[Fan-fiction] Le Pigeon (Néo-Versailles)

Octave sortit de la cour, furieux, accompagné par le Capitaine de la garde.
- Aaaah ! Elle m’énerve celle-là ! Je ne la supporte plus !
- Vous voulez parler de la Baronne ?
- Mais non banane ! De la Reine !
- Pourtant ce n’est pas la Baronne qui…
- Oui ! Mais la Reine et elle sont toujours sur la même longueur d’onde. La Baronne ne fait que retransmettre les idées de la Reine. C’est la Reine qui pose problème !
Le Capitaine gratta son chapeau, perplexe.
- Et que voulez-vous donc faire ?
- Je ne sais pas, répondit Octave, pensif, mais il faut que cela cesse. Ce n’est plus possible !
Perdu dans leurs réflexions, les deux hommes marchèrent encore un moment avant de se quitter. Octave arriva chez lui, ouvrit la porte et se figea lorsqu’il découvrit qu’un inconnu était assis à son bureau. L’homme avait une barbe blanche et portait des habits et des lunettes noires ainsi qu’un chapeau sombre. Il semblait l’attendre puisqu’il lui dit :
- Asseyez-vous Monsieur Octave. Je ne vous veux aucun mal.
Octave hésita un instant mais finit par obéir.
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? demanda Octave, sous la méfiance.
- Qui je suis n’a pas d’importance, répondit calmement l’inconnu. Et si je suis là c’est pour vous proposer un marché qui vous intéressera sans aucun doute.
L’homme attendit qu’Octave réagisse mais ce dernier resta silencieux. Il continua donc :
- Je veux vous faire Roi de Néo-Versailles.
Octave accusa le coup.
- Et comment voulez-vous faire ça ? demanda-t-il, tout à coup très intéressé. La Reine a dit qu’elle ne souhaitait plus se marier.
- Connaissez-vous déjà les Missionnaires ?
Octave remarqua que l’inconnu fit un geste étrange avec sa main gauche en posant cette question mais il ne saurait dire ce que cela signifiait.
- Non, répondit tout simplement Octave. Qu’est-ce que c’est ?
- Il s’agit d’une organisation secrète et leur but est de dominer le monde. Dans neuf jours, ils vont lancer l’Opération Castaflics. Des robots-tueurs vont venir à Néo-Versailles pour capturer des citoyens et tuer les résistants. Ils vont s’infiltrer dans la cour pour tenter d’assassiner la Reine mais, avant d’accomplir leur mission, ils seront tout à coup désactivés.
- Comment savez-vous tout cela ?
- Cela n’a pas d’importance, laissez-moi continuez.
Octave laissa donc l’inconnu poursuivre son discours. Il ne savait pas bien où il voulait en venir.
- Donc, lorsque les robots-tueurs entreront dans la cour, le Protecteur les attendra et il bloquera le passage à plusieurs d’entre eux. La princesse restera cachée dans sa chambre et sera protégée par des gardes. Quant à la Reine, elle ira dans sa propre chambre et, vous, vous allez vous proposer pour la défendre. Lorsque vous serez seuls, vous allez alors la tuer. Quand les autres vous rejoindront, vous direz qu’il s’agit d’un meurtre commis par les Castaflics.
Comme l’homme vit la surprise sur le visage d’Octave, il lui demanda :
- Vous arriverez à faire un tel acte ?
Après un moment de silence, Octave répondit :
- Oui. Et je suppose donc que je deviendrai roi en me mariant avec la princesse.
- En effet. Dans l’année qui va suivre, vous arriverez à vos fins et elle acceptera le mariage. Et sans l’occasion que je vous donne, la Reine Clothilde III risque de mourir dans longtemps.
- Je vois, dit Octave. Vous êtes malin.
- Oui, je suis rusé comme un renard… et non pas comme Renard !
L’homme rit silencieusement, apparemment ravi de sa remarque. Mais, sans chercher à comprendre, Octave demanda rapidement :
- Et à quoi vous sert que je sois Roi. Que voulez-vous en échange ?
- Ah ! fit l’inconnu, reprenant son sérieux. Alors, durant l’invasion des Castaflics, un mercenaire viendra également à Néo-Versailles.
- Quel mercenaire ? interrompit Octave.
- Un simple mercenaire sans importance qui est sous mes ordres. Il est très reconnaissable, il a la moitié du visage en sang. Ce qu’il y fera ne vous regarde pas mais un civil parlera plus tard de lui à la cour et des avis de recherches seront lancés. Je veux que vous fassiez taire ce témoin et que vous enleviez toutes ces affiches dans le mois qui suit, d’une façon ou d’une autre.
Octave médita un moment.
- Et si tout à coup je refuse ? Vous m’avez révélé comment j’allais devenir roi. Vous ne pouvez plus m’en empêcher.
L’homme sourit.
- Sauf que c’est moi qui vais également décider si oui ou non l’Opération Castaflics a lieu. Sans cette occasion-là, je ne pense pas que vous pourrez devenir Roi avant bien longtemps.
Octave réfléchit encore un instant avant de finalement dire :
- C’est d’accord !
Ils se serrèrent la main. L’inconnu se leva et, avant de partir, il posa sur la table un petit paquet.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Octave.
- Le pistolet qui vous servira à tuer la Reine. Je vous ai également laissé une petite réserve de munitions.
Octave sortit l’arme et l’examina rapidement
- On ne peut mettre que deux balles à l’intérieur ?
- Oh mais ces deux balles vous seront bien utiles à l’avenir. Faîtes-moi confiance, elles vous sauveront la vie.
Octave ne remarqua jamais le sourire malsain que fit le vieil homme quand celui-ci quitta la pièce, ni le « Pigeon ! » qu’il murmura très doucement.




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