut-être pourrait-elle lui servir à quelque chose…- Woah c’est impressionnant ! fit-il, feignant l’admiration. Tu les connais tous !
- Oh non, je ne connais que les grandes familles et les 150 noms de la première génération, répondit-elle, le rose aux joues.
- Ne fais pas ta modeste, tu as l’air d’en connaitre un rayon sur les cours de ce type.
- Ce type ? C’est mon père !
- Le Marquis ? Tu es une Noble alors !
- Bah oui, pourquoi crois-tu que mon prénom soit un des anciens titres de noblesse ? dit-elle comme si c’était l’évidence même.
Elle devenait vraiment très intéressante. Mais des éclats de voix en contrebas attirèrent de nouveau son attention. Apparemment la princesse s’était levée soudainement parce que « OSEF, c’est chiant ». Le Marquis, essayant de faire preuve d’un peu d’autorité l’avait doucement mais fermement invitée à se rassoir. Cependant la jeune fille lui répliquait à présent qu’elle allait tout rapporter à sa mère s’il lui gueulait dessus et joignant le geste à la parole elle allait en direction des appartements de la reine. Quelques instants plus tard s’en suivit une forte dispute entre Clothilde III et le Marquis, la première le menaçant des pires horreurs si jamais il contrariait un tant soit peu sa petite fille chérie d’amour, le second répliquant tout un laïus sur la dégradation des conditions d’enseignement et de la considération des profs. Il finit par partir sous les flots des invectives de la reine tout en grommelant des jurons en vieux français et que « personne ne s’intéressait plus à l’Histoire de nos jours ».
Une idée germa dans la tête d’Octave. Il se tourna vers sa voisine qui s’était décomposée à la vision de la scène.- Ah là là… Comme c’est dommage ! dit-il avec un ton qu’il voulait naturel. J’aurais bien voulu écouter la fin de ce cours moi…
Elle ne répondit pas, toujours livide. Il lui adressa son sourire le plus charmeur.- Hey, Baronne ? Dis-moi… Toi qui en connais un rayon, ça te dirait de m’apprendre deux-trois trucs d’Histoire ?
Elle se tourna vers lui, surprise. Puis un sentiment de joie intense se peignit sur son visage.- On ne… on ne me l’a jamais demandé… B-bien sûr ! Avec joie !
Et elle lui débita un pavé sur l’Histoire de la période post-apocalyptique qu’Octave se força à écouter. Il n’en retiendrait pas la moitié mais ce serait bien suffisant pour atteindre le prochain objectif du plan qui commençait à se dessiner dans son esprit… Bientôt il serait maître de Néo-Versailles.A suivre… - Qui êtes-vous ?
- Spoiler:
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Merci à vous !
Dernière édition par Tanuki le Mar 10 Nov 2015 - 11:17, édité 22 fois
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- Concours powa:
- Malédiction de l'éternelle seconde aux concours FFF :
- Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
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1ère au concours de Contes! - Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
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Localisation : Île-de-France
[Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Hors-concours, la suite... et fin !
Enjoy !
N'hésitez pas à commenter, critiquer. Je suis ouverte à tout avis pour m'améliorer et discuter ensemble !
Et pour ceux qui le souhaitent, j'ai glissé quelques références à la culture pop (web, séries etc.). Vous pouvez lister en spoiler celles que vous avez repérées.
Merci à vous de m'avoir lue !
Enjoy !
- Chapitre 5. L'alcool aidant... :
- L’après-midi venue, alors qu’Octave marchait de nouveau dans la cité de Néo-Versailles (il avait quitté la Baronne avec le premier prétexte venu quand il avait fini par saturer), il entendit des éclats de voix en provenance d’un recoin reculé de la ville. C’était le timbre grave si reconnaissable du Marquis, empâté de nouveau par l’alcool. Octave suivit le son jusqu’à un petit baraquement devant lequel était posté le garde qu’il avait vu être interpelé par le Capitaine le matin-même. Profitant de l’obscurité, Octave rabattit sa capuche pour dissimuler au maximum son visage et s’avança d’un pas décidé vers la cabane. Le garde l’arrêta.
- Hey ! Où tu crois aller comme ça mon zouzou ? C’est privé ce machin-là !
- Ah non non non ! Vous faites erreur, je ne venais pas pour rentrer je venais pour vous, improvisa-t-il.
- Pour… moi ? demanda-t-il, soudain très mal à l’aise. J’comprends pas très bien là.
- Ah non pas dans ce sens-là rassurez-vous, reprit Octave tout en prenant soin de ne pas découvrir son visage. Non, je voulais juste vous prévenir qu’il restait des traces de vomi dans la rue et que si c’est pas parfait, vous risquez de vous faire passer un savon par le Capitaine alors… En bon citoyen je me suis dit que je devais vous prévenir c’est tout.
- Ah ouais… c’est embêtant ça parce que vous voyez je dois garder le club privé du Marquis là…
- Ah mais pas de problème, je peux le faire pour vous !
- Ah ouais ? C’est sympa ça ! Alors je vous fais confiance hein ? Personne ne doit entrer là-dedans hein ?
- Je vous jure que personne d’autre que moi n’entrera là-dedans !
- Ah bon, d’accord. Et ben merci hein !
- De rien, c’est un plaisir !
Et le garde partit précipitamment. Ça n’avait pas été bien difficile de l’écarter. Octave attendit toutefois qu’il soit bien hors de vue pour rentrer dans le baraquement. Une fois habitué à la faible luminosité ambiante il repéra le Marquis au milieu d’un monticule de bouteilles, vides, pleines ou seulement encore à moitié remplies. Le Noble était de nouveau dans un état d’ivresse bien avancé. Voilà qui lui faciliterait le travail.
- Qui êtes-vous ? demanda le Marquis au visiteur surprise.
- Un admirateur, répondit la silhouette encapuchonnée Octave.
- Foutre, un admirateur ! rit-il jaune. Il n’y a rien à admirer chez moi, continua-t-il en reprenant une gorgée directement au goulot.
- Bien sûr que si ! Vous êtes un grand érudit.
- Un érudit hein… Mais qui s’intéresse à la culture de nos jours ?
- Je viens de loin et j’ai entendu dire que vous étiez spécialiste d’HPA.
- D’Histoire Post-Apocalyptique ? reprit le professeur surpris. Vous vous y connaissez ?
- Des notions seulement.
Et il étala les quelques éléments qui lui restait en mémoire du cours en accéléré de la Baronne. C’était maigre mais ce fut suffisant pour lancer la machine. Le Marquis, enthousiasmé d’être enfin écouté par un amateur d’Histoire, commença à s’emballer et à parler en long et en large de sujets aussi divers que l’invention du filtre à eau anti-mutation, des révoltes nécrophiles post Dernière Grande Guerre, de l’opération queue de phénix ou encore la chute de la Secte des Adorateurs du Wiz et de son gourou Skippy. A un moment ils furent interrompus par l’irruption du garde dans le baraquement.
- Qu’est-ce que vous faites-là ? le coupa Octave avant que le garde ait pu dire quoi que ce soit.
- Comment ça ? demanda-t-il, désarçonné par l’aplomb de l’encapuchonné. C’est vous qui n’avez pas à… !
- Vous voulez me faire passer pour un menteur c’est ça ? continua Octave sur un ton de colère froide.
- De… de quoi ? bégaya le garde, totalement perdu.
- Je vous ai garanti que personne d’autre que moi ne rentrerait dans le club privé de Monsieur le Marquis, expliqua Octave calmement.
- Bah oui mais…
- Je le redis une dernière fois. Je vous ai juré que personne d’AUTRE QUE MOI ne rentrerait. Or VOUS êtes là. Alors je vous repose la question : qu’est-ce que VOUS faites-là ? VOUS n’avez pas être ici, dans ce club privé tant que JE suis de garde. Vous voulez me faire passer pour un homme qui ne tient pas ses promesses ?
- Mais… je…
- De toute façon l’affaire est close. Puisque vous êtes revenu vous pouvez reprendre votre poste. Moi je resterai non plus en tant que votre remplaçant mais bien en qualité d’invité, n’est-ce pas Monsieur le Marquis ?
- Je n’ai pas tout suivi mais –hips– oui, vous êtes mon –hips– mon invité d’honneur jeune homme –hips– ! déclara le Marquis en posant lourdement la main sur l’épaule d’Octave en signe d’amitié.
- Bien, l’affaire est entendue, retournez à votre poste, conclut Octave avec autorité.
- O… Ok.
Et il ressortit, piteux. Le Marquis rit.
- Bigre, il me fait de la peine ce bougre. Il a toujours été bête à manger du foin de fumier. Je vous garantis qu’il restera trouffion toute sa vie ! Ce gars-là n’ira –hips– jamais loin !
Et tout en continuant de parler de sujets divers il reprit une gorgée, puis une autre, puis encore une autre, s’enfonçant de plus en plus profondément dans l’éthylisme. Octave faisait semblant de l’accompagner en feignant d’avaler. Puis vint un moment où Le Marquis commença à s’épancher sur sa vie, la non-reconnaissance de son travail par la Reine, la mort de sa femme, sa relation à sa fille…
- Vous savez quoi, je lui ai dit -hips- à mon trésor -hips- de ne jamais sortir du palais, c’est trop dangereux pour -hips- elle ! Entre les zombies, les nécrophiles, les PTI, les RTI, les -hips- voyous qui rôdent… Elle ne saurait pas se défendre la pauvre petite. Et puis…poursuivit le Marquis sur un ton de confidence. -hips- Je dois vous avouer que… -hips- Comme ça je peux descendre en ville boire un petit verre sans qu’elle me voie dans cet état…
Il s’effondra subitement sur le comptoir de tonneaux, le corps agité de sanglots.
- Je ne suis qu’un minaaaaable ! gémit-il.
Le Marquis commençait à baisser toutes ses défenses. Enfin ! C’était le moment.
- Mais bien sûr que non ! Reprenez-vous ! Vous êtes un Noble de Néo-Versailles ! dit Octave sur un ton amical.
- Un Noble pff… de quelle noblesse parlez-vous, je ne vois que de la -hips- décadence, dit le Marquis en désignant les monticules de bouteilles d’alcool qui les entouraient.
- Vous faites partie de cette élite qui est en possession de la clé pour accéder à l’entrepôt de Wiz non ?
- Oui c’est vrai… reconnut le Marquis trop alcoolisé pour s’étonner d’une telle affirmation. Un vieil héritage. -hips- Si les gens savaient…
- Savaient quoi ?
- Le code !
- Pourquoi ? Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il, cachant son excitation avec beaucoup de peine.
- Qu’est-ce que c’est les histoires hein ? Vous savez qui c’est qui -hips- l’a conçu ce code ? s’emporta soudainement le Marquis.
- Euh… non.
- C’est un de ces pendards de -hips- Castafiente ! s’emporta soudainement le Marquis. Castafiente, -hips- parfaitement monsieur ! Un de ces résidus de basse fosse, un tas de ferraille qui -hips- se croit supérieur à toute autre forme d’intelligence que la sienne ! C’était notre dernier modèle. Il ne nous a pas laissé un droit de regard sur son travail le muffle. Alors, -hips- quand nous lui a appris que nous allions le « remercier » après sa fabrication de la porte sécurisée de l’entrepôt, il a pris la mouche et a bloqué le code sur 748687283951467737746631286477247661868728397247661 sans aucune explication mnémotechnique ni la moindre possibilité de le changer !
Octave vit tous ses efforts s’effondrer comme un château de cartes. Il n’avait pas retenu la moitié de la suite chiffrée qu’avait débitée le Marquis... Celui-ci ne sembla pas remarquer la mine décomposée de son invité, trop emporté dans son récit.
- Mais en me basant sur les recherches de mon père, poursuivit le Marquis, j’ai fini par le déchiffrer au bout de longues années d’efforts en utilisant une langue morte depuis des siècles, le code T9. Dites-moi, -hips- quelle est la caractéristique première d’un docteur Castafolte, modèle scientifique ?
- Euh… L’intelligence ? se risqua Octave.
- Hahaha ! Vous êtes mignon vous ! rit-il en donnant un grand coup dans le dos d’Octave. -hips- C’est le narcissisme voyons ! Le code qu’il nous a laissé est en vérité une citation tirée d’un roman d’Isaac Asimov : « sivousavezl’impressiond’avoirraison,vousavezraison. ». Jusqu’au bout il aura voulu avoir le dernier mot ce grille-pain de pacotille !
Même si Octave savait qu’il venait de récolter sur son dos un bleu large comme le poing (il avait la peau sensible) il avait du mal à contenir son excitation. Il l’avait ! Le code d’accès à l’entrepôt ! Bientôt, les portes de la salle du trône lui seraient grandes ouvertes ! Mais ce n’était que le début, pensait-il alors que le Marquis enchaînait les blagues racistes sur les Castafolte, il ne devait pas se précipiter. Il lui restait bien des choses à faire pour pouvoir s’assoir sur le trône.
- affiche eau filtrée :
- Chapitre 6. Le plan de Qualité:
- Ayant pris soin de laisser le Marquis endormi, ivre mort, Octave ressortit du « club privé », passa à côté du garde somnolant qui ne le remarqua pas et s’enfonça dans les baraquements de Néo-Versailles. La journée touchait à sa fin, mais Octave n’en avait pas encore fini. Il continuait d’avancer ses pions. Il jeta sa cape à capuche dans un coin. A partir de maintenant il devait opérer à visage découvert. Il se dirigea vers les résidences les plus proches du palais. Il passa devant la caserne, hésita, mais non. L’individu qu’il cherchait ne devait pas y habiter directement. Il repéra alors en bordure de la cité, une espèce de bungalow fait main, avec les matériaux du bord certes, mais très bien réalisé. Alors qu’il admirait le travail (il avait toujours voulu habiter dans un logement en dur), il entendit des éclats de voix en provenance du mobil home. Il identifia deux hommes, un qu’il ne reconnaissait pas ainsi que le Capitaine. Il sourit. Il était au bon endroit. Il s’approcha pour mieux entendre.
- Ecoute-moi bien mon garçon ! gronda le Capitaine. Je fais tout ça pour toi !
- Ah oui ? répliqua un jeune homme d’un ton défiant. Et gaspiller au moins dix bonnes rations d’eau filtrée sur le crâne d’un ivrogne tu le fais pour moi aussi ?
Ce devait être le fils du Capitaine. Octave se souvenait maintenant, il l’avait croisé le matin-même chez le marchand. Comment s’appelait-il déjà ? C’était pas Nico…
- Raymond ! cria le Capitaine.
Ah ouais. Raymond. Rien à voir en fait.
- Je ne te permets pas ! continua le Capitaine. Tu sais bien que si le Marquis se présente soûl devant la reine il aura de gros problèmes.
- Ce serait surtout mauvais pour tes affaires non ? C’est un gros client le Marquis, hein ? Ce serait teeellement dommage qu’il ait des ennuis ! ironisa Raymond.
- Arrête avec ça ! Je prends des risques pour t’assurer un avenir le plus confortable possible et c’est comme ça que tu me remercies, espèce d’ingrat ?
- M’assurer un avenir… Mais p’tain j’en veux pas de ton avenir moi ! J’veux pas être de la Garde ! J’veux pas devenir comme ces gars complètement cons qui font uniquement que c’qu’on leur dit ou pire, finir en vieux pourri comme toi ! Ça suffit maintenant. J’en ai marre, j’me tire. Véronique monte une affaire, avec Bernie, et je vais leur donner un coup de main. Seul. Je n’ai besoin ni d’tes relations dans la Garde, ni d’tes privilèges, ni d’ton argent sale !
Octave eut à peine le temps de s’écarter de la porte que Raymond sortait brutalement du bungalow. Marchant droit devant lui, il ne vit pas la silhouette plaquée contre la paroi qui le suivait du regard. Octave attendit qu’il soit hors de vue pour reprendre sa respiration.
- Qui est là ? demanda le Capitaine, juste derrière lui.
Et merde. Lui qui voulait soigner son entrée c’était compromis. Il devait rattraper ça.
- Quelqu’un qui vient pour affaires, répondit-il sans se retourner (ça faisait plus mystérieux pensait-il).
- Et je peux savoir depuis combien de temps vous écoutez à ma porte ?
Ça se compliquait. Garder la maîtrise de la situation.
- Je venais vous voir pour vous offrir certaines informations qui pourraient vous intéresser quand j’ai surpris votre différend familial. Enfin… c’est plus lui qui m’a surpris que l’inverse. Je n’ai tout simplement pas eu l’impertinence de vous interrompre, dit-il en prenant son ton mielleux.
- Mouais. Et qu’est-ce que vous avez à m’offrir de si intéressant ?
Il commençait à mordre. Parfait.
- Serait-il possible d’en discuter à l’intérieur ? J’apprécie peu les oreilles indiscrètes.
Le Capitaine hésita, jeta un coup d’œil aux alentours puis l’invita à entrer.
- Expliquez-vous avant que j’vous colle au trou pour un motif de mon invention, dit-il en s’asseyant devant une table posée sur tréteaux.
- Il n’est pas nécessaire de recourir aux menaces Capitaine. Je viens vous proposer l’affaire du siècle, déclara-t-il en s’installant en face de lui.
- Vous débarquez de nulle part et me proposez une « affaire », dit-il en marquant les guillemets avec ses doigts, qui êtes-vous ? Je connais tous les visages des habitants de Néo-Versailles et vous n’en faites pas partie.
- Vous voulez mon nom ? Je m’appelle Octave, nouvel arrivant en ville. Ça vous avance ? Non. La seule chose qui ait de l’importance c’est que je connais un moyen de récupérer une grande quantité de Wiz. Mais pour ça j’ai besoin de votre collaboration.
- Ça ne m’a pas l’air d’être très légal tout ça. Vous avez conscience que je suis Capitaine de la Garde et que je pourrais vous arrêtez immédiatement ?
- Oui, mais vous ne le faites pas. Quelque chose me dit que vous n’en êtes pas à votre coup d’essai en ce qui concerne ce genre de marché… dit-il avec un sourire flottant sur ses lèvres.
- Qu’est-ce que vous entendez par là ?
- Revenons-en à notre affaire. Je sais comment accéder à l’entrepôt royal, souffla Octave.
- Quoi ?!
- Oui, j’ai la clé d’accès, reprit-il tout bas. Il ne me manque que sa localisation et je suis certain qu’en tant que chef des forces de l’ordre vous possédez cette information.
- Il s’agit du premier devoir de la Garde, chuchota-t-il une étincelle de panique au fond des yeux, vous ne pouvez…
- Oh que si je peux, et vous, vous n’avez pas le choix.
- Comment ça ?
- Je sais que vous avez des dettes, beaucoup de dettes. Vos créanciers n’attendront pas éternellement leur dû n’est-ce pas ?
- Que… ?
- C’est pour cela que vous monté ce réseau de vente au noir de jus de chaussettes. C’est que vous avez besoin de Wiz, beaucoup de Wiz. Mais avec une affaire comme la mienne vous seriez débarrassés d’eux sans plus jamais avoir à risquer votre place de Capitaine, ni votre liberté… Ni la sécurité de votre fils si vos créanciers finissent par s’en prendre à lui pour faire pression sur vous...
Le silence s’abattit sur le mobil home. Le visage du Capitaine s’était totalement fermé, Octave avait visé juste. Il sentait que le débat faisait rage à l’intérieur de son interlocuteur. Il devait prendre les devants pour faire pencher la balance de son côté. Une idée lui vint. Brillante, en toute modestie. Il fallait tenter.
- Capitaine, je sens que la décision vous est difficile. Dans ce cas, pourquoi ne pas la jouer ? Je vous propose un petit jeu de boisson. Dans mon campement j’étais de loin celui qui avait la meilleure descente, personne n’a jamais pu me battre ! Je vous parie que j’arrive à boire deux pintes de jus de chaussettes pendant que vous n’en descendrez qu’un demi ! Si je gagne ce pari, vous acceptez l’affaire, si vous gagnez, je repars d’ici et vous n’entendrez plus jamais parler de moi. Vous connaissez mon nom et mon visage, je ne pourrai dans tous les cas rien tenter sans que vous ne fassiez le lien avec moi et ne m’arrêtiez sur-le-champ.
Le regard du Capitaine avait soudainement luit d’une manière inquiétante quand le mot « jeu » avait été prononcé. Il était pris, il ne pourrait pas résister à la tentation de la compétition. Octave se félicita intérieurement.
- Bien. Mais pas d’entourloupe ! s’exclama le Capitaine, ragaillardi. Et ce sera pas deux mais trois pintes !
Octave feignit d’hésiter.
- Entendu. Mais dans ce cas, laissez-moi boire la première avant de commencer votre demi.
- Bien, marché conclu.
L’hôte se leva, se dirigea vers un des murs de son baraquement et, sans plus chercher à se dissimuler aux yeux de son invité, il retira un morceau de paroi d’un coup sec, dévoilant une réserve personnelle de jus de chaussettes. Il en sortit quatre verres, les posa sur la table et servit la boisson prohibée d’un geste sûr. Avant de commencer Octave ajouta :
- Attention, règle absolue : il est interdit de toucher au verre de l’autre !
- Ça me parait normal, accorda le Capitaine.
- Je commence ?
- Vas-y blanc-bec !
- Vous me laissez bien finir ma première pinte et la reposer avant de commencer la vôtre hein ?
- Je ne commencerai pas à boire mon p’tit fond d’jus tant que tu n’auras pas reposé ton verre sur la table, tu as ma parole. Mais ça m’étonnerait fort que tu me battes à ce jeu-là !
Octave dut se retenir de sourire. Le Capitaine réagissait encore mieux que prévu : il croyait que c’était lui qui posait les règles. Octave saisit sa pinte. Il la but avec difficulté. En réalité il n’avait pratiquement jamais bu d’alcool de sa vie, c’était une denrée extrêmement rare à Bourpaleitte. Et ça avait vraiment un goût dégueulasse. Il finit par terminer sa pinte. Au moment de la reposer sur la table il retourna son verre et le posa par-dessus le demi de son adversaire.
- Vous avez perdu Capitaine, dit-il en portant à ses lèvres sa deuxième chope avec un sourire victorieux. Comme la règle le spécifie, vous ne pouvez pas toucher à mon verre jusqu’à la fin du jeu.
Le Capitaine était bloqué. Soudainement nerveux, il sembla chercher désespérément une solution pour contourner le problème de son verre emprisonné derrière une barrière intouchable. Le contenu des pintes d’Octave fut inexorablement descendu avant qu’il n’ait réussi à trouver quoi que ce soit.
- La partie était truquée, ce n’était pas équitable, déclara le Capitaine.
- Non c’est faux, affirma Octave. Je vous ai rien caché : je vous ai annoncé toutes les règles du jeu. C’est vous qui n’avez rien vu venir. Mais vous êtes un homme d’honneur je le sais, tenez votre parole à présent.
Le Capitaine se leva et se posa vers la fenêtre, tournant le dos à Octave. Il y eut un silence.
- Ok, je viendrai avec vous à l’entrepôt. Je mettrai de garde un de mes gars quand on lancera l’opération. Il sera parfait pour ce rôle. Il est complètement con, ajouta-t-il en se tournant vers Octave. On peut lui faire croire n’importe quoi, aucun problème de fuites de son côté.
Malgré ses pensées qui commençaient à s’embrumer sous l’effet de l’alcool, Octave avait une petite idée de quel membre de la Garde il s’agissait…
- Chapitre 7. L'Opération Pigeon:
- - C’est l’heure ! Debout fainéant !
Octave ouvrit difficilement les yeux. Un rayon lumineux y pénétra, lui transperçant le crâne. Il les referma très vite. Pourquoi avait-il une aussi terrible migraine ? Et cette nausée qui lui broyait le cœur… Est-ce qu’il allait mourir ?
- J’ai mal… gémit-il péniblement.
Le Capitaine éclata d’un rire tonitruant, qui résonna douloureusement dans le crâne de son invité, et tapa dans le dos d’Octave, pile sur le bleu naissant que lui avait laissé le Marquis. Octave étouffa un cri de douleur et une envie de vomir. C’était dégueulasse.
- Sacré blanc-bec ! Ah ces jeunes ! C’est plus capable de tenir le coup de nos jours !
Son rire tomba quand, n’y tenant plus, Octave rendit sur le sol du mobil home.
Il était aux alentours de midi. Ils avaient passé la nuit à dresser les étapes de leur braquage, tout en honorant chaque proposition leur paraissant pertinente d’un cul-sec de jus de chaussettes. Octave s’était effondré le premier, plein de fatigue et d’alcool. Alors que, à quatre pattes, il nettoyait à présent les restes de sa nuit d’excès sous la surveillance du Capitaine, il se dit qu’on ne le reprendrait plus à boire et que plus jamais on ne l’humilierait de la sorte. Pendant qu’il décapait le plancher, la Capitaine lui exposa que pendant la matinée (où Octave dormait encore) il était allé attribuer les tours de garde de la journée. Conformément à ce qu’ils avaient convenu il avait mis son « meilleur homme » sur le coup. Une fois qu’Octave eût terminé de récurer et que son hôte ait bien inspecté son travail, le Capitaine lui déclara qu’ils pouvaient mettre leur plan à exécution.
Le chef de la Garde entraîna Octave, qui devait le suivre à distance, en direction du palais. Ils le longèrent jusqu’à se retrouver devant la façade arrière. Le Capitaine s’avança vers le garde qui somnolait là pendant qu’Octave se dissimulait aux alentours. Il entendit le chef des forces de l’ordre prétexter une inspection et inviter le garde à quitter son poste pour faire un petit tour pendant une demi-heure, c’était là une affaire qui requérait la présence des hauts gradés uniquement et qui demandait donc la plus grande confidentialité. Les deux complices avaient convenu qu’en présentant les choses ainsi, le Capitaine pourrait expliquer sa présence sur les lieux du crime comme étant la conséquence du casse, dont on l’aurait informé, et non sa cause. Suite au speech du Capitaine suivit un dialogue de sourds (le garde ne semblait pas avoir compris les mots de plus de trois syllabes) ponctué d’éclats de voix de la part du chef de la Garde, puis de bruits de pas précipités accompagnés de « Oui cap’taine ! » « Pardon cap’taine ! ». Une fois que le son des pas éloigné et les grommellements agacés du Capitaine tus, Octave entendit son acolyte l’appeler selon le signal convenu. Il sortit donc de sa cachette pour le rejoindre.
Ils étaient face à un escalier qui s’enfonçait dans le sol, sous le palais, donnant sur ce qui semblait être une ancienne porte de service à côté de laquelle on pouvait deviner un pavé numérique. Alors qu’Octave descendait les marches, le Capitaine, échaudé de la veille, ne quittait pas son complice des yeux, ne voulant lui laisser aucune occasion de le doubler. Octave entra le code sur le pavé numérique, trop rapidement pour que son partenaire puisse le retenir, et se retrouva, avec le Capitaine, dans la caverne d’Ali Baba. C’était la plus grande réserve de denrées alimentaires qu’Octave n’ait jamais vue. Même en rêve, il n’avait jamais imaginé aussi grand, aussi rempli, aussi chargé en relents de parfum thon ! La surface de l’entrepôt devait recouvrir l’ensemble de celle du palais, toutes les étagères étaient chargées de caisses contenant elles-mêmes des dizaines de conserves... Malgré les trous laissés par les emplacements vides sur les rayons les plus proches de l’entrée, Octave nageait dans un sentiment d’abondance. Il fut brutalement ramené à la réalité par le vol d’un carton rempli de boîtes métalliques qui lui atterrit en pleine figure. Le Capitaine, plus pragmatique que conciliant face à l’extase béate de son co-équipier, lui rappelait à sa manière qu’ils ne pouvaient pas faire de tourisme. A deux, ils sortirent autant de Wiz qu’ils pouvaient en transporter. « Sors, on n’a plus le temps ! », cria le Capitaine à Octave qui ne put pas s'empêcher d'aller chercher une ultime boîte de Wiz. Une fois à l’extérieur, hors de vue du garde qui n’était pas encore revenu et d’autres potentiels témoins, ils s’éloignèrent du palais et de la cité. Ils allaient se réfugier avec leur chargement dans une des planques du Capitaine, qui recelait une grosse production de jus de chaussettes. Une fois arrivés, ils s’effondrèrent l’un comme l’autre, admirant les conserves rouler au sol et s’éparpiller dans le sous-sol de la cave de fortune. Ils avaient réussi. Octave sentait qu’à côté de lui, le Capitaine avait du mal à contenir sa joie. Avec tout ça il pourrait surement rembourser l’ensemble de ses dettes. Octave sursauta quand il éclata tout d’un coup d’un rire de soulagement.
- C’était une opération bien menée mon gars, mes félicitations ! La Reine va surement demander à ouvrir une enquête sur ce casse mais comme c’est moi qui la mènerai… J’en profiterai pour faire un peu de ménage du côté des trafiquants de jus de chaussettes ! Mais à partir de maintenant fais gaffe à toi mon p’tit. Tu as suffisamment de Wiz pour te faire une belle baraque en ville mais après ne te la ramènes plus trop. Je n’oublie pas par quelles manigances tu es passé pour m’entrainer là-dedans. Et à partir de dorénavant tu n’as plus de moyens de pression sur moi, donc je ne veux plus entendre parler de disparition de Wiz du dépôt. Est-ce que c’est clair ?
Octave acquiesça prit alors soudainement conscience de tout ce qu’il venait de gagner. En regardant l’amas de richesse répandu devant lui il s’imagina vivre ainsi, en ville, dans l’habitation en dur dont il avait toujours rêvé. Il se vit y inviter sa mère et mener une existence bien plus douce que celle qu’ils avaient toujours connue… Cette idée tentante tourna dans sa tête pendant… 30 secondes. Puis elle disparut. Définitivement. Il voulait bien plus que ça. Parce qu’il le valait bien.
Ils se partagèrent le butin puis se séparèrent. Alors que le Capitaine se dirigeait vers le palais pour prendre les devants de la pseudo-enquête et signaler la disparition des Wiz, Octave enclencha donc la partie suivante de son plan. Il s’agissait de faire vite. Il se dirigea discrètement vers le baraquement du chef de la Garde. Faisant particulièrement attention à ne pas être vu il dissimula tout son butin dans chaque recoin du mobil home. A contrecœur il laissa là jusqu’à sa dernière conserve. Là il hésita sur la direction à prendre mais il se dit que l’heure de la relève devait être passée. Il partit vers la ville. Au bout d’un moment il trouva l’homme qu’il cherchait. Il l’interpella.
- Hey ! Monsieur le garde !
- Oui mon zouzou ?
- Je viens témoigner d’une affaire très grave.
- Ah ? Attends, ta voix me dit quelque chose mais pas ta binette… dit le garde en scrutant le visage d’Octave. On se s’rait pas déjà croisé quelque part ?
- Non non je vous assure ! répondit rapidement Octave, croisant les doigts pour qu’il ne fasse effectivement pas le lien.
- Ok, bon. Tu me parlais de quoi déjà ?
Octave l’emmena jusqu’au mobil home du Capitaine. Là, il l’entraîna vers la cache de Wiz qu’il avait lui-même constituée. Il déclara :
- J’ai découvert ça toute à l’heure. Votre Capitaine venait par ici en semblant faire attention à ne pas être vu. Il était lourdement chargé. Intrigué, je me suis caché pour l’observer. Et là je l’ai vu enterrer tout ce Wiz. Je me suis tout de suite dit qu’il y avait quelque chose de louche et en honnête citoyen je suis venu vous le signaler.
- Euh… Ben… C’est les affaires du patron tout ça hein !
- En tant que garde votre premier devoir n’est pas de protéger l’entrepôt royal de Wiz ?
- Euh… Si mais… !
- Et moi qui me croyais protégé par la Garde ! déclama Octave sur un ton de tragédie qu’il prenait pour un exceptionnel jeu d’acteur. Si on ne peut plus faire confiance à personne… Je devrais demander à vos collègues, eux auront surement le courage de m’emmener face à la Reine et diront que vous ayez failli à votre…
- Non non non, va pas voir les zouzous ! T’inquiète pas, je suis le garde le plus compétent de la Garde hein ! D’ailleurs, mes amis me disent souvent : « ah toi, t’as vraiment un cerveau de PTI ! », et c’est super cool parce que les PTI ben ça vole et tout et ça a des gros ongles pointus… ‘Faut pas le chercher le PTI sinon il vous chie dessus hein ! Donc faites moins confiance, je suis l’homme de la situation ! PAM-PAM-PAM !
Il se tut un moment, semblant se concentrer intensément.
- Tu voulais qu’on aille voir qui déjà ?
Et c’est ainsi qu’Octave se retrouva pour la première fois face à la Reine.
Ils avaient été reçus dès qu’ils avaient adressés leur demande d’audience royale. Arrivé dans la salle du trône où il pénétrait pour la première fois, Octave avait fait quelque pas vers la souveraine et avait ployé un genou à terre.
- Ma reine, je vous présente mes hommages, déclara-t-il en se courbant face à elle.
- Tiens ! Enfin un homme qui a des manières !
Octave se bénit intérieurement d’avoir retenu une formule de politesse parmi toutes celles que lui avait débitées la Baronne.
- Que voulez-vous ? poursuivit-elle sèchement.
- J’ai découvert une cache de Wiz ma reine, illégale de toute évidence, dit-il en relevant la tête.
- Une cache de Wiz ? s’exclama-t-elle en se redressant sur son trône. Où ça ?
- J’ai peur de parler ma reine. Il s’agit d’une personne de pouvoir.
- Je suis la seule personne de pouvoir ici ! Je suis Reine ! La loi, c’est moi ! L’état, c’est moi ! Mon pouvoir est absolu !
- Oui ma reine, dit Octave en courbant de nouveau la tête.
- Parlez donc.
- Il s’agit du Capitaine ma reine.
- Quoi ?!
- Oui et le garde ici présent peut témoigner aussi, la cache se trouvait dans son baraquement.
- Est-ce vrai garde ?
- Euh…
Il hésita. Le regard appuyé de la Reine mit rapidement fin à ses débats internes.
- Il y en avait un gros tas caché sous sa caravane m’dame, ajouta-t-il, penaud.
- Ce garde a fait preuve d’un courage remarquable en acceptant de m’amener à vous afin de dénoncer son supérieur, poursuivit Octave.
- Il sera récompensé. Quant à vous, qui êtes-vous et comment avez-vous… ?
Elle fut interrompue par l’entrée impromptue du Capitaine dans la salle du trône. Octave se cacha à sa vue derrière la carrure imposante du garde. Il vit que le Capitaine était accompagné de deux de ses hommes qui encadraient un homme sérieusement amoché. Octave le reconnut. C’était le marchand avec qui Octave avait discuté la veille.
- Clothilde, j’ai trouvé le coupable ! On n’a pas retrouvé beaucoup de boîtes de Wiz chez lui, il a déjà dû dépenser son stock. Par contre j’ai retrouvé une sacré collec’ de bouteilles d’Antoine Daniel’s ! On a enfin trouvé le chef de la contrebande de jus de chaussettes ma doudou !
- Oliver ! Combien de fois je t’ai dit de ne pas m’appeler comme ça quand je suis en audience !
- Ah désolé… C’est la joie, je me suis laissé emporter…
- Et bien moi je ne suis pas très enjaillée justement. On la refait en mode officiel tu veux ?
- Euh… ok, très bien.
Les yeux du Capitaine tombèrent sur Octave que le garde ne dissimulait plus.
- Qu’est-ce qu’il fait là lui ?!
- Vous le connaissez Capitaine ? demanda la Reine.
- Euh… non, je n’ai rien à voir avec ce type-là, je ne l’ai jamais vu, se rétracta-t-il.
- Bien. Capitaine. Vous êtes accusé de mensonge envers la Reine et inculpé pour vol et recel de Wiz, déclara solennellement la souveraine.
- Quoi ? C’est une blague ? se récria-t-il.
- Cette dénonciation faisant suite au casse de l’entrepôt vous êtes aussi soupçonné d’avoir participé voire dirigé son exécution, ce qui relève du crime de lèse-majesté. En attente de votre procès vous êtes arrêté immédiatement. Gardes, conduisez-le aux cachots.
- Non non attends !
- Ne me tutoyez pas ! Je n’ai plus rien à voir avec vous désormais ! Vous avez trahi ma confiance ! Et moi qui vous ai défendu face aux racontars qu’on colportait sur vous ! Vous m’avez vraiment prise pour une conne ! Espèce de salaud !
- Reine Clothilde, ce n’est pas moi, c’est lui qui a tout manigancé ! s’écria-t-il en désignant Octave. C’est lui qui a fait le casse !
- Vous changez de version ? Pourquoi avoir arrêté ce marchand dans ce cas si vous prétendez que c’est ce jeune homme le coupable ?
- Si je peux me permettre ma reine, intervint Octave, il s’agit sans doute de son ancien complice dans le trafic de jus de chaussettes dont il souhaitait se débarrasser. En plus du Wiz il y a chez le Capitaine une réserve importante d’alcool et des rumeurs en ville circulaient déjà sur son implication dans cette contrebande.
- De mieux en mieux… j’en apprends de belles sur vous Capitaine ! Cela fera un chef d’accusation supplémentaire ! Maintenant fermez-la ! Je ne veux plus vous entendre un seul de vos mots empoisonnés sortir de votre bouche ! Gardes, emmenez-le !
Malgré les protestations du Capitaine et les hésitations des gardes, l’accusé fut entraîné hors de la salle du trône en direction de la prison. La Reine se rassit sur son trône en poussant un long soupir.
- Bien. Garde, je vous remercie d’avoir conduit jusqu’à moi ce témoin capital, dit-elle en désignant Octave. J’ai dit que vous serez récompensé et les Reine payent toujours leurs dettes. Que souhaitez-vous ?
- Et ben… Euh… bégaya le garde complètement dépassé par les évènements.
- Si je puis me permettre de nouveau ma reine, intervint Octave, anticipant le placement de ses pions, ce garde a montré de grandes qualités de bravoure et de loyauté envers la couronne en se présentant devant vous malgré les risques qu’il prenait, transcendant ainsi sa situation de simple membre de la Garde. Et le poste de Capitaine est maintenant vacant. Je ne suis qu’un modeste citoyen mais je le recommande auprès de vous en tant que nouveau Capitaine.
- C’est vrai qu’il va falloir que je choisisse un nouveau Capitaine à présent, constata la Reine, fatiguée. Vous lui accordez votre confiance ?
- Oui ma reine.
- Très bien. Garde, vous voici promu Capitaine !
- Oh… Wow… Ok ben… Merci M’dame !
- Ce n’est pas « madame », mais « ma reine » !
- Euh… oui ma reine !
- Vous lui apprendrez les bonnes manières, dit-elle à Octave avec un sourire entendu.
- Oui ma reine ! Enfin… se reprit-il. Je ne suis pas sûr de comprendre…
- Il est très rare de croiser à Néo-Versailles des gens intelligents et sachant parler correctement. Ma Cour s’est considérablement réduite au cours de ces dernières années et aurait besoin d’un coup de jeune. Je vous propose de devenir…
« …roi de Néo-Versailles » jubila Octave en pensée.
- …Conseiller à la Cour.
Octave subit de plein fouet un ascenseur émotionnel. Ou plutôt une montagne russe. Même s’il n’avait foutrement aucune idée de ce que pouvait bien être une montagne russe.
- Vous serez anobli et posséderez en conséquence un accès à l’entrepôt royal de Wiz pour votre consommation personnelle. En retour vous aurez pour devoir de participer au Conseil et de m’assister.
Il avait réussi… Peut-être pas à la hauteur de ses espérances les plus folles mais il avait réussi… Il était anobli et au plus proche du pouvoir…
- Je vous donne un peu de temps pour y réfléchir. 2 minutes ça vous va ?
- Ce ne sera pas nécessaire. J’accepte cet honneur ma reine.
- Bien. Conseiller, pouvez-vous me dire votre nom ?
- Octave.
- Chapitre 8. L'ascension:
- - Octave ? Tu n’es pas sérieux là ?
- Je suis très sérieux.
Octave était face à l’ex-Capitaine, séparé de lui par la grille de son cachot. Vêtu de son costume de noble fraîchement acquis, il pointait d’une main qui se voulait ferme un pistolet en direction de la tête du chef déchu.
- Je suis allé à votre planque, continua Octave, tremblant. Il n’y avait plus une miette de Wiz.
- Tu voulais les récupérer ? ça t’apprendra p’tit bâtard ! cracha le détenu.
- Non, j’m’en fous des Wiz. Je peux en avoir autant que je veux maintenant sans courir le moindre risque.
- Alors qu’est-ce que tu veux connard ?
- Qu’est-ce que vous en avez fait ? interrogea-t-il en affermissant sa prise sur son arme. Vous avez payé quelqu’un en échange de votre libération ?
L’ex-Capitaine rit.
- Y’avait déjà plus assez pour ça mon pauvre…
- Alors… si c’est pas pour ça… commença Octave en baissant son pistolet.
- C’est bien. Lâche ton arme gamin.
- …C’est que vous avez remboursé vos créanciers c’est ça ? s’exclama Octave en remettant soudainement le prisonnier en joue.
- Wow wow wow on s’calme. Pourquoi tu me pointes comme ça hein ? s’exclama l’ex-Capitaine, les mains en l’air.
- Je… Je n’ai plus de moyen de pression sur vous. Vous allez parler. Je le sais. J’en suis sûr. Je le lis dans vos yeux ! s’écria Octave, une lueur de panique dans le regard. Tout ce que j’ai fini par obtenir, vous risquez de le souffler. Vous… Il n’y a que ce moyen de vous réduire au silence.
Il tremblait. Il fallait qu’il se calme. Tuer quelqu’un n’était pas aussi facile qu’il ne l’avait prévu. Pourtant il ne lui suffisait que d’appuyer sur la détente…
- Réfléchis une seconde à ce que tu fais gamin.
- C’est tout réfléchi.
Octave tira.
Quand l’ancien Capitaine fut retrouvé mort dans sa cellule, tous pensèrent à un suicide. Il venait de prendre pour perpétuité (la Reine lui en voulait férocement de l’avoir prise pour une conne) et avait tout perdu. L’arme était dans sa cellule, il avait dû la dissimuler quelque part sur lui. Mais pourquoi ne pas l’utiliser pour s’enfuir ? C’était la seule question qui restait entière. Jamais la thèse de l’assassinat ne fut évoquée.
Les années suivantes virent Octave continuer son ascension. Il commença par écarter le Marquis de sa fonction de Conseiller en amenant le nouveau Capitaine à dénoncer ce que contenait le « club privé » du Noble. Comme prévu le Marquis ne se rappelait plus de sa rencontre avec Octave ni de leur conversation, la capuche d’Octave combinée à l’état d’éthylisme avancé de l’ex-conseiller ayant suffi à effacer ses souvenirs. N’ayant plus d’alcool comme échappatoire et étant désormais privé du droit d’exercer en tant que professeur, le Marquis entra en dépression profonde, ne sortant plus de sa caravane. Sa fille sembla comprendre que cette dénonciation de son père était plus politique que mue par un désir de justice. Si elle paraissait en vouloir à Octave pour ces « manigances » soupçonnées, le fait de s’être brutalement retrouvée face à la déchéance de son père et d’avoir découvert son alcoolisme semblait avoir miné toute confiance en elle. Elle n’était donc pas un danger pour Octave. Il eut cependant quelques craintes quand la Reine la nomma nouvelle préceptrice de sa fille. Mais il s’aperçut bien vite que la petite princesse ne prenait pas ces cours d’étiquette au sérieux et que cela n’améliorait pas la crédibilité de la Baronne à la Cour. La Reine ne la gardait que faute de mieux.
N’ayant plus personne à écarter de son chemin, Octave pouvait désormais s’adonner pleinement à l’exercice du pouvoir. Pendant un an, il reprit Néo-Versailles en main. Son objectif : y étendre son hégémonie en cassant toute possibilité de contre-pouvoir face à celui de la Cour. Il commença par amenuiser l’influence sur la cité du marchand principal. Pour cela, il conseilla à la Reine d’obliger les commerçants à séparer les offres selon leurs catégories. C’est ainsi que naquirent le Coin mou et le Coin dur. Dans un second temps, il amena progressivement la souveraine à légaliser de nouveau le jus de chaussettes afin de casser le trafic. Saisissant qu’il y avait là une affaire en or, Véronique se jeta sur l’occasion et ouvrit le Hilton. Octave s’étonna que dès l’ouverture elle soit déjà en possession de tout un stock de jus de chaussettes. Il soupçonnait Raymond d’avoir trouvé les anciennes caches léguées par son père et d’en avoir fait don à Véronique. En revanche, ce dernier semblait s’être retiré du projet de bar, sans doute pour ne pas reproduire ce qu’avait fait son père. Octave laissa couler, en se disant qu’il gardait cette histoire de stock illégal sous le coude au cas où, surtout que le fils de l’ex-Capitaine semblait en vouloir férocement au pouvoir en place qu’il tenait en grande partie responsable du « suicide » de son père, la peine dont ce dernier avait écopé ayant été clairement démesurée face au degré de gravité de ses actes.
Concernant sa propre mère, Octave chercha à la contacter afin de la faire venir à Néo-Versailles. Cependant il apprit que depuis son départ elle était entrée en dépression profonde et qu’elle avait disparu. On lui rapporta qu’avant de quitter Bourpaleitte, elle délirait à propos de zombies qu’elle prenait pour des membres de sa famille. La théorie la plus répandue parmi les habitants du bourg était qu’elle se serait fait bouffer par des morts-vivants en qui elle reconnaissait son mari et ses fils. La nouvelle bouleversa Octave. Il resta une semaine dans sa caravane, aussi apathique que le Marquis. Mais une fois plusieurs jours passés il sortit de chez lui avec une détermination nouvelle. Il ne s’arrêterait pas là. Il continuerait son ascension en mémoire de sa mère. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort.
A partir de ce jour, l’obtention du trône devint une obsession. Deux choix s’offraient à lui : conquérir la Reine, ou la supprimer. C’était la phase la plus délicate. Un seul faux pas et il perdait tout ce qu’il avait acquis et ça, il en était hors de question. Il décida de prendre son temps. C’est ainsi que se succédèrent les années noires des complots avortés.
Il commença par tenter diverses approches de séduction de la Reine. Cependant, Clothilde III ne les remarqua pas. Elle semblait être totalement inaccessible depuis la trahison du Capitaine, se centrant uniquement sur l’éducation de sa fille, qui ne l’écoutait pas, à son futur rôle de reine. Octave finit par faire une croix sur toute idée de mariage royal. Il imagina ensuite des plans d’assassinat plus fourbes les uns que les autres mais le Protecteur était toujours avec sa maîtresse, ne laissant aucune occasion à Octave de les mettre à exécution. Pour contourner le problème il pensa à saboter le robot mais il ne possédait pas la moindre connaissance en mécanique. Il chercha parmi les habitants de Néo-Versailles et de ses environs quelqu’un de compétent qui pourrait s’en charger mais il ne trouva jamais le candidat idéal, ni humain, ni Castafolte.
Tout en gardant une partie de son esprit occupée par ses desseins criminels, il continua d’exercer son rôle de Conseiller et de se maintenir dans les petits papiers de la Reine. Cependant, impuissant il se vit réduire son influence au fil du temps, à mesure que Clothilde III reprenait une place de monarque respectée du peuple, capable de prendre des décisions et de rendre la justice seule. En désespoir de cause, Octave essaya de s’attirer la sympathie de sa fille en prévision de l’avenir mais chaque tentative se solda par un échec. A ses yeux elle restait définitivement une gamine capricieuse et elle-même lui renvoyait une antipathie au mieux cordiale. Les années passant, il s’aigrit de plus en plus. Il se défoulait alors de sa frustration sur le peuple en abusant de son pouvoir, jouissant d’être de plus en plus craint.
Mais il était maintenant temps de tourner la page de cette période sombre.
- Epilogue:
2550
Alors qu'Octave observait son reflet dans son morceau de vitre, brisée suite aux émeutes contre les Castaflics, il se fit la réflexion que cela faisait dix ans, jour pour jour, qu'il avait foulé pour la première fois le sol de Néo-Versailles. S'il avait obtenu une condition qu'enfant il aurait à peine oser rêver, il s'était bien éloigné du jeune homme aux dents longues qu’il était en arrivant en ville, plein d’espoirs et capable de tout tenter, n'ayant encore rien à perdre. Mais aujourd'hui était un jour nouveau. Aujourd'hui Néo-Versailles voyait le retour d'Octave le conquérant.
Octave ouvrit les portes du palais et se présenta au centre de la salle du trône, son précieux paquet à la main. Il jeta un regard à ces lieux encore marqués par les récents évènements. Il se souvenait avec précision de l’invasion des Castaflics à Néo-Versailles, un mois auparavant. Il revoyait la Reine mère descendre fièrement de l'estrade, directement face aux envahisseurs en leur rappelant qu’ils s’étaient soumis à elle en pénétrant à Néo-Versailles. Un espèce de chandelier accroché à l'une des colonnes masquait à présent l'impact qu'avait laissé la réponse des androïdes : un castaflingue, à bout portant. Les murs semblaient encore résonner des cris de rage du Marquis, brusquement sorti de son apathie pour s’interposer lorsqu’il avait vu des robots visiblement hostiles pouvant menacer sa fille, cela avant d'être descendu à son tour. Combien d’autres étaient tombés sous les tirs des automates pour motif de rébellion alors qu’Octave était comme toujours resté en arrière, sous prétexte de protéger la princesse aux côtés du Protecteur ? Il se rappelait avoir vécu cette peur, viscérale, jusqu’à ce que cet homme mystérieux ne désactive tous les Castaflics. Il revoyait comment, à peine remis de ses émotions, il avait dû prendre les choses en main en proclamant reine la jeune Clothilde IV.
A présent, suite à la suppression de l’obstacle représenté par Clothilde III, il était plus proche du pouvoir qu'il ne l'avait jamais été. Paradoxalement, jamais il n’avait eu autant peur de tout perdre. En effet, un culte commençait à se former autour de celui qui commençait à se faire appeler le Sauveur, menaçant le règne de la jeune Reine et de ses Conseillers. Il devait écarter cette menace au plus vite avant d’épouser Clothilde IV et de devenir Octave 1er, roi de Néo-Versailles.
Il leva les yeux. Elle était là. Assise sur le trône qu’il convoitait tant.
- Octave ? Pourquoi vous avez demandé à me voir en « mode officiel » ? C’est chelou !
- J’avais un présent à vous offrir ma reine, dit-il avec son ton mielleux qu’il pensait séduisant et son sourire hypocrite qu’il voulait charmeur. Je pensais qu’un contexte solennel serait plus approprié pour ce moment.
Il lui présenta la boîte, emballée dans un papier cadeau.
- Ah ? Euh… Merci. C’est pas mon anniversaire mais bon c’est sympa.
Elle déballa le tout sans ménagement, sans même prêter attention aux crottes de nez du marchand qui avaient servi de colle. Elle prit le contenu et jeta le paquet par terre. Elle examina son cadeau avec attention. C’était un pendentif formé d’un processeur constituant la pièce centrale, de deux pièces attenantes composées de circuits imprimés, le tout relié par une chaîne métallique.
- C’est… joli. Ouais ouais euh… c’est sympa. Bon bah… j’vais l’mettre hein !
Octave était aux anges. Elle avait l’air d’apprécier son cadeau, sa stratégie fonctionnait, comme avant. Il avait eu tort de s’inquiéter. Les femmes et leur cœur étaient aussi prévisibles que les étapes d’un plan bien huilé. C'était dans la poche, tout comme, littéralement, le signalement de l'individu perturbateur qu'il avait récupéré le matin-même. Il repartit en chantonnant, le cœur léger, tout en pensant à la mise en place des affiches qu'il allait placarder dans toute la ville afin de cueillir ce "Sauveur" le moment venu. ~I’ve got no time to waste, let’s go jump the gate… ~ La journée s'annonçait bonne finalement !
Alors qu’Octave pensait enfin voir les efforts de toute une vie être bientôt récompensés, le Destin se posait la question de la suite du scénario : face au Renard, celui qui se voulait roi sera-t-il Lion ou Corbeau ?
A suivre dans Le Visiteur du futur : Néo-Versailles.
- Bonus:
- Remerciements
Merci à toi d’avoir lu ma fan-fic !
Merci à Galaad d’avoir été mon premier lecteur.
Merci à François Descraques pour la richesse de l’univers du Visiteur du futur ainsi qu’à toute l’équipe de Frenchnerd de nous faire partager leurs délires avec passion !
Casting imaginé (par ordre d’apparition)
Bourpaleitte :
• Quinte : Josée Drevon (Hero Corp, Kaamelott)
• Juste : Defre (Les grands débats)
• Mérida : Maddy (Studio Bagel, Mission 404, La Chasse aux canards)
Néo-Versailles :
• Le Marchand : Antoine Daniel (What The Cut ?!, Call of Balls, La Chasse aux canards)
• L’ex-Capitaine : Olivier Peissel (Enquête au 42ème étage)
• Le Marquis : Benoît Allemane (42ème étage, Enquête au 42ème étage, Garde-fou)
• Clothilde III : Stéphanette Martelet (Miss Moore dans Hero Corp)
Références- Spoiler:
- A vous de me dire ce que vous avez repéré !
- Début alternatif (en remplacement du chp. 1) :
- 2550
Un homme marchait nonchalamment dans la cité, le visage fermé. Vêtu d’un manteau et d’un pantalon noir, couvert un chapeau haut de forme, portant un foulard blanc noué autour de son col et des chaînes ajustées sur son épaule, il tranchait avec le dénuement de la population locale. Si d’ordinaire il savourait pleinement la supériorité de sa condition, aujourd’hui il s’était levé du pied gauche. Son regard fut finalement accroché par un objet sur le comptoir d’une boutique. Sans piper mot il s’en empara et le détailla attentivement.
- Combien pour le collier ? demanda-t-il, articulant ses premiers mots de la journée.
- Oh Monsieur le Conseiller ! le reconnut avec inquiétude le Marchand. Un homme tel que vous peut bien y mettre euh… 10 pièces ?
- Un homme tel que moi peut te mettre en prison pour escroquerie.
- Ah non mais j’ai dit 5 pièces !
- Non en fait je peux te mettre en prison sans forcément avoir de motif.
- Mais vous avez de la chance ! On fait justement une super promo ! Une seule pièce pour le collier !
- T’as intérêt à ce que la Reine aime ta camelote.
Il n’écouta pas ce que lui bafouilla le Marchand en réponse et s’ouvrit une boite de Wiz. Derrière lui une voix forte criait à qui voulait l’entendre :
- Oh écoutez Raymond, il fait trop rire là !
- Moi c’que j’dis là, déclara l’homme en question, c’est que la Reine et toute sa Cour ils se foutent bien de notre gueule! A s’gaver de Wiz pendant que nous on crève la dalle !
Ce genre de discours commençait à fleurir un peu partout à Néo-Versailles et cela agaçait profondément le Conseiller. Et aujourd’hui, c’était pas le jour de le chercher.
- Ils feront moins les malins, reprit Raymond, quand il va se pointer ici pour leur botter le cul à tous ces connards de bourgeois là !
- Qui ça Raymond ? demanda la barmaid.
- Celui dont tout le monde parle !
Le Conseiller sentit sa rousse pilosité se hérisser à l’évocation de ce gêneur de première. « Le Sauveur » comme ils l’appelaient. ça y est, il était contrarié. Il détestait être contrarié. Surtout avant un rendez-vous avec une femme. Il fallait qu’il se détende. Pour cela il n’y avait rien de tel qu’une petite séance d’intimidation. Alors que Raymond continuait son discours agitateur, le Conseiller s’approcha lentement de lui et des idiots qui l’écoutaient.
- ça biche ?
Tous sursautèrent quand ils le reconnurent. Il jubila intérieurement de la terreur qu’il leur inspirait.
- ‘faut pas écouter Raymond hein ! S’écria la barmaid.
- Non ‘faut pas m’écouter Monsieur le Conseiller je suis complètement con, s’aplatit Raymond.
- Hé Monsieur le Conseiller je peux avoir votre boite du Wiz ? C’est juste pour la lécher ! demanda le crétin à qui Raymond parlait.
Il se sentait bien mieux maintenant, savourant qu’on lui rappelle son pouvoir et sa supériorité. Le regard du Conseiller tomba sur les dessins de Raymond représentant le « Sauveur ». Il se dit qu’il s’agissait là d’une très belle opportunité. La journée ne s’annonçait pas si mal finalement.
- Mais au contraire, dit-il sur un ton doucereux en donnant sa boîte de Wiz au crétin, merci de nous avoir donné le signalement de cet individu.
Il prit soigneusement le dessin de Raymond et l’observa attentivement.
- Si ce renard pointe le bout de sa queue à Néo-Versailles on saura l’accueillir. Et ce sera grâce à toi Raymond. Bon appétit.
Il se retourna et partit avec le dessin, suivi par le « merci ! » du crétin qui s’empiffrait de ses restes de pâtée pour chat. Il prit son paquet qui l’attendait sur le comptoir du Marchand et s’apprêta à partir en direction du palais quand un objet de la boutique qu’il n’avait pas vu de prime abord retint son attention. Sans prêter attention au commerçant il s’en saisit et le détailla. Ce contact le ramena des années en arrière.
N'hésitez pas à commenter, critiquer. Je suis ouverte à tout avis pour m'améliorer et discuter ensemble !
Et pour ceux qui le souhaitent, j'ai glissé quelques références à la culture pop (web, séries etc.). Vous pouvez lister en spoiler celles que vous avez repérées.
Merci à vous de m'avoir lue !
Dernière édition par Tanuki le Mer 13 Mai 2015 - 2:15, édité 34 fois
_________________
- Concours powa:
- Malédiction de l'éternelle seconde aux concours FFF :
- Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
- 2ème au Concours de fan-fic avec Je voudrais déjà
- 2ème au Concours de paroles de RM
1ère au concours de Contes! - Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
- POKEDEX - Tanukastabot :
Type : Psy - Acier
Description : Issu d'un partenariat entre les labos des Pr. Chen & Castafolte, serait un robot organique à base de gènes de tanuki, animal métamorphe.
Tanuki- Ex Admin
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Premier texte que je lis \o/
Quelques petites maladresses et bourdes, peut-être un poil trop de références mais elles sont super bien trouvées donc ça passe ^^ Bref, une petite histoire pas désagréable à lire, loin de là !
Quelques petites maladresses et bourdes, peut-être un poil trop de références mais elles sont super bien trouvées donc ça passe ^^ Bref, une petite histoire pas désagréable à lire, loin de là !
- Spoiler:
- Le coup des Noble et des Docteur, génial XD
Cordiérite- N+1
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Waïe, que de références (et encore, je ne suis pas certaine de les avoir toutes captées !), bien joué ! C'est drôle et agréable à lire, j'ai vraiment hâte de connaître la suite !
Zazu- Chouchou d'Eustache
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Oooh les références joliment placééeees ! Pis celle avec le Docteur avec les Noble :3 *mode fan on*
Bref, c'est bien écrit et on retrouve vraiment bien Octave, bravo !
En plus, tout s'explique par rapport à la Clotilde que nous connaissons ! Elle a été trop chouchouté !
Bref, c'est bien écrit et on retrouve vraiment bien Octave, bravo !
En plus, tout s'explique par rapport à la Clotilde que nous connaissons ! Elle a été trop chouchouté !
Mimmy- Néo-Versaillais
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Localisation : Bourgogne !
Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Vraiment pas mal ce texte !
Le truc de la mère d'Octave qui s'appelle Quinte et son frère Juste, ça m'a fait exploser de rire
Le truc de la mère d'Octave qui s'appelle Quinte et son frère Juste, ça m'a fait exploser de rire
Ellana- Humaniste
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Localisation : 92
Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Moi j'ai vraiment beaucoup aimé !
C'est super bien écrit, j'ai lu d'une traite !
Les personnages sont fidèles, l'histoire est intéressante, il n'y a pas d'incohérences (quoi que j'aurai fait la Baronne plus vieille) et les références sont chouettes
Bravo ^^
C'est super bien écrit, j'ai lu d'une traite !
Les personnages sont fidèles, l'histoire est intéressante, il n'y a pas d'incohérences (quoi que j'aurai fait la Baronne plus vieille) et les références sont chouettes
Bravo ^^
yao- Ex Admin
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Je suis la seule qui aie été choquée par le fait que la Baronne s'appelle... Baronne ? x)
Non, subtilités à part, je trouve ça très judicieux d'avoir séparé la lecture en chapitres, ça rend la lecture plus agréable, plus évidente. Et quel bonheur d'avoir un texte qui se centre sur Octave... Toujours aussi détestable et complexe à la fois, ce personnage. GG pour les prénoms des membres de sa famille !
J'ai beaucoup aimé !
Non, subtilités à part, je trouve ça très judicieux d'avoir séparé la lecture en chapitres, ça rend la lecture plus agréable, plus évidente. Et quel bonheur d'avoir un texte qui se centre sur Octave... Toujours aussi détestable et complexe à la fois, ce personnage. GG pour les prénoms des membres de sa famille !
J'ai beaucoup aimé !
Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
J'ai bien aimé
Tout est ''réaliste'' et j'ai trouvé intéressant de s'intéresser au personnage d'Octave ! C'est bien écrit et la séparation en chapitres rend la lecture plus agréable.
Par contre il y a apparemment plein de références dans ce texte, mais je pense que ma culture n'est pas assez grande parce que je n'en ai relevé que quelques unes
Tout est ''réaliste'' et j'ai trouvé intéressant de s'intéresser au personnage d'Octave ! C'est bien écrit et la séparation en chapitres rend la lecture plus agréable.
Par contre il y a apparemment plein de références dans ce texte, mais je pense que ma culture n'est pas assez grande parce que je n'en ai relevé que quelques unes
maribanbelle- Ex Modo
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Merci à tous encore une fois d'avoir suivi le concours de textes, et merci à vous d'avoir lu le mien (et peut-être voté pour qui sait ). Merci aussi beaucoup beaucoup pour vos commentaires, ça fait super plaisir d'avoir des retours sur ce qu'on écrit !
Pour les références je me suis fait plaiz' j'avoue ^^'. Je m'étais un peu inspirée du jeu qu'avait fait yao sur une de ses fan-fic où il avait disséminé plein de clins d’œil à Frenchnerd qu'il fallait retrouver : L'Autre Monde : le Réveil d'une Mémoire. (Si certains veulent se prêter au jeu j'ai aussi fait une petite liste de références à débusquer ^^.) Après, comme l'a souligné Cordié, j'espère que ça ne nuit pas trop à la lecture si on ne les rattache à rien.
Sinon pour la création de ce texte, quand le thème Néo-Versailles a été proposé pour le concours, la première idée que j'ai eu était ce cours d'Histoire sur les origines de Néo-Versailles. Après ça je me suis dit que je voulais faire une préquelle sur la vie d'un des persos de la saison 4. J'ai pensé à Clothilde d'abord et, alors que je me mettais à imaginer les personnages qui l'entouraient, leur jeunesse, leur origine... Je me suis posé la question : comment Octave est devenu Conseiller ? Y était-il destiné depuis toujours ou est-ce qu'il a conquis le pouvoir ? A-t-il toujours habité à Néo-Versailles ? Et j'ai commencé à écrire ce texte. Une fois mon scénar' en tête j'ai eu du mal à me cantonner à 4800 mots donc je vais pouvoir vous livrer ici la suite progressivement (elle est déjà écrite mais ça fait plus de suspens ).
Voici donc le premier chapitre hors-concours que je vous partage (il est sur le 1er post aussi). Bonne lecture !
Pour les références je me suis fait plaiz' j'avoue ^^'. Je m'étais un peu inspirée du jeu qu'avait fait yao sur une de ses fan-fic où il avait disséminé plein de clins d’œil à Frenchnerd qu'il fallait retrouver : L'Autre Monde : le Réveil d'une Mémoire. (Si certains veulent se prêter au jeu j'ai aussi fait une petite liste de références à débusquer ^^.) Après, comme l'a souligné Cordié, j'espère que ça ne nuit pas trop à la lecture si on ne les rattache à rien.
Sinon pour la création de ce texte, quand le thème Néo-Versailles a été proposé pour le concours, la première idée que j'ai eu était ce cours d'Histoire sur les origines de Néo-Versailles. Après ça je me suis dit que je voulais faire une préquelle sur la vie d'un des persos de la saison 4. J'ai pensé à Clothilde d'abord et, alors que je me mettais à imaginer les personnages qui l'entouraient, leur jeunesse, leur origine... Je me suis posé la question : comment Octave est devenu Conseiller ? Y était-il destiné depuis toujours ou est-ce qu'il a conquis le pouvoir ? A-t-il toujours habité à Néo-Versailles ? Et j'ai commencé à écrire ce texte. Une fois mon scénar' en tête j'ai eu du mal à me cantonner à 4800 mots donc je vais pouvoir vous livrer ici la suite progressivement (elle est déjà écrite mais ça fait plus de suspens ).
Voici donc le premier chapitre hors-concours que je vous partage (il est sur le 1er post aussi). Bonne lecture !
- Chapitre 5. L'alcool aidant... :
- L’après-midi venue, alors qu’Octave marchait de nouveau dans la cité de Néo-Versailles (il avait quitté la Baronne avec le premier prétexte venu quand il avait fini par saturer), il entendit des éclats de voix en provenance d’un recoin reculé de la ville. C’était le timbre grave si reconnaissable du Marquis, empâté de nouveau par l’alcool. Octave suivit le son jusqu’à un petit baraquement devant lequel était posté le garde qu’il avait vu être interpelé par le Capitaine le matin-même. Profitant de l’obscurité, Octave rabattit sa capuche pour dissimuler au maximum son visage et s’avança d’un pas décidé vers la cabane. Le garde l’arrêta.
- Hey ! Où tu crois aller comme ça mon zouzou ? C’est privé ce machin-là !
- Ah non non non ! Vous faites erreur, je ne venais pas pour rentrer je venais pour vous, improvisa-t-il.
- Pour… moi ? demanda-t-il, soudain très mal à l’aise. J’comprends pas très bien là.
- Ah non pas dans ce sens-là rassurez-vous, reprit Octave tout en prenant soin de ne pas découvrir son visage. Non, je voulais juste vous prévenir qu’il restait des traces de vomi dans la rue et que si c’est pas parfait, vous risquez de vous faire passer un savon par le Capitaine alors… En bon citoyen je me suis dit que je devais vous prévenir c’est tout.
- Ah ouais… c’est embêtant ça parce que vous voyez je dois garder le club privé du Marquis là…
- Ah mais pas de problème, je peux le faire pour vous !
- Ah ouais ? C’est sympa ça ! Alors je vous fais confiance hein ? Personne ne doit entrer là-dedans hein ?
- Je vous jure que personne d’autre que moi n’entrera là-dedans !
- Ah bon, d’accord. Et ben merci hein !
- De rien, c’est un plaisir !
Et le garde partit précipitamment. Ça n’avait pas été bien difficile de l’écarter. Octave attendit toutefois qu’il soit bien hors de vue pour rentrer dans le baraquement. Une fois habitué à la faible luminosité ambiante il repéra le Marquis au milieu d’un monticule de bouteilles, vides, pleines ou seulement encore à moitié remplies. Le Noble était de nouveau dans un état d’ivresse bien avancé. Voilà qui lui faciliterait le travail.
- Qui êtes-vous ? demanda le Marquis au visiteur surprise.
- Un admirateur, répondit la silhouette encapuchonnée Octave.
- Foutre, un admirateur ! rit-il jaune. Il n’y a rien à admirer chez moi, continua-t-il en reprenant une gorgée directement au goulot.
- Bien sûr que si ! Vous êtes un grand érudit.
- Un érudit hein… Mais qui s’intéresse à la culture de nos jours ?
- Je viens de loin et j’ai entendu dire que vous étiez spécialiste d’HPA.
- D’Histoire Post-Apocalyptique ? reprit le professeur surpris. Vous vous y connaissez ?
- Des notions seulement.
Et il étala les quelques éléments qui lui restait en mémoire du cours en accéléré de la Baronne. C’était maigre mais ce fut suffisant pour lancer la machine. Le Marquis, enthousiasmé d’être enfin écouté par un amateur d’Histoire, commença à s’emballer et à parler en long et en large de sujets aussi divers que l’invention du filtre à eau anti-mutation, des révoltes nécrophiles post Dernière Grande Guerre, de l’opération queue de phénix ou encore la chute de la Secte des Adorateurs du Wiz et de son gourou Skippy. A un moment ils furent interrompus par l’irruption du garde dans le baraquement.
- Qu’est-ce que vous faites-là ? le coupa Octave avant que le garde ait pu dire quoi que ce soit.
- Comment ça ? demanda-t-il, désarçonné par l’aplomb de l’encapuchonné. C’est vous qui n’avez pas à… !
- Vous voulez me faire passer pour un menteur c’est ça ? continua Octave sur un ton de colère froide.
- De… de quoi ? bégaya le garde, totalement perdu.
- Je vous ai garanti que personne d’autre que moi ne rentrerait dans le club privé de Monsieur le Marquis, expliqua Octave calmement.
- Bah oui mais…
- Je le redis une dernière fois. Je vous ai juré que personne d’AUTRE QUE MOI ne rentrerait. Or VOUS êtes là. Alors je vous repose la question : qu’est-ce que VOUS faites-là ? VOUS n’avez pas être ici, dans ce club privé tant que JE suis de garde. Vous voulez me faire passer pour un homme qui ne tient pas ses promesses ?
- Mais… je…
- De toute façon l’affaire est close. Puisque vous êtes revenu vous pouvez reprendre votre poste. Moi je resterai non plus en tant que votre remplaçant mais bien en qualité d’invité, n’est-ce pas Monsieur le Marquis ?
- Je n’ai pas tout suivi mais –hips– oui, vous êtes mon –hips– mon invité d’honneur jeune homme –hips– ! déclara le Marquis en posant lourdement la main sur l’épaule d’Octave en signe d’amitié.
- Bien, l’affaire est entendue, retournez à votre poste, conclut Octave avec autorité.
- O… Ok.
Et il ressortit, piteux. Le Marquis rit.
- Bigre, il me fait de la peine ce bougre. Il a toujours été bête à manger du foin de fumier. Je vous garantis qu’il restera trouffion toute sa vie ! Ce gars-là n’ira –hips– jamais loin !
Et tout en continuant de parler de sujets divers il reprit une gorgée, puis une autre, puis encore une autre, s’enfonçant de plus en plus profondément dans l’éthylisme. Octave faisait semblant de l’accompagner en feignant d’avaler. Puis vint un moment où Le Marquis commença à s’épancher sur sa vie, la non-reconnaissance de son travail par la Reine, la mort de sa femme, sa relation à sa fille…
- Vous savez quoi, je lui ai dit -hips- à mon trésor -hips- de ne jamais sortir du palais, c’est trop dangereux pour -hips- elle ! Entre les zombies, les nécrophiles, les PTI, les RTI, les -hips- voyous qui rôdent… Elle ne saurait pas se défendre la pauvre petite. Et puis…poursuivit le Marquis sur un ton de confidence. -hips- Je dois vous avouer que… -hips- Comme ça je peux descendre en ville boire un petit verre sans qu’elle me voie dans cet état…
Il s’effondra subitement sur le comptoir de tonneaux, le corps agité de sanglots.
- Je ne suis qu’un minaaaaable ! gémit-il.
Le Marquis commençait à baisser toutes ses défenses. Enfin ! C’était le moment.
- Mais bien sûr que non ! Reprenez-vous ! Vous êtes un Noble de Néo-Versailles ! dit Octave sur un ton amical.
- Un Noble pff… de quelle noblesse parlez-vous, je ne vois que de la -hips- décadence, dit le Marquis en désignant les monticules de bouteilles d’alcool qui les entouraient.
- Vous faites partie de cette élite qui est en possession de la clé pour accéder à l’entrepôt de Wiz non ?
- Oui c’est vrai… reconnut le Marquis trop alcoolisé pour s’étonner d’une telle affirmation. Un vieil héritage. -hips- Si les gens savaient…
- Savaient quoi ?
- Le code !
- Pourquoi ? Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il, cachant son excitation avec beaucoup de peine.
- Qu’est-ce que c’est les histoires hein ? Vous savez qui c’est qui -hips- l’a conçu ce code ? s’emporta soudainement le Marquis.
- Euh… non.
- C’est un de ces pendards de -hips- Castafiente ! s’emporta soudainement le Marquis. Castafiente, -hips- parfaitement monsieur ! Un de ces résidus de basse fosse, un tas de ferraille qui -hips- se croit supérieur à toute autre forme d’intelligence que la sienne ! C’était notre dernier modèle. Il ne nous a pas laissé un droit de regard sur son travail le muffle. Alors, -hips- quand nous lui a appris que nous allions le « remercier » après sa fabrication de la porte sécurisée de l’entrepôt, il a pris la mouche et a bloqué le code sur 748687283951467737746631286477247661868728397247661 sans aucune explication mnémotechnique ni la moindre possibilité de le changer !
Octave vit tous ses efforts s’effondrer comme un château de cartes. Il n’avait pas retenu la moitié de la suite chiffrée qu’avait débitée le Marquis... Celui-ci ne sembla pas remarquer la mine décomposée de son invité, trop emporté dans son récit.
- Mais en me basant sur les recherches de mon père, poursuivit le Marquis, j’ai fini par le déchiffrer au bout de longues années d’efforts en utilisant une langue morte depuis des siècles, le code T9. Dites-moi, -hips- quelle est la caractéristique première d’un docteur Castafolte, modèle scientifique ?
- Euh… L’intelligence ? se risqua Octave.
- Hahaha ! Vous êtes mignon vous ! rit-il en donnant un grand coup dans le dos d’Octave. -hips- C’est le narcissisme voyons ! Le code qu’il nous a laissé est en vérité une citation tirée d’un roman d’Isaac Asimov : « sivousavezl’impressiond’avoirraison,vousavezraison. ». Jusqu’au bout il aura voulu avoir le dernier mot ce grille-pain de pacotille !
Même si Octave savait qu’il venait de récolter sur son dos un bleu large comme le poing (il avait la peau sensible) il avait du mal à contenir son excitation. Il l’avait ! Le code d’accès à l’entrepôt ! Bientôt, les portes de la salle du trône lui seraient grandes ouvertes ! Mais ce n’était que le début, pensait-il alors que le Marquis enchaînait les blagues racistes sur les Castafolte, il ne devait pas se précipiter. Il lui restait bien des choses à faire pour pouvoir s’assoir sur le trône.
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Oh super ! Je lis ça dès que j'ai le temps !
Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Du coup je suis en train de reprendre les chapitres suivants , de modifier ou d'ajouter des scènes... Même si pour l'instant je reste sur ce texte là qu'est-ce que ça fait du bien d'écrire! J'ai hâte de vous faire partager le reste de mon texte quand j'aurai fini !
En tout cas n'hésitez pas si vous avez des commentaires voire des critiques sur l'écriture, le contenu, le rythme, la pertinence des persos ou des évènements... Je suis preneuse !
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
J'ai décidé de rattraper mon retard quant à tous ces textes, pour le concours, que je n'avais pas encore lu. Et voilà que je viens de terminer de lire tous tes chapitres. Et là, wow ! J'adore le concept, et surtout, j'adore Néo-Versailles ! (La saison 4 est clairement ma préférée). Ton écriture est très fluide, ton vocabulaire incroyablement varié, et tous les petits détails que tu ajoutes un peu partout nous plongent complètement dans l'ambiance de cette ère post-apocalyptique. Je ne crois pas avoir vu de faute d'orthographe (bien que je suis loin d'être une experte dans ce domaine... ^^), ce qui est très plaisant !
J'ai aussi beaucoup aimé les quelques références que tu as glissé, ici et là, et notamment celle sur les Semi-Croustillant (Kaamelott, quand tu nous tiens... ).
Maintenant, un petit commentaire sur les personnages. Octave est sournois à souhait, et ça c'est franchement chouette ! Tu retranscris très bien ce que j'avais perçu de lui dans la saison 4. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, et, dans l'absolu, dénoué de tout scrupule. Joli ! J'ai aimé ce que tu as fait de Clothilde III. La voir ainsi complètement gâteau avec sa fille peut expliquer les quelques problèmes d’ego de Clothilde IV dans la saison 4. Et puis, même plus jeune, notre future vénérée Reine reste touchante, avec son caractère bien à elle ! x) Quant à la Baronne, ce rôle d'apprentie érudit lui va comme un gant ! ^^
Je pourrais faire le tour de tous les personnages, mais je ne crois pas que ce serait très constructif (ni même très intéressant...^^').
Bref, j'ai prit beaucoup de plaisir à te lire ! Merci pour cet agréable moment, et, j'espère, à bientôt pour la suite des aventures d'Octave.
(Mon Dieu, tout ce que je t'ai écrit... )
J'ai aussi beaucoup aimé les quelques références que tu as glissé, ici et là, et notamment celle sur les Semi-Croustillant (Kaamelott, quand tu nous tiens... ).
Maintenant, un petit commentaire sur les personnages. Octave est sournois à souhait, et ça c'est franchement chouette ! Tu retranscris très bien ce que j'avais perçu de lui dans la saison 4. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, et, dans l'absolu, dénoué de tout scrupule. Joli ! J'ai aimé ce que tu as fait de Clothilde III. La voir ainsi complètement gâteau avec sa fille peut expliquer les quelques problèmes d’ego de Clothilde IV dans la saison 4. Et puis, même plus jeune, notre future vénérée Reine reste touchante, avec son caractère bien à elle ! x) Quant à la Baronne, ce rôle d'apprentie érudit lui va comme un gant ! ^^
Je pourrais faire le tour de tous les personnages, mais je ne crois pas que ce serait très constructif (ni même très intéressant...^^').
Bref, j'ai prit beaucoup de plaisir à te lire ! Merci pour cet agréable moment, et, j'espère, à bientôt pour la suite des aventures d'Octave.
(Mon Dieu, tout ce que je t'ai écrit... )
Lorkhia- Missionnaire
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Merci beaucoup pour tes retours Lorkhia (et ne t'excuse pas d'avoir beaucoup écrit, c'est super sympa au contraire ! ^^). ça fait plaisir de se savoir lue et je suis contente que ça te plaise !
Du coup j'en profite pour poster un nouveau chapitre que j'ai fini de reprendre. Pareil, n'hésitez pas à commenter ou critiquer, tout avis est bon à prendre !
Du coup j'en profite pour poster un nouveau chapitre que j'ai fini de reprendre. Pareil, n'hésitez pas à commenter ou critiquer, tout avis est bon à prendre !
- Chapitre 6. Le plan de Qualité:
- Ayant pris soin de laisser le Marquis endormi, ivre mort, Octave ressortit du « club privé », passa à côté du garde somnolant qui ne le remarqua pas et s’enfonça dans les baraquements de Néo-Versailles. La journée touchait à sa fin, mais Octave n’en avait pas encore fini. Il continuait d’avancer ses pions. Il jeta sa cape à capuche dans un coin. A partir de maintenant il devait opérer à visage découvert. Il se dirigea vers les résidences les plus proches du palais. Il passa devant la caserne, hésita, mais non. L’individu qu’il cherchait ne devait pas y habiter directement. Il repéra alors en bordure de la cité, une espèce de bungalow fait main, avec les matériaux du bord certes, mais très bien réalisé. Alors qu’il admirait le travail (il avait toujours voulu habiter dans un logement en dur), il entendit des éclats de voix en provenance du mobil home. Il identifia deux hommes, un qu’il ne reconnaissait pas ainsi que le Capitaine. Il sourit. Il était au bon endroit. Il s’approcha pour mieux entendre.
- Ecoute-moi bien mon garçon ! gronda le Capitaine. Je fais tout ça pour toi !
- Ah oui ? répliqua un jeune homme d’un ton défiant. Et gaspiller au moins dix bonnes rations d’eau filtrée sur le crâne d’un ivrogne tu le fais pour moi aussi ?
Ce devait être le fils du Capitaine. Octave se souvenait maintenant, il l’avait croisé le matin-même chez le marchand. Comment s’appelait-il déjà ? C’était pas Nico…
- Raymond ! cria le Capitaine.
Ah ouais. Raymond. Rien à voir en fait.
- Je ne te permets pas ! continua le Capitaine. Tu sais bien que si le Marquis se présente soûl devant la reine il aura de gros problèmes.
- Ce serait surtout mauvais pour tes affaires non ? C’est un gros client le Marquis, hein ? Ce serait teeellement dommage qu’il ait des ennuis ! ironisa Raymond.
- Arrête avec ça ! Je prends des risques pour t’assurer un avenir le plus confortable possible et c’est comme ça que tu me remercies, espèce d’ingrat ?
- M’assurer un avenir… Mais p’tain j’en veux pas de ton avenir moi ! J’veux pas être de la Garde ! J’veux pas devenir comme ces gars complètement cons qui font uniquement que c’qu’on leur dit ou pire, finir en vieux pourri comme toi ! Ça suffit maintenant. J’en ai marre, j’me tire. Véronique monte une affaire, avec Bernie, et je vais leur donner un coup de main. Seul. Je n’ai besoin ni d’tes relations dans la Garde, ni d’tes privilèges, ni d’ton argent sale !
Octave eut à peine le temps de s’écarter de la porte que Raymond sortait brutalement du bungalow. Marchant droit devant lui, il ne vit pas la silhouette plaquée contre la paroi qui le suivait du regard. Octave attendit qu’il soit hors de vue pour reprendre sa respiration.
- Qui est là ? demanda le Capitaine, juste derrière lui.
Et merde. Lui qui voulait soigner son entrée c’était compromis. Il devait rattraper ça.
- Quelqu’un qui vient pour affaires, répondit-il sans se retourner (ça faisait plus mystérieux pensait-il).
- Et je peux savoir depuis combien de temps vous écoutez à ma porte ?
Ça se compliquait. Garder la maîtrise de la situation.
- Je venais vous voir pour vous offrir certaines informations qui pourraient vous intéresser quand j’ai surpris votre différend familial. Enfin… c’est plus lui qui m’a surpris que l’inverse. Je n’ai tout simplement pas eu l’impertinence de vous interrompre, dit-il en prenant son ton mielleux.
- Mouais. Et qu’est-ce que vous avez à m’offrir de si intéressant ?
Il commençait à mordre. Parfait.
- Serait-il possible d’en discuter à l’intérieur ? J’apprécie peu les oreilles indiscrètes.
Le Capitaine hésita, jeta un coup d’œil aux alentours puis l’invita à entrer.
- Expliquez-vous avant que j’vous colle au trou pour un motif de mon invention, dit-il en s’asseyant devant une table posée sur tréteaux.
- Il n’est pas nécessaire de recourir aux menaces Capitaine. Je viens vous proposer l’affaire du siècle, déclara-t-il en s’installant en face de lui.
- Vous débarquez de nulle part et me proposez une « affaire », dit-il en marquant les guillemets avec ses doigts, qui êtes-vous ? Je connais tous les visages des habitants de Néo-Versailles et vous n’en faites pas partie.
- Vous voulez mon nom ? Je m’appelle Octave, nouvel arrivant en ville. Ça vous avance ? Non. La seule chose qui ait de l’importance c’est que je connais un moyen de récupérer une grande quantité de Wiz. Mais pour ça j’ai besoin de votre collaboration.
- Ça ne m’a pas l’air d’être très légal tout ça. Vous avez conscience que je suis Capitaine de la Garde et que je pourrais vous arrêtez immédiatement ?
- Oui, mais vous ne le faites pas. Quelque chose me dit que vous n’en êtes pas à votre coup d’essai en ce qui concerne ce genre de marché… dit-il avec un sourire flottant sur ses lèvres.
- Qu’est-ce que vous entendez par là ?
- Revenons-en à notre affaire. Je sais comment accéder à l’entrepôt royal, souffla Octave.
- Quoi ?!
- Oui, j’ai la clé d’accès, reprit-il tout bas. Il ne me manque que sa localisation et je suis certain qu’en tant que chef des forces de l’ordre vous possédez cette information.
- Il s’agit du premier devoir de la Garde, chuchota-t-il une étincelle de panique au fond des yeux, vous ne pouvez…
- Oh que si je peux, et vous, vous n’avez pas le choix.
- Comment ça ?
- Je sais que vous avez des dettes, beaucoup de dettes. Vos créanciers n’attendront pas éternellement leur dû n’est-ce pas ?
- Que… ?
- C’est pour cela que vous monté ce réseau de vente au noir de jus de chaussettes. C’est que vous avez besoin de Wiz, beaucoup de Wiz. Mais avec une affaire comme la mienne vous seriez débarrassés d’eux sans plus jamais avoir à risquer votre place de Capitaine, ni votre liberté… Ni la sécurité de votre fils si vos créanciers finissent par s’en prendre à lui pour faire pression sur vous...
Le silence s’abattit sur le mobil home. Le visage du Capitaine s’était totalement fermé, Octave avait visé juste. Il sentait que le débat faisait rage à l’intérieur de son interlocuteur. Il devait prendre les devants pour faire pencher la balance de son côté. Une idée lui vint. Brillante, en toute modestie. Il fallait tenter.
- Capitaine, je sens que la décision vous est difficile. Dans ce cas, pourquoi ne pas la jouer ? Je vous propose un petit jeu de boisson. Dans mon campement j’étais de loin celui qui avait la meilleure descente, personne n’a jamais pu me battre ! Je vous parie que j’arrive à boire deux pintes de jus de chaussettes pendant que vous n’en descendrez qu’un demi ! Si je gagne ce pari, vous acceptez l’affaire, si vous gagnez, je repars d’ici et vous n’entendrez plus jamais parler de moi. Vous connaissez mon nom et mon visage, je ne pourrai dans tous les cas rien tenter sans que vous ne fassiez le lien avec moi et ne m’arrêtiez sur-le-champ.
Le regard du Capitaine avait soudainement luit d’une manière inquiétante quand le mot « jeu » avait été prononcé. Il était pris, il ne pourrait pas résister à la tentation de la compétition. Octave se félicita intérieurement.
- Bien. Mais pas d’entourloupe ! s’exclama le Capitaine, ragaillardi. Et ce sera pas deux mais trois pintes !
Octave feignit d’hésiter.
- Entendu. Mais dans ce cas, laissez-moi boire la première avant de commencer votre demi.
- Bien, marché conclu.
L’hôte se leva, se dirigea vers un des murs de son baraquement et, sans plus chercher à se dissimuler aux yeux de son invité, il retira un morceau de paroi d’un coup sec, dévoilant une réserve personnelle de jus de chaussettes. Il en sortit quatre verres, les posa sur la table et servit la boisson prohibée d’un geste sûr. Avant de commencer Octave ajouta :
- Attention, règle absolue : il est interdit de toucher au verre de l’autre !
- Ça me parait normal, accorda le Capitaine.
- Je commence ?
- Vas-y blanc-bec !
- Vous me laissez bien finir ma première pinte et la reposer avant de commencer la vôtre hein ?
- Je ne commencerai pas à boire mon p’tit fond d’jus tant que tu n’auras pas reposé ton verre sur la table, tu as ma parole. Mais ça m’étonnerait fort que tu me battes à ce jeu-là !
Octave dut se retenir de sourire. Le Capitaine réagissait encore mieux que prévu : il croyait que c’était lui qui posait les règles. Octave saisit sa pinte. Il la but avec difficulté. En réalité il n’avait pratiquement jamais bu d’alcool de sa vie, c’était une denrée extrêmement rare à Bourpaleitte. Et ça avait vraiment un goût dégueulasse. Il finit par terminer sa pinte. Au moment de la reposer sur la table il retourna son verre et le posa par-dessus le demi de son adversaire.
- Vous avez perdu Capitaine, dit-il en portant à ses lèvres sa deuxième chope avec un sourire victorieux. Comme la règle le spécifie, vous ne pouvez pas toucher à mon verre jusqu’à la fin du jeu.
Le Capitaine était bloqué. Soudainement nerveux, il sembla chercher désespérément une solution pour contourner le problème de son verre emprisonné derrière une barrière intouchable. Le contenu des pintes d’Octave fut inexorablement descendu avant qu’il n’ait réussi à trouver quoi que ce soit.
- La partie était truquée, ce n’était pas équitable, déclara le Capitaine.
- Non c’est faux, affirma Octave. Je vous ai rien caché : je vous ai annoncé toutes les règles du jeu. C’est vous qui n’avez rien vu venir. Mais vous êtes un homme d’honneur je le sais, tenez votre parole à présent.
Le Capitaine se leva et se posa vers la fenêtre, tournant le dos à Octave. Il y eut un silence.
- Ok, je viendrai avec vous à l’entrepôt. Je mettrai de garde un de mes gars quand on lancera l’opération. Il sera parfait pour ce rôle. Il est complètement con, ajouta-t-il en se tournant vers Octave. On peut lui faire croire n’importe quoi, aucun problème de fuites de son côté.
Malgré ses pensées qui commençaient à s’embrumer sous l’effet de l’alcool, Octave avait une petite idée de quel membre de la Garde il s’agissait…
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Octave est de plus en plus sournois ! Cela dit, bien joué. Avec ce jeu de boisson, je me demandais moi-même comment il allait s'en sortir. (Car, oui, Octave est un vrai champion dans ce domaine... Il s'en sort toujours. ^^) Ça commence à se mettre sérieusement en place tout ça, ça promet pour la suite !
J'ai beaucoup aimé ce chapitre, et surtout la petite apparition de Raymond. Tu le retranscris très bien, je trouve. Simple, honnête et courageux.
C'est toujours aussi bien écrit, et donc, toujours aussi agréable à lire. Bref, vivement la suite !
J'ai beaucoup aimé ce chapitre, et surtout la petite apparition de Raymond. Tu le retranscris très bien, je trouve. Simple, honnête et courageux.
C'est toujours aussi bien écrit, et donc, toujours aussi agréable à lire. Bref, vivement la suite !
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Re: [Fan-fiction du VDF] Je voudrais déjà... (2ème au concours de textes)
Message du 12/03/2015
Et voici le nouveau chapitre ! Tout beau tout chaud !
Au fait, mon 1er post dépasse la limite autorisée du coup je ne pourrai pas y ajouter les prochains chapitres à partir de celui-ci ^^'
EDIT : j'ai réussi à bidouiller finalement pour pouvoir faire un deuxième post avec la suite (c'est bien pratique d'avoir accès aux outils d'édition des modos des fois )
Mais on approche de la fin ! Plus que 2 chapitres !
Je posterai les 2 d'un coup, le dernier est plutôt un épilogue.
Message du 17/03/2015
Et voilààààà ! Les 2 derniers chapitres de ma fan-fic ! J'espère que vous apprécierez la fin. Bonne lecture !
Merci à vous d'avoir suivi les aventures de mon Octave !
Et voici le nouveau chapitre ! Tout beau tout chaud !
- Chapitre 7. L'Opération Pigeon:
- - C’est l’heure ! Debout fainéant !
Octave ouvrit difficilement les yeux. Un rayon lumineux y pénétra, lui transperçant le crâne. Il les referma très vite. Pourquoi avait-il une aussi terrible migraine ? Et cette nausée qui lui broyait le cœur… Est-ce qu’il allait mourir ?
- J’ai mal… gémit-il péniblement.
Le Capitaine éclata d’un rire tonitruant, qui résonna douloureusement dans le crâne de son invité, et tapa dans le dos d’Octave, pile sur le bleu naissant que lui avait laissé le Marquis. Octave étouffa un cri de douleur et une envie de vomir. C’était dégueulasse.
- Sacré blanc-bec ! Ah ces jeunes ! C’est plus capable de tenir le coup de nos jours !
Son rire tomba quand, n’y tenant plus, Octave rendit sur le sol du mobil home.
Il était aux alentours de midi. Ils avaient passé la nuit à dresser les étapes de leur braquage, tout en honorant chaque proposition leur paraissant pertinente d’un cul-sec de jus de chaussettes. Octave s’était effondré le premier, plein de fatigue et d’alcool. Alors que, à quatre pattes, il nettoyait à présent les restes de sa nuit d’excès sous la surveillance du Capitaine, il se dit qu’on ne le reprendrait plus à boire et que plus jamais on ne l’humilierait de la sorte. Pendant qu’il décapait le plancher, la Capitaine lui exposa que pendant la matinée (où Octave dormait encore) il était allé attribuer les tours de garde de la journée. Conformément à ce qu’ils avaient convenu il avait mis son « meilleur homme » sur le coup. Une fois qu’Octave eût terminé de récurer et que son hôte ait bien inspecté son travail, le Capitaine lui déclara qu’ils pouvaient mettre leur plan à exécution.
Le chef de la Garde entraîna Octave, qui devait le suivre à distance, en direction du palais. Ils le longèrent jusqu’à se retrouver devant la façade arrière. Le Capitaine s’avança vers le garde qui somnolait là pendant qu’Octave se dissimulait aux alentours. Il entendit le chef des forces de l’ordre prétexter une inspection et inviter le garde à quitter son poste pour faire un petit tour pendant une demi-heure, c’était là une affaire qui requérait la présence des hauts gradés uniquement et qui demandait donc la plus grande confidentialité. Les deux complices avaient convenu qu’en présentant les choses ainsi, le Capitaine pourrait expliquer sa présence sur les lieux du crime comme étant la conséquence du casse, dont on l’aurait informé, et non sa cause. Suite au speech du Capitaine suivit un dialogue de sourds (le garde ne semblait pas avoir compris les mots de plus de trois syllabes) ponctué d’éclats de voix de la part du chef de la Garde, puis de bruits de pas précipités accompagnés de « Oui cap’taine ! » « Pardon cap’taine ! ». Une fois que le son des pas éloigné et les grommellements agacés du Capitaine tus, Octave entendit son acolyte l’appeler selon le signal convenu. Il sortit donc de sa cachette pour le rejoindre.
Ils étaient face à un escalier qui s’enfonçait dans le sol, sous le palais, donnant sur ce qui semblait être une ancienne porte de service à côté de laquelle on pouvait deviner un pavé numérique. Alors qu’Octave descendait les marches, le Capitaine, échaudé de la veille, ne quittait pas son complice des yeux, ne voulant lui laisser aucune occasion de le doubler. Octave entra le code sur le pavé numérique, trop rapidement pour que son partenaire puisse le retenir, et se retrouva, avec le Capitaine, dans la caverne d’Ali Baba. C’était la plus grande réserve de denrées alimentaires qu’Octave n’ait jamais vue. Même en rêve, il n’avait jamais imaginé aussi grand, aussi rempli, aussi chargé en relents de parfum thon ! La surface de l’entrepôt devait recouvrir l’ensemble de celle du palais, toutes les étagères étaient chargées de caisses contenant elles-mêmes des dizaines de conserves... Malgré les trous laissés par les emplacements vides sur les rayons les plus proches de l’entrée, Octave nageait dans un sentiment d’abondance. Il fut brutalement ramené à la réalité par le vol d’un carton rempli de boîtes métalliques qui lui atterrit en pleine figure. Le Capitaine, plus pragmatique que conciliant face à l’extase béate de son co-équipier, lui rappelait à sa manière qu’ils ne pouvaient pas faire de tourisme. A deux, ils sortirent autant de Wiz qu’ils pouvaient en transporter. « Sors, on n’a plus le temps ! », cria le Capitaine à Octave qui ne put pas s'empêcher d'aller chercher une ultime boîte de Wiz. Une fois à l’extérieur, hors de vue du garde qui n’était pas encore revenu et d’autres potentiels témoins, ils s’éloignèrent du palais et de la cité. Ils allaient se réfugier avec leur chargement dans une des planques du Capitaine, qui recelait une grosse production de jus de chaussettes. Une fois arrivés, ils s’effondrèrent l’un comme l’autre, admirant les conserves rouler au sol et s’éparpiller dans le sous-sol de la cave de fortune. Ils avaient réussi. Octave sentait qu’à côté de lui, le Capitaine avait du mal à contenir sa joie. Avec tout ça il pourrait surement rembourser l’ensemble de ses dettes. Octave sursauta quand il éclata tout d’un coup d’un rire de soulagement.
- C’était une opération bien menée mon gars, mes félicitations ! La Reine va surement demander à ouvrir une enquête sur ce casse mais comme c’est moi qui la mènerai… J’en profiterai pour faire un peu de ménage du côté des trafiquants de jus de chaussettes ! Mais à partir de maintenant fais gaffe à toi mon p’tit. Tu as suffisamment de Wiz pour te faire une belle baraque en ville mais après ne te la ramènes plus trop. Je n’oublie pas par quelles manigances tu es passé pour m’entrainer là-dedans. Et à partir de dorénavant tu n’as plus de moyens de pression sur moi, donc je ne veux plus entendre parler de disparition de Wiz du dépôt. Est-ce que c’est clair ?
Octave acquiesça prit alors soudainement conscience de tout ce qu’il venait de gagner. En regardant l’amas de richesse répandu devant lui il s’imagina vivre ainsi, en ville, dans l’habitation en dur dont il avait toujours rêvé. Il se vit y inviter sa mère et mener une existence bien plus douce que celle qu’ils avaient toujours connue… Cette idée tentante tourna dans sa tête pendant… 30 secondes. Puis elle disparut. Définitivement. Il voulait bien plus que ça. Parce qu’il le valait bien.
Ils se partagèrent le butin puis se séparèrent. Alors que le Capitaine se dirigeait vers le palais pour prendre les devants de la pseudo-enquête et signaler la disparition des Wiz, Octave enclencha donc la partie suivante de son plan. Il s’agissait de faire vite. Il se dirigea discrètement vers le baraquement du chef de la Garde. Faisant particulièrement attention à ne pas être vu il dissimula tout son butin dans chaque recoin du mobil home. A contrecœur il laissa là jusqu’à sa dernière conserve. Là il hésita sur la direction à prendre mais il se dit que l’heure de la relève devait être passée. Il partit vers la ville. Au bout d’un moment il trouva l’homme qu’il cherchait. Il l’interpella.
- Hey ! Monsieur le garde !
- Oui mon zouzou ?
- Je viens témoigner d’une affaire très grave.
- Ah ? Attends, ta voix me dit quelque chose mais pas ta binette… dit le garde en scrutant le visage d’Octave. On se s’rait pas déjà croisé quelque part ?
- Non non je vous assure ! répondit rapidement Octave, croisant les doigts pour qu’il ne fasse effectivement pas le lien.
- Ok, bon. Tu me parlais de quoi déjà ?
Octave l’emmena jusqu’au mobil home du Capitaine. Là, il l’entraîna vers la cache de Wiz qu’il avait lui-même constituée. Il déclara :
- J’ai découvert ça toute à l’heure. Votre Capitaine venait par ici en semblant faire attention à ne pas être vu. Il était lourdement chargé. Intrigué, je me suis caché pour l’observer. Et là je l’ai vu enterrer tout ce Wiz. Je me suis tout de suite dit qu’il y avait quelque chose de louche et en honnête citoyen je suis venu vous le signaler.
- Euh… Ben… C’est les affaires du patron tout ça hein !
- En tant que garde votre premier devoir n’est pas de protéger l’entrepôt royal de Wiz ?
- Euh… Si mais… !
- Et moi qui me croyais protégé par la Garde ! déclama Octave sur un ton de tragédie qu’il prenait pour un exceptionnel jeu d’acteur. Si on ne peut plus faire confiance à personne… Je devrais demander à vos collègues, eux auront surement le courage de m’emmener face à la Reine et diront que vous ayez failli à votre…
- Non non non, va pas voir les zouzous ! T’inquiète pas, je suis le garde le plus compétent de la Garde hein ! D’ailleurs, mes amis me disent souvent : « ah toi, t’as vraiment un cerveau de PTI ! », et c’est super cool parce que les PTI ben ça vole et tout et ça a des gros ongles pointus… ‘Faut pas le chercher le PTI sinon il vous chie dessus hein ! Donc faites moins confiance, je suis l’homme de la situation ! PAM-PAM-PAM !
Il se tut un moment, semblant se concentrer intensément.
- Tu voulais qu’on aille voir qui déjà ?
Et c’est ainsi qu’Octave se retrouva pour la première fois face à la Reine.
Ils avaient été reçus dès qu’ils avaient adressés leur demande d’audience royale. Arrivé dans la salle du trône où il pénétrait pour la première fois, Octave avait fait quelque pas vers la souveraine et avait ployé un genou à terre.
- Ma reine, je vous présente mes hommages, déclara-t-il en se courbant face à elle.
- Tiens ! Enfin un homme qui a des manières !
Octave se bénit intérieurement d’avoir retenu une formule de politesse parmi toutes celles que lui avait débitées la Baronne.
- Que voulez-vous ? poursuivit-elle sèchement.
- J’ai découvert une cache de Wiz ma reine, illégale de toute évidence, dit-il en relevant la tête.
- Une cache de Wiz ? s’exclama-t-elle en se redressant sur son trône. Où ça ?
- J’ai peur de parler ma reine. Il s’agit d’une personne de pouvoir.
- Je suis la seule personne de pouvoir ici ! Je suis Reine ! La loi, c’est moi ! L’état, c’est moi ! Mon pouvoir est absolu !
- Oui ma reine, dit Octave en courbant de nouveau la tête.
- Parlez donc.
- Il s’agit du Capitaine ma reine.
- Quoi ?!
- Oui et le garde ici présent peut témoigner aussi, la cache se trouvait dans son baraquement.
- Est-ce vrai garde ?
- Euh… oui-oui !
Il hésita. Le regard appuyé de la Reine mit rapidement fin à ses débats internes.
- Il y en avait un gros tas caché sous sa caravane m’dame, ajouta-t-il, penaud.
- Ce garde a fait preuve d’un courage remarquable en acceptant de m’amener à vous afin de dénoncer son supérieur, poursuivit Octave.
- Il sera récompensé. Quant à vous, qui êtes-vous et comment avez-vous… ?
Elle fut interrompue par l’entrée impromptue du Capitaine dans la salle du trône. Octave se cacha à sa vue derrière la carrure imposante du garde. Il vit que le Capitaine était accompagné de deux de ses hommes qui encadraient un homme sérieusement amoché. Octave le reconnut. C’était le marchand avec qui Octave avait discuté la veille.
- Clothilde, j’ai trouvé le coupable ! On n’a pas retrouvé beaucoup de boîtes de Wiz chez lui, il a déjà dû dépenser son stock. Par contre j’ai retrouvé une sacré collec’ de bouteilles d’Antoine Daniel’s ! On a enfin trouvé le chef de la contrebande de jus de chaussettes ma doudou !
- Oliver ! Combien de fois je t’ai dit de ne pas m’appeler comme ça quand je suis en audience !
- Ah désolé… C’est la joie, je me suis laissé emporter…
- Et bien moi je ne suis pas très enjaillée justement. On la refait en mode officiel tu veux ?
- Euh… ok, très bien.
Les yeux du Capitaine tombèrent sur Octave que le garde ne dissimulait plus.
- Qu’est-ce qu’il fait là lui ?!
- Vous le connaissez Capitaine ? demanda la Reine.
- Euh… non, je n’ai rien à voir avec ce type-là, je ne l’ai jamais vu, se rétracta-t-il.
- Bien. Capitaine. Vous êtes accusé de mensonge envers la Reine et inculpé pour vol et recel de Wiz, déclara solennellement la souveraine.
- Quoi ? C’est une blague ? se récria-t-il.
- Cette dénonciation faisant suite au casse de l’entrepôt vous êtes aussi soupçonné d’avoir participé voire dirigé son exécution, ce qui relève du crime de lèse-majesté. En attente de votre procès vous êtes arrêté immédiatement. Gardes, conduisez-le aux cachots.
- Non non attends !
- Ne me tutoyez pas ! Je n’ai plus rien à voir avec vous désormais ! Vous avez trahi ma confiance ! Et moi qui vous ai défendu face aux racontars qu’on colportait sur vous ! Vous m’avez vraiment prise pour une conne ! Espèce de salaud !
- Reine Clothilde, ce n’est pas moi, c’est lui qui a tout manigancé ! s’écria-t-il en désignant Octave. C’est lui qui a fait le casse !
- Vous changez de version ? Pourquoi avoir arrêté ce marchand dans ce cas si vous prétendez que c’est ce jeune homme le coupable ?
- Si je peux me permettre ma reine, intervint Octave, il s’agit sans doute de son ancien complice dans le trafic de jus de chaussettes dont il souhaitait se débarrasser. En plus du Wiz il y a chez le Capitaine une réserve importante d’alcool et des rumeurs en ville circulaient déjà sur son implication dans cette contrebande.
- De mieux en mieux… j’en apprends de belles sur vous Capitaine ! Cela fera un chef d’accusation supplémentaire ! Maintenant fermez-la ! Je ne veux plus vous entendre un seul de vos mots empoisonnés sortir de votre bouche ! Gardes, emmenez-le !
Malgré les protestations du Capitaine et les hésitations des gardes, l’accusé fut entraîné hors de la salle du trône en direction de la prison. La Reine se rassit sur son trône en poussant un long soupir.
- Bien. Garde, je vous remercie d’avoir conduit jusqu’à moi ce témoin capital, dit-elle en désignant Octave. J’ai dit que vous serez récompensé et les Reine payent toujours leurs dettes. Que souhaitez-vous ?
- Et ben… Euh… bégaya le garde complètement dépassé par les évènements.
- Si je puis me permettre de nouveau ma reine, intervint Octave, anticipant le placement de ses pions, ce garde a montré de grandes qualités de bravoure et de loyauté envers la couronne en se présentant devant vous malgré les risques qu’il prenait, transcendant ainsi sa situation de simple membre de la Garde. Et le poste de Capitaine est maintenant vacant. Je ne suis qu’un modeste citoyen mais je le recommande auprès de vous en tant que nouveau Capitaine.
- C’est vrai qu’il va falloir que je choisisse un nouveau Capitaine à présent, constata la Reine, fatiguée. Vous lui accordez votre confiance ?
- Oui ma reine.
- Très bien. Garde, vous voici promu Capitaine !
- Oh… Wow… Ok ben… Merci M’dame !
- Ce n’est pas « madame », mais « ma reine » !
- Euh… oui ma reine !
- Vous lui apprendrez les bonnes manières, dit-elle à Octave avec un sourire entendu.
- Oui ma reine ! Enfin… se reprit-il. Je ne suis pas sûr de comprendre…
- Il est très rare de croiser à Néo-Versailles des gens intelligents et sachant parler correctement. Ma Cour s’est considérablement réduite au cours de ces dernières années et aurait besoin d’un coup de jeune. Je vous propose de devenir…
« …roi de Néo-Versailles » jubila Octave en pensée.
- …Conseiller à la Cour.
Octave subit de plein fouet un ascenseur émotionnel. Ou plutôt une montagne russe. Même s’il n’avait foutrement aucune idée de ce que pouvait bien être une montagne russe.
- Vous serez anobli et posséderez en conséquence un accès à l’entrepôt royal de Wiz pour votre consommation personnelle. En retour vous aurez pour devoir de participer au Conseil et de m’assister.
Il avait réussi… Peut-être pas à la hauteur de ses espérances les plus folles mais il avait réussi… Il était anobli et au plus proche du pouvoir…
- Je vous donne un peu de temps pour y réfléchir. 2 minutes ça vous va ?
- Ce ne sera pas nécessaire. J’accepte cet honneur ma reine.
- Bien. Conseiller, pouvez-vous me dire votre nom ?
- Octave.
EDIT : j'ai réussi à bidouiller finalement pour pouvoir faire un deuxième post avec la suite (c'est bien pratique d'avoir accès aux outils d'édition des modos des fois )
Mais on approche de la fin ! Plus que 2 chapitres !
Je posterai les 2 d'un coup, le dernier est plutôt un épilogue.
Message du 17/03/2015
Et voilààààà ! Les 2 derniers chapitres de ma fan-fic ! J'espère que vous apprécierez la fin. Bonne lecture !
- Chapitre 8. L'ascension:
- - Octave ? Tu n’es pas sérieux là ?
- Je suis très sérieux.
Octave était face à l’ex-Capitaine, séparé de lui par la grille de son cachot. Vêtu de son costume de noble fraîchement acquis, il pointait d’une main qui se voulait ferme un pistolet en direction de la tête du chef déchu.
- Je suis allé à votre planque, continua Octave, tremblant. Il n’y avait plus une miette de Wiz.
- Tu voulais les récupérer ? ça t’apprendra p’tit bâtard ! cracha le détenu.
- Non, j’m’en fous des Wiz. Je peux en avoir autant que je veux maintenant sans courir le moindre risque.
- Alors qu’est-ce que tu veux connard ?
- Qu’est-ce que vous en avez fait ? interrogea-t-il en affermissant sa prise sur son arme. Vous avez payé quelqu’un en échange de votre libération ?
L’ex-Capitaine rit.
- Y’avait déjà plus assez pour ça mon pauvre…
- Alors… si c’est pas pour ça… commença Octave en baissant son pistolet.
- C’est bien. Lâche ton arme gamin.
- …C’est que vous avez remboursé vos créanciers c’est ça ? s’exclama Octave en remettant soudainement le prisonnier en joue.
- Wow wow wow on s’calme. Pourquoi tu me pointes comme ça hein ? s’exclama l’ex-Capitaine, les mains en l’air.
- Je… Je n’ai plus de moyen de pression sur vous. Vous allez parler. Je le sais. J’en suis sûr. Je le lis dans vos yeux ! s’écria Octave, une lueur de panique dans le regard. Tout ce que j’ai fini par obtenir, vous risquez de le souffler. Vous… Il n’y a que ce moyen de vous réduire au silence.
Il tremblait. Il fallait qu’il se calme. Tuer quelqu’un n’était pas aussi facile qu’il ne l’avait prévu. Pourtant il ne lui suffisait que d’appuyer sur la détente…
- Réfléchis une seconde à ce que tu fais gamin.
- C’est tout réfléchi.
Octave tira.
Quand l’ancien Capitaine fut retrouvé mort dans sa cellule, tous pensèrent à un suicide. Il venait de prendre pour perpétuité (la Reine lui en voulait férocement de l’avoir prise pour une conne) et avait tout perdu. L’arme était dans sa cellule, il avait dû la dissimuler quelque part sur lui. Mais pourquoi ne pas l’utiliser pour s’enfuir ? C’était la seule question qui restait entière. Jamais la thèse de l’assassinat ne fut évoquée.
Les années suivantes virent Octave continuer son ascension. Il commença par écarter le Marquis de sa fonction de Conseiller en amenant le nouveau Capitaine à dénoncer ce que contenait le « club privé » du Noble. Comme prévu le Marquis ne se rappelait plus de sa rencontre avec Octave ni de leur conversation, la capuche d’Octave combinée à l’état d’éthylisme avancé de l’ex-conseiller ayant suffi à effacer ses souvenirs. N’ayant plus d’alcool comme échappatoire et étant désormais privé du droit d’exercer en tant que professeur, le Marquis entra en dépression profonde, ne sortant plus de sa caravane. Sa fille sembla comprendre que cette dénonciation de son père était plus politique que mue par un désir de justice. Si elle paraissait en vouloir à Octave pour ces « manigances » soupçonnées, le fait de s’être brutalement retrouvée face à la déchéance de son père et d’avoir découvert son alcoolisme semblait avoir miné toute confiance en elle. Elle n’était donc pas un danger pour Octave. Il eut cependant quelques craintes quand la Reine la nomma nouvelle préceptrice de sa fille. Mais il s’aperçut bien vite que la petite princesse ne prenait pas ces cours d’étiquette au sérieux et que cela n’améliorait pas la crédibilité de la Baronne à la Cour. La Reine ne la gardait que faute de mieux.
N’ayant plus personne à écarter de son chemin, Octave pouvait désormais s’adonner pleinement à l’exercice du pouvoir. Pendant un an, il reprit Néo-Versailles en main. Son objectif : y étendre son hégémonie en cassant toute possibilité de contre-pouvoir face à celui de la Cour. Il commença par amenuiser l’influence sur la cité du marchand principal. Pour cela, il conseilla à la Reine d’obliger les commerçants à séparer les offres selon leurs catégories. C’est ainsi que naquirent le Coin mou et le Coin dur. Dans un second temps, il amena progressivement la souveraine à légaliser de nouveau le jus de chaussettes afin de casser le trafic. Saisissant qu’il y avait là une affaire en or, Véronique se jeta sur l’occasion et ouvrit le Hilton. Octave s’étonna que dès l’ouverture elle soit déjà en possession de tout un stock de jus de chaussettes. Il soupçonnait Raymond d’avoir trouvé les anciennes caches léguées par son père et d’en avoir fait don à Véronique. En revanche, ce dernier semblait s’être retiré du projet de bar, sans doute pour ne pas reproduire ce qu’avait fait son père. Octave laissa couler, en se disant qu’il gardait cette histoire de stock illégal sous le coude au cas où, surtout que le fils de l’ex-Capitaine semblait en vouloir férocement au pouvoir en place qu’il tenait en grande partie responsable du « suicide » de son père, la peine dont ce dernier avait écopé ayant été clairement démesurée face au degré de gravité de ses actes.
Concernant sa propre mère, Octave chercha à la contacter afin de la faire venir à Néo-Versailles. Cependant il apprit que depuis son départ elle était entrée en dépression profonde et qu’elle avait disparu. On lui rapporta qu’avant de quitter Bourpaleitte, elle délirait à propos de zombies qu’elle prenait pour des membres de sa famille. La théorie la plus répandue parmi les habitants du bourg était qu’elle se serait fait bouffer par des morts-vivants en qui elle reconnaissait son mari et ses fils. La nouvelle bouleversa Octave. Il resta une semaine dans sa caravane, aussi apathique que le Marquis. Mais une fois plusieurs jours passés il sortit de chez lui avec une détermination nouvelle. Il ne s’arrêterait pas là. Il continuerait son ascension en mémoire de sa mère. Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort.
A partir de ce jour, l’obtention du trône devint une obsession. Deux choix s’offraient à lui : conquérir la Reine, ou la supprimer. C’était la phase la plus délicate. Un seul faux pas et il perdait tout ce qu’il avait acquis et ça, il en était hors de question. Il décida de prendre son temps. C’est ainsi que se succédèrent les années noires des complots avortés. Il commença par tenter diverses approches de séduction de la Reine. Cependant, Clothilde III ne les remarqua pas. Elle semblait être totalement inaccessible depuis la trahison du Capitaine, se centrant uniquement sur l’éducation de sa fille, qui ne l’écoutait pas, à son futur rôle de reine. Octave finit par faire une croix sur toute idée de mariage royal. Il imagina ensuite des plans d’assassinat plus fourbes les uns que les autres mais le Protecteur était toujours avec sa maîtresse, ne laissant aucune occasion à Octave de les mettre à exécution. Pour contourner le problème il pensa à saboter le robot mais il ne possédait pas la moindre connaissance en mécanique. Il chercha parmi les habitants de Néo-Versailles et de ses environs quelqu’un de compétent qui pourrait s’en charger mais il ne trouva personne, ni humain, ni Castafolte. Tout en gardant une partie de son esprit occupée par ses desseins criminels, il continua d’exercer son rôle de Conseiller et de se maintenir dans les petits papiers de la Reine. Il essaya de s’attirer la sympathie de sa fille en prévision de l’avenir mais chaque tentative se solda par un échec. A ses yeux elle restait définitivement une gamine capricieuse et elle-même lui renvoyait une antipathie au mieux cordiale. Les années passant, il s’aigrit de plus en plus, s’éloignant du jeune loup qu’il était en arrivant en ville, plein d’espoirs et capable de tout tenter, n’ayant encore rien à perdre. Alors il se défoulait de sa frustration sur le peuple en abusant de son pouvoir, jouissant d’être de plus en plus craint.
Mais ces années sombres étaient derrière lui à présent. Aujourd’hui, alors qu’il passait les portes du palais, dix ans jour pour jour après son arrivée à Néo-Versailles, il allait enfin pouvoir faire renaître le jeune loup aux dents longues qui sommeillait en lui…
- Epilogue:
- Octave était à présent au centre de la salle du trône, son précieux paquet à la main. Il jeta un regard à ces lieux encore marqués par les récents évènements. Il se souvenait avec précision de l’invasion des Castaflics à Néo-Versailles, deux mois auparavant. Il revoyait la Reine mère s’avancer fièrement face aux envahisseurs en leur rappelant qu’ils s’étaient soumis à elle en pénétrant à Néo-Versailles. Ils lui avaient répondu en lui présentant un castaflingue, à bout portant. Il revoyait la mort du Marquis, qui était soudainement sorti de son apathie pour s’interposer lorsqu’il avait vu des robots visiblement hostiles se rapprocher de sa fille. Combien d’autres étaient tombés sous les tirs des automates pour motif de rébellion alors qu’Octave était comme toujours resté en arrière, sous prétexte de protéger la princesse aux côtés du Protecteur ? Il se rappelait avoir vécu cette peur, viscérale, jusqu’à ce que cet homme mystérieux ne désactive tous les Castaflics. Il revoyait comment, à peine remis de ses émotions, il avait dû prendre les choses en main en proclamant reine la jeune Clothilde IV.
A présent, alors qu’il n’avait jamais été si proche du pouvoir suite à la suppression de l’obstacle représenté par Clothilde III, il n’avait jamais eu autant peur de tout perdre. En effet, un culte commençait à se former autour de celui qui commençait à se faire appeler le Sauveur, menaçant le règne de la jeune Reine et de ses Conseillers. Il devait écarter cette menace au plus vite avant d’épouser Clothilde IV et de devenir Octave 1er, roi de Néo-Versailles.
Il leva les yeux. Elle était là. Assise sur le trône qu’il convoitait tant.
- Octave ? Pourquoi vous avez demandé à me voir en « mode officiel » ? C’est chelou !
- J’avais un présent à vous offrir ma reine, dit-il avec son ton mielleux qu’il pensait séduisant et son sourire hypocrite qu’il voulait charmeur. Je pensais qu’un contexte solennel serait plus approprié pour ce moment.
Il lui présenta la boîte, emballée dans un papier cadeau.
- Ah ? Euh… Merci. C’est pas mon anniversaire mais bon c’est sympa.
Elle déballa le tout sans ménagement, sans même prêter attention aux crottes de nez du marchand qui avaient servi de colle. Elle prit le contenu et jeta le paquet par terre. Elle examina son cadeau avec attention. C’était un pendentif formé d’un processeur constituant la pièce centrale, de deux pièces attenantes composées de circuits imprimés, le tout relié par une chaîne métallique.
- C’est… joli. Ouais ouais euh… c’est sympa. Bon bah… j’vais l’mettre hein !
Octave était aux anges. Elle avait l’air d’apprécier son cadeau, son plan fonctionnait, comme avant. Il avait eu tort de s’inquiéter. Les femmes et leur cœur étaient aussi prévisibles que les étapes d’un plan bien huilé.
Comment pouvait-il savoir, alors qu’il contemplait les loch… son collier sertir le cou de la Reine, que le Destin ferait en sorte que cette pièce maîtresse de son plan de conquête serait justement celle qui causerai sa perte ?
A suivre dans Le Visiteur du futur : Néo-Versailles.
- Bonus:
- Remerciements
Merci à toi d’avoir lu ma fan-fic !
Merci à Galaad d’avoir été mon premier lecteur.
Merci à François Descraques pour la richesse de l’univers du Visiteur du futur ainsi qu’à toute l’équipe de Frenchnerd de nous faire partager leurs délires avec passion !
Casting imaginé (par ordre d’apparition)
Bourpaleitte :
• Quinte : Josée Drevon (Hero Corp, Kaamelott)
• Juste : Defre (Les grands débats)
• Mérida : Maddy (Studio Bagel, Mission 404, La Chasse aux canards)
Néo-Versailles :
• Le Marchand : Antoine Daniel (What The Cut ?!, Call of Balls, La Chasse aux canards)
• L’ex-Capitaine : Olivier Peissel (Enquête au 42ème étage)
• Le Marquis : Benoît Allemane (42ème étage, Enquête au 42ème étage, Garde-fou)
• Clothilde III : Stéphanette Martelet (Miss Moore dans Hero Corp)
Références- Spoiler:
- A vous de me dire ce que vous avez repéré !
Merci à vous d'avoir suivi les aventures de mon Octave !
_________________
- Concours powa:
- Malédiction de l'éternelle seconde aux concours FFF :
- Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
- 2ème au Concours de fan-fic avec Je voudrais déjà
- 2ème au Concours de paroles de RM
1ère au concours de Contes! - Dauphine Miss & Mister FFF 2014, 2015 et 2016
- POKEDEX - Tanukastabot :
Type : Psy - Acier
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