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[Dessin] Fanarts de Moisy
yao a écrit:Bon, après... un Master c'est aussi important
Oui, il parait, moi je trouve que c'est sur-coté XD
Bref, toujours est-il que n'écoutant que le petit démon sur mon épaule qui me disait de ne pas travailler, j'ai un peu peaufiner le truc. Je pense que j'aurai vraiment pas le temps de faire mieux d'ici dimanche ... et dans la foulée j'ai écrit une petite "fanfiction" sur comment j'imaginais la naissance du petit monstre chez Emmy, toujours inspiré de la théorie de Yao... et de mon vécu personnel, en fait! J'ai essayé de pas faire long et d'aller droit au but, donc c'est peut-être un peu abrupte, mais je laisse le soin à votre imagination de combler les "manques" qu'il peut y avoir, haha! #unpeuflemmardesurlesbords
- fanart:
- "fanfiction":
- Naissance d'un petit monstre
Tout avait commencé vers la fin du lycée. J'étais une fille timide et bonne élève de celles qui se mettent au fond de la classe côté fenêtre pour avoir le loisir d'observer les gens dans la cour. Les gens ou les arbres, les oiseaux. Tout était un bon sujet pour inspirer mes dessins. Ma discrétion était complète et on la respectait. Je n'étais pas un monstre de foire moqué et harcelé, j'étais tranquille et je pensais naïvement que cela durerait toujours.
-C'est joli ce que tu dessines, Emmy !
Je sursautai et fermai mon cahier d'un bloc sans même oser regarder celui qui m'avait parlé.
-Pardon, je ne voulais pas te faire peur, s'amusa-t-il gentiment.
-C'est rien... je m'y attendais pas, c'est tout.
Tout en gardant la tête baissée, je tournai un peu les yeux vers lui. Lui, c'était Tim, un garçon un peu mystérieux aussi... mais ça le rendait irrésistible pour la plupart des filles qui s'imaginaient déjà le fréquenter et découvrir tous ses secrets, le choyer en apprenant une terrible vérité ou que sais-je. Toujours est-il qu'il était plutôt populaire et sociable tout en sachant cultiver sa part de mystère. C'était vrai qu'il y avait un côté craquant à cela.
-Bon, s'il n'y a pas de mal, je peux regarder tes dessins ?
-Eu, oui ? J'avais presque posé une question, comme pour laisser une dernière chance de répondre « non finalement ça ne m'intéresse pas ».
Il prit doucement le cahier souple et commença a feuilleter.
-C'est vraiment super ce que tu dessines !
Je baissai la tête en espérant que mes longs cheveux cacheraient la rougeur de mes joues.
-Tu devrais travailler un peu plus sur les textures, je pense.
-Pardon ?
-Bah oui, tu as parfaitement saisi la forme physique de ce que tu dessines, mais il manque un effet de matière pour ajouter du réalisme, des détails.
-... Je sais mais... depuis la fenêtre, c'est pas facile de distinguer les détails...
-Mmm que dirais-tu d'aller au musée d'histoire naturelle samedi alors ? On se pose devant la section des oiseaux et tu pourras observer leur plumage autant que tu veux. Qu'est-ce que tu en dis ?
-C'est une super idée... mais...
-Alors disons 14h ! à samedi.
Et il me laissa là pour retourner discuter avec les autres. Je n'en revenais pas. Était-ce si simple de parler aux gens ? Je n'avais jamais attendu le week-end avec autant d'impatience et d'anxiété. Bien sûr, je m'étais préparée à l'éventualité que ce ne soit qu'une blague et qu'il ne vienne jamais, voir même qu'on me film entrain d'attendre bêtement et qu'on se moque de moi et ma naïveté. Mon imagination ne m'avait jamais fait défaut. Il était pourtant venu, tout souriant et j'avais pu remplir mon carnet et mon coeur. Au lycée, nous restions discrets sans nous cacher pour autant. Je ne m'étais jamais questionnée sur ma relation idéale, mais je crois que je l'avais trouvée.
Un jour, Tim me proposa d'aller à un concert d'amis à lui.
-Ça me ferait plaisir de te les présenter, tu sais.
-Oh vraiment ? Mais... tu crois qu'ils m'aimeront bien ?
-Qu'est-ce que ça peut faire ? Tu sais, si tu veux être toi-même, tu ne pourras jamais plaire à tout le monde. Autant commencé à t'y faire directement !
-Je sais pas trop... tu en es sûr ?
-Mais oui, viens ! Promis, si c'est trop horrible, on ne restera pas. Ok ?
-Ok !
J'avais sans doute autant le trac que si c'était moi qui jouait ce soir-là mais Tim m'encouragea jusqu'à ce que je me sente presque en confiance. Tout sa passa à merveille. J'appréciai sincèrement la musique et les amis de Tim étaient plus que sympathiques. J'en profitai pour essayer de graver dans ma mémoire l'intensité avec laquelle ils jouaient. Arriver à la reproduire en dessin serait tout un challenge.
Quelques jours plus tard, en classe de philo, un groupe de filles s'approcha de mon bureau.
-Alors comme ça, tu sors vraiment avec Tim ?
-Eu oui, il y a une lois contre ça ?
-Non, non bien sûr... ça devrait être du simple bon sens. Regarde-toi, tu fais pitié à lui trainer dans les pattes.
-Et lui tu crois que c'est quel sentiment qui l'a poussé vers toi ? La pitié.
-Tu es pitoyable et c'est tout.
- Tes dessins sont pitoyables. C'est censé être le concert du week-end passé ? Pfff.
-Je ... je ne vous ai rien fait, alors laissez-moi tranquille et je vous laisse tranquille, balbutiai-je en refermant mon carnet.
-Oh, c'est vrai, c'est si simple, pourquoi on n'y avait pas pensé plus tôt. Désolées pour le dérangement.
Je les regardai partir sans trop comprendre mais avec un pressentiment qui avait un arrière-goût de complications imminentes.
Pourtant, rien ne se passa pendant plusieurs jours. J'aurais du prendre les devants et en parler à Tim, mais quoi lui dire ? Qu'un groupe de filles était venu me dire qu'elles ne m'aimaient pas. On ne peut pas plaire à tout le monde parait-il... alors même si je me sentais un peu préoccupée, je gardai le silence.
Pourtant, Tim finit par venir me parler.
-Tout va bien ?
-Oui pourquoi ?
-Tu m'as l'air un peu... rêveuse.
-Plus que d'habitude ?
-Oui.
Son ton était trop sérieux, quelque chose n'allait pas.
-Quoi ?
-Je peux voir ton carnet de croquis ?
-Bien sûr.
Il s'arrêta sur les esquisses du concert et fronça les sourcils. Il claqua le cahier et me regarda si directement que je baissai les yeux.
-Tu sais, il y a des rumeurs qui courent comme quoi tu en pincerais pour mon pote Mike, le bassiste.
-C'est ridicule, je ne l'ai vu qu'une fois avec toi.
-Tu l'as pourtant beaucoup dessiné.
-Parce qu'il est intense lorsqu'il joue. Mais si ça ne te plait pas, j'arrête.
-Il n'est pas question de ce qui me plait ou pas. Est-ce qu'il y a quelque chose entre toi et lui ?
-Bien sûr que non !
-Alors tout va bien, conclu-t-il en souriant.
-Avec toi, toujours.
D'autres incidents du même acabits se produisirent. Il y eu même des soit-disant photo le montrant devant mon immeuble. Mais je réaffirmai à chaque fois à Tim qu'il était tout pour moi et que je l'aimais plus que tout.
-Plus que tout, oui... répéta-t-il une fois.
-Tu en doutes ? M'horrifiai-je.
-Ça n'est pas la question Emmy...
Je commençai à craindre le pire et lui demandai ce qu'il voulait dire.
-Je... crois qu'on devrait en rester là.
Ce fut comme si tout l'univers se brisait en éclats de verre tranchants.
-Non, non... mais pourquoi ? À cause de ces fausses rumeurs ?
-J'ai l'impression qu'on fait fausse route toi et moi. Je crois que ça serait mieux si on se séparait.
-Alors tout ce qu'on a vécu, tu peux l'oublier comme ça et faire comme si de rien n'était ? M'emportai-je en voyant qu'il restait calme.
-Bien sûr que non ! Mais Emmy, l'amour ce n'est pas se tenir prisonnier et s'attacher l'un à l'autre jusqu'à ne plus pouvoir bouger. À Chaque fois qu'on a parlé, tu m'as dit que j'étais tout pour toi mais Roméo et Juliette, c'est bon pour ceux qui veulent être malheureux et confier leur vie à un autre, souffrir de leur amour. Le vrai amour, c'est celui où on est bien ensemble, mais où on est tout aussi bien seul. Si tu ne fais que réagir par rapport à ce que moi je peux faire ou dire ou vouloir, ça ne va pas. Tu dois trouver qui tu veux être avant d'être avec quelqu'un. Sinon, tu vis à travers l'autre, pour l'autre et alors c'est que tu n'es pas prête pour une relation saine et durable. Je suis désolé.
-Tu mens, c'est de la faute de ces garces ! Elles t'ont retourné la tête, tu ne vois pas qu'elles ont tout manigancé ! Que...
-EMMY ! Tu n'écoutes pas ? Elles ont peut-être précipité les choses, mais le fond du problème était déjà là avant ! Tu dois apprendre à t'aimer toi-même avant de pouvoir aimer quelqu'un d'autre et pour ça, tu dois pouvoir être toi-même ! Tu agis comme une enfant qui ne veut pas que ces parents sortent le soir et la laisse seule. Mais c'est un passage obligé. Tu dois apprendre ça. Sans moi. Sinon tu seras toujours « ma copine » et jamais « Emmy ».
-Espèce de salaud ! Tu m'as fait croire que tu m'aimais, mais t'en avais rien à foutre de moi ! Tu voulais juste une fille à mettre dans ton lit ! Tu voulais profiter un coup et maintenant tu me laisser tomber à la première diffculté ! Tu voul...
-Et toi ? Tu voulais quoi ? Quelqu'un qui s'intéresse à toi sans que tu aies à faire le moindre effort ! Quelqu'un qui te soutiennes parce que tu es incapable de te faire confiance. Regarde les choses en face ! Tu avais besoin de quelqu'un parce que toi-même tu n'étais pas complète ! Alors apprends à être une personne à part entière, à ne pas avoir besoin d'une relation et on en reparlera. Je sais que c'est dur, mais tu dois passer par là.
Je ne savais pas quoi répondre. Ce qu'il disait avait sûrement du sens mais j'étais comme ensevelie sous une masse de colère, de détresse, de peur, de haine, d'amour, je ne savais plus qui j'étais.
-Mon plus grand souhait soit qu'un jour tu puisses me remercier de ce que je viens de faire. Ça voudrait dire que tu as compris. J'espère vraiment que ça arrivera Emmy. Vraiment. La vie est plus belle ainsi.
J'entrevis ces yeux humides avant qu'il ne sorte de l'appartement et je pleurais toutes mes émotions sans distinctions. J'avais l'impression de me vider dans mes larmes, de ne plus être qu'une enveloppe vide qui ne ressentait rien et qui pourtant continuait de pleurer. Je sentais la pièce se remplir de mon chagrin et moi je restais recroquevillée sur mon lit à me noyer dans mes émotions.
Je ne sais pas si je rêvais ou si j'étais éveillée et délirais mais plus la nuit avançait, plus je sentais grandir en moi une noirceur sans nom. Elle était le fruit de toutes mes émotions et presque malgré moi de tout l'amour que je portais encore à Tim. Toutes les angoisses qu'il avait su effacer, toutes mes incertitudes qu'il avait comblées, tout revenait et semblait démultiplié, j'avais l'impression que j'allais exploser si gardais tout ça en moi. Le matin en me réveillant, je me sentis pourtant un peu plus légère. Face à moi, une boule poils noire me contemplait de ses grands yeux oranges comme s'il avait toujours été là.Épilogue
Quelques années plus tard
- J’ai trouvé ça dans mon dernier repas… c’est vous Léo 06 99 18…
- Oui tout à fait… c’était au cas y aurait eu un souci avec la commande…
- C’est la première fois que je vois ça, vous avez le droit ?
- Ouais… enfin… non… Mais c’était juste pour vous laisser savoir que j’étais dispo si jamais vous vouliez qu’on se voit en dehors de… j’aurai pas du. Me dénoncez pas.
- Vous faites ça souvent ?
- De quoi ?
- …de laisser votre numéro à vos clientes ?
- Nan…Ah non non, c’est vraiment la première fois ! Mais je… je regrette… et du coup je vais demander à quelqu’un qui va vous livrer à partir de maintenant… vous me reverrez plus.
Il avait du culot de faire ça. Comme si j'avais besoin de lui... Tiens, c'est vrai, je n'ai besoin de personne... peut-être que...
- Je vous appellerai… bientôt.
Sur ce, faut quand même que je retourne à mon master
- le Ven 7 Déc 2018 - 13:55
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