Analyse du personnage de Judith
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Analyse du personnage de Judith
Judith
Une battante et un personnage tragiqueSa personnalité
Il n’y a que dans les séries de fiction qu’on a la chance d'avoir deux versions d’une seule et même personne. C’est d’ailleurs ce que nous offre Le visiteur du futur en nous présentant deux variations du personnage de Judith, créées en raison d’une temporalité effacée.Première temporalité : le job avant tout
Dès sa première apparition dans la série, Judith joue un rôle. On fait sa connaissance en même temps que le Visiteur, quand celui-ci se retrouve entre les griffes de la Brigade temporelle. Judith se fait alors passer pour ce qu’elle n’est pas : la petite copine chiante du Visiteur afin de lui tirer les vers du nez. C’est un rôle qu’elle reprendra plus tard dans la saison, en l’adoucissant beaucoup, lorsqu’il faudra tromper Raph, en y ajoutant juste la petite touche de vérité pour faire croire à Raph qu’elle dit bien toute la vérité. Judith a un talent naturel pour jouer la comédie et le fait avec un tel aplomb qu’elle parvient à semer le doute jusque dans l’esprit du Visiteur, à plus d’une reprise, mais sa transformation est radicale sitôt son jeu dévoilé. Elle se transforme même physiquement en revêtant alors l’uniforme de la Brigade, la coiffure sévère, les lunettes et le petit air supérieur qui vont avec.
Inquisitrice de la Brigade, Judith est déterminée à prouver sa valeur aux yeux de ses grands patrons et est prête à leur mentir pour se faire bien voir d’eux… et garder son job. Elle sait se montrer professionnelle, quoique le Visiteur ait cette faculté de la pousser à bout, mais n’a aucune tolérance pour les échecs. C’est aussi une patronne peu empathique, qui ne supporte pas d’être mise en faute et surtout une menteuse et une manipulatrice de première. Elle n’exprime que peu d’états d’âme et aucun remord pour avoir manipulé Raph et ne démontre aucune hésitation lorsqu’il faut faire boire Mattéo, qui essaie pourtant d’arrêter, torturer le Visiteur pour obtenir des informations ou éliminer Raph pour assurer l’avenir de la Brigade temporelle. Seule la mort de Mattéo, policier temporel placé sous ses ordres, viendra fissurer cette carapace.
Seconde temporalité : moi… et les autres
Dans cette nouvelle temporalité, Judith ne porte plus de lunettes et a été conseillère technique en suicide, c’est-à-dire qu’elle trouvait des solutions adaptées pour que ses clients mettent fin à leur vie. Un métier qui a forcément aidé Judith à développer une certaine empathie... ne serait-ce que pour trouver la meilleure mort possible pour ses clients. Elle vient cependant de perdre son emploi, remplacée par un questionnaire automatisé. « Aucune créativité, aucun suivi, surtout aucune humanité. » Une grande claque pour sa fierté.
« Tu sais ce qui m’énerve, Mattéo? C’est d’avoir quitté une époque où les gens sont traités comme des sous-merdes pour en arriver là : faire du mime dans des restos indiens. Dès que j’ai mes papiers d’identité, on arrête ses conneries de missions. On se casse. » (Le Maharaja)
Au contraire de Raph, Judith ne considère pas ses missions avec le Visiteur comme des activités héroïques. Il s’agit d’un boulot et il a intérêt à lui rapporter quelque chose. De fait, elle semble plutôt imperméable aux grands objectifs humanistes du Visiteur et de Raph et n’hésite pas à s’en moquer à l’occasion. Elle rappelle fréquemment que si elle participe aux missions, c’est uniquement pour obtenir un appartement et ses papiers d’identité pour 2010, rien de très altruiste. En troisième saison, ses motivations à travailler pour le Visiteur sont nettement moins claires, même pour elle…
Une battante
On le constate à plusieurs occasions, Judith n’a rien d’une Stella, qui accepte (quoiqu’à contrecoeur) de rester derrière pendant que le reste de l’équipe part en mission. Au contraire, elle est une battante, une femme forte et indépendante qui sait ce qu’elle veut dans la vie : s’émanciper. D’emblée, on la découvre en position d’autorité avec Mattéo, qui l’appelle « patronne », ce qui a le chic d’exaspérer le Visiteur (« C'est moi la patronne »). Un garde du corps qui paraît vite incongru tant Judith donne toutes les apparences de pouvoir se défendre très bien toute seule. La première rencontre avec Mattéo le montre assez clairement. Elle cache une arme sous son oreiller et se sent tout à fait prête à s’en servir contre les importuns qui la réveillent en frappant à sa porte. Elle se débrouille parfaitement bien en arts martiaux, manie les armes avec précision, fonce au-devant du danger sans peur et affronte des combattants entraînés avec aplomb. C’est d’ailleurs elle qui se porte à la rescousse de son garde du corps en fin de saison 2 et parvient à tenir face à plusieurs hommes entraînés au combat pendant quelques minutes! Face à l’adversité, Judith ne recule pas, sauf lorsque cette adversité provient de gens qu’elle aime, comme Mattéo, ou qu’elle a appris à respecter, comme le Visiteur en saison 3.
Judith voit également son caractère explosif se développer dans cette nouvelle temporalité. Réfractaire à toute forme d’autorité, elle n’obéit que quand ça lui plaît ou quand les explications la satisfont. Dans le cas contraire, a tendance à faire à sa guise sans se soucier du travail d’équipe. On en a un bel aperçu dès la première mission, où elle n’attend pas les ordres de son coordinateur, Raph, pour passer à l’action. Elle défie ouvertement l'autorité du Visiteur à plusieurs occasions comme ici ou là. Judith n’a d’ailleurs pas une grande réserve de patience… Elle semble avoir l’habitude de travailler seule et à sa manière sans avoir besoin de l’approbation des autres. Toujours peu prompte à reconnaître ses erreurs, elle n’a aucun mal à déclarer une mission réussite si l'objectif est atteint, peu importe les moyens employés.
Dans son dernier combat, sachant qu’elle se bat pour une cause juste, pour un monde meilleur, Judith parvient à éliminer plusieurs nécrophiles tout en ayant perdu beaucoup de sang. Elle continue à se battre même après avoir pris une balle dans la jambe, même après avoir été mise à genoux, même après avoir pris une nouvelle balle, dans l’épaule. C’est finalement une balle dans le ventre qui la jette au sol, une balle de Dario Lombardi, le faible, l’impotent. Elle se révoltera alors une ultime fois, cherchant à attraper son arme pour ne pas mourir sans opposer de résistance, et y aurait réussi si elle n’avait pas manqué de munitions. C’est Dario qui viendra l’achever d’une balle (dans la tête?), alors qu’elle s’exclame, dépitée de perdre la vie aux mains de ce minable sans envergure : « Non, pas toi. » Pour une battante comme Judith, c’est une insulte que de se faire terrasser par un faible. Judith se sera battue jusqu’au bout contre la destinée, tentant de la forger.
Petit aparté: en femme forte et bien de son époque, Judith n'a aucun complexe à revendiquer sa beauté et sa sexualité, très ouverte. Comme elle le répète à deux reprises: à son époque, tout le monde est bi. Elle ne paraît pas non plus avoir de problème à accepter le titre de "Plan à trois" du Visiteur, se moquant souverainement des sous-entendus qu'il pourrait comporter. Et elle n'est pas fermée à l'idée de former un clan de filles avec Stella et Sara, pendant un moment. Les femmes au pouvoir!
Une loyauté à géométrie variable
Judith n’est pas bêtement « achetable » comme on pourrait le penser en se fiant à ses changements de camp, et comme semblent le croire plusieurs personnages; le Visiteur et Dario le disent clairement. De fait, Judith n’est pas des plus loyales, sa loyauté va en premier lieu où vont ses propres intérêts. C’est d’ailleurs ce qui l’amène à changer de camp en quittant le Visiteur pour aller travailler pour les Lombardi. Le Visiteur lui a menti en disant pouvoir lui offrir des papiers d’identité en échange de leur aide à Mattéo et à elle, elle se tourne donc vers ceux qui peuvent l’aider à se faireune nouvelle vie en 2010. Or, son absence de remords et son opportunisme ne sont qu’une façade : son malaise se ressent jusque dans la façon qu’elle a de traiter, très durement, Mattéo lorsqu’elle quitte l’équipe du Visiteur.
Alors même qu’elle a quitté l’équipe, et bien fait comprendre que tout ce qui l’intéressait, c’étaient ses papiers d’identité, elle s’élance pour tenter d’empêcher Riton de monter sur scène dès qu’elle surprend le plan des Lombardi. C’est donc dire que sous son apparente indifférence, Judith se soucie du sort des gens. Mais bon, dès que Riton rejette ses avertissements en les mettant sur le compte de la jalousie, et en insultant Judith au passage, celle-ci n’a aucun remord à l’envoyer vers sa mort, disant même avec le sourire qu’elle ne manquera le show pour rien au monde… et elle salue sa mort d’un retentissant, voire triomphant « Bravo Riton! » On ne se moque pas impunément de Judith.
De plus, elle ne démontre pas un empressement particulier à éliminer ses anciens alliés et comprend plus tard son erreur quand elle réalise que sa désaffection lui a coûté tout le respect de Mattéo. Celui-ci refuse la protection qu’elle lui offre lorsque les Lombardi ordonnent à leurs hommes de le mettre K.O, ce qui assène un coup terrible à Judith.
Contrairement à Raph, qui s'efface devant les désirs exprimés par les autres, Judith sait très bien ce qu'elle veut dans la vie et s'arrange pour l'obtenir. Elle a d'ailleurs l'habitude d'avoir ce qu'elle désire et montre de l'étonnement quand elle ne l'obtient pas. Elle n'a pas les caractéristiques du traître habituel, qui laisse toute la place à ses ambitions dévorantes ou à la servilité envers un maître. Avant de changer au contact de Mattéo, du Visiteur et du reste de l'équipe, Judith va plutôt où elle peut faire une différence, où sont les plus forts (parce que ce sont eux qui, en fin de compte, peuvent poser des actes qui comptent vraiment).
« Je ne risque pas ma vie avec quelqu’un qui ne sait pas utiliser son matériel. » (La crise)
Excellente comédienne dans cette temporalité-ci comme dans la précédente, Judith n’hésite pas à feindre pour mieux manipuler les gens ou simplement leur prouver qu’ils n’ont aucune raison de douter de ses capacités, merci. Elle peut passer d'une émotion à l'autre comme on change de chapeau. Cette grande facilité à tromper les gens et à jouer avec leur perception lui nuit cependant beaucoup quand il s’agit de gagner véritablement la confiance des gens autour d’elle, même de ceux qui comptent vraiment, surtout qu'elle a du mal à se confier sur ses vrais sentiments.
Une vulnérabilité cachée
Malgré son caractère affirmé, Judith est une personne assez secrète. Elle n’aime guère parler d’elle, ni de ses sentiments, sauf quand elle est en colère, évidemment. Ça, la colère… elle connaît. Qu’est-ce qui la met tant que ça en colère, au fait? Elle semble tout le temps en train de se contenir et il ne faut parfois qu’une petite flammèche pour la faire exploser.
Face à une difficulté, Judith va souvent choisir de frapper la première. Manière comme une autre d’éviter de souffrir ou de cacher sa souffrance. Ainsi, quand Mattéo la confronte en l’accusant d’avoir honte de lui, Judith ne trouve pas les mots pour exprimer ce qu’elle ressent et l’attaque donc physiquement.
Elle cache sa vulnérabilité sous des couches et des couches de sarcasme, de méchanceté et de dureté, au point de blesser Mattéo, son plus loyal et plus fidèle proche (qu’elle refuse même longtemps de considérer comme un ami et encore moins un amoureux), par une insulte aussi gratuite que cruelle. Il s’agit presque d’un réflexe de survie chez elle, une façon de se défendre avant d’être blessée par les gens autour d’elle. Pour préserver son image de femme forte et indépendante, elle repousse toute liaison, tout attachement, toute sentimentalité. Lorsque Raph se tourne vers elle pour des conseils sur les filles, elle ne semble pas très enthousiaste, lui demandant même s'il ne préférerait pas se pendre. Elle n'est pourtant pas mauvaise conseillère.
Le sarcasme chez Judith est une seconde nature. Il lui permet de dissimuler ses émotions, mais aussi de montrer qu’elle n’a pas peur ou de minimiser une faiblesse. Ainsi, face à une Sara visiblement en contrôle, autoritaire et menaçante, elle ne peut pas s’empêcher de répliquer lorsque celle-ci l’accuse de chercher à l’empoisonner. « Si j’avais essayé, j’aurais réussi… » Alors même qu’elle saigne à mort, elle trouve le moyen d’être sarcastique en répondant au Visiteur qui lui demande si tout va bien que… « Bah... Non » et, plus tard, elle réplique sur le même ton à Constance, puis au Visiteur : « Je suis désolée [...] je suis pas très utile, mais c’est que j’ai un petit peu mal au ventre ».
Un personnage tragique
La figure tragique dans la dramaturgie correspond à un personnage que ses actions ne définissent comme ni totalement bon ni totalement mauvais, mais que son entêtement mène à un destin inéluctable. Il est généralement guidé par ses passions ou subit un conflit intérieur. On peut penser à Antigone, qui ne peut accepter de laisser le corps de son frère sans sépulture, au risque d’y laisser elle-même la vie, ou à Œdipe, que son caractère emporté va conduire à tuer son père et à épouser sa mère.
Judith se sacrifie à deux reprises à la fin de la troisième saison (ou même trois quand elle rejette l’ersatz de relation amoureuse proposée par Mattéo). Elle sacrifie d’abord sa sécurité d’emploi au sein de l’entreprise des Missionnaires et une possible réconciliation avec Mattéo afin de permettre à Raph d’échapper au sort qui l’attendrait chez les Nécrophiles. Elle y récolte une blessure potentiellement mortelle des mains de Sara Lombardi. Puis, elle se sacrifie pour permettre au Visiteur et à Constance d’empêcher Joseph de mettre son plan à exécution et de dominer le monde.
Il y a donc d’abord un sacrifice plus personnel, pour sauver d’un sort injuste quelqu’un qu’elle en est venue à considérer comme un ami (voire un frère), puis un sacrifice tragique, celui d’une héroïne qui combat jusqu’à la mort pour s'assurer que les autres pourront vivre dans un monde meilleur, celui évoqué par le Visiteur (le secret chuchoté à l'oreille de Judith par le Visiteur fait débat, consultez le sujet ici). Son sacrifice est d’autant plus tragique qu’on apprend par la suite, en saison 5, que ce monde n’existe pas. Judith aura tout de même permis aux humains de continuer à vivre dans une certaine liberté et non sous la botte despotique de Joseph.
Par son sacrifice ultime, Judith assure la survie du « héros » ou plutôt de l’antihéros, le Visiteur, et gagne son droit d’accès au Walhalla, le paradis des guerriers. Ce Walhalla prend la forme d’un moment charnière dans l’existence de Judith, qu’elle peut revivre en en changeant le cours, grâce à un implant dans son cerveau. Une fois morte, Judith replonge dans ce souvenir, et peut ainsi réécrire son histoire d’amour avec Mattéo et connaître une fin plus heureuse. C’est une récompense juste pour cette figure tragique qui s’est rachetée de ses erreurs passées par un ultime acte de courage.
Les metteurs en scène drapent souvent de rouge le personnage d’Antigone pour montrer sa flamme, son intransigeance, mais aussi le malheur qui la frappe, son combat interne et, bien sûr, le sang. Il est intéressant de noter que Judith arbore un long manteau rouge… Un choix sans doute fortuit, mais qui résonne avec la figure tragique d’Antigone.
Sa musique
Judith n'est pas la seule à avoir son propre thème, bien sûr (pensons notamment au thème du Visiteur), mais la musique qui accompagne ce personnage vaut tout de même qu'on lui consacre quelques lignes. J'y vais de mon interprétation très personnelle, puisque la musique peut inspirer bien des émotions. Avec quelques précisions du compositeur, Jimmy Tillier.Le thème musical de Judith, à la harpe, évoque sa personnalité intérieure, plus en retenue, secrète, fragile aussi. On entend ce thème pour la première fois dans un arrangement épuré (violon et voix) dans l'épisode Nouvel ordre, qui précède la mort de Judith.
La piste Judith, du moins telle qu'on la retrouve sur le disque des saisons 3 et 4, comprend une introduction éthérée, un peu triste et solitaire soufflée par les cordes du violon, mais qui va grandissant et gagnant en force. Puis, la musique s’arrête et le thème de Judith apparaît, à la harpe et tout en retenue. La musique de cette piste s’enrichit ensuite de cordes. On peut y sentir que, malgré la façade qu’elle maintient devant Mattéo, qui rejette à son tour leur relation, elle est profondément blessée. La musique va ensuite, toujours plus ample et plus lyrique, dans un tourbillon qui emporte Judith vers son destin tragique.
Jimmy Tillier a écrit:L’idée était de répéter le thème avec une orchestration de plus en plus forte, d’une part pour que François puisse utiliser différents moments du morceau (qui a été composé à part, et non sur les images, à la différence du Sacrifice de Judith par exemple), tout en traduisant le fait que Judith s’accroche. En réalité, c’est la harpe qui signifie la mort de Judith, elle l’annonce au début du morceau, c’est ensuite une bataille contre la vie, et c’est la mort qui gagne.
La piste Le sacrifice de Judith est basée sur le thème, mais ne reprend en début de piste que ses accords. La musique s’accélère ensuite pour épouser, avec des percussions, le rythme du combat héroïque mené par Judith contre plusieurs adversaires. Puis, la musique plonge dans un « état de grâce » alors que le combat devient de toute évidence perdu d’avance et s’interrompt abruptement lorsque Judith est touchée une première fois, retrouvant la harpe mélancolique du thème, sans perdre le côté guerrier qui la guidera jusqu'à sa mort.
La piste Requiem pour Judith adopte une tonalité plus grave qui rappelle la personnalité de cette battante et évoque une grande absence, une perte encore vive. « Les percussions représentent des battements de cœur, comme si Judith était encore vivante. Le morceau accélère de plus en plus, comme si on essayait de faire revivre Judith. La fin au piano seul représente le fait que tout ça n’était qu’un rêve, et que le personnage est vraiment mort », explique le compositeur.
Son évolution
Saison 2 : Vouloir à tout prix être indépendante
- Spoiler:
- En saison 2, Judith quitte l’équipe du Visiteur après avoir appris que celui-ci ne compte pas lui fournir des pièces d’identité, son sésame pour vivre en 2010. Vivre en étant dépendante de quelqu'un ne lui convient pas du tout. Pourtant, comme si Judith ne pouvait pas échapper à son destin, le nouvel emploi qu’elle se trouve, serveuse à bord d’une péniche, la ramène directement aux histoires du Visiteur, et plus précisément au véritable Dr Castafolte. Le destin est un petit coquin…
Elle fait de nouveau la preuve que sa loyauté va en premier lieu à elle-même lorsque, placée dans une situation qui la contraint à choisir entre le camp du Visiteur et celui des Lombardi, elle choisit les Lombardi, qui sont en mesure de lui fournir ce qu’elle veut : ses papiers. Dès que Sara lui confirme pouvoir lui offrir cela, Judith n’hésite pas une seconde à changer de camp et à braquer une arme sur le Visiteur, sans remord apparent, sous les accusations véhémentes du Visiteur : « Pour vous, les gentils, c’est ceux qui ont les ressources. » Une accusation que Judith réfute aussitôt en faisant preuve d’une belle indépendance d’esprit. Loin d’accepter les yeux fermés les arguments du Visiteur, comme le ferait Raph, elle accuse celui-ci de sacrifier la vie des gens et de détruire leur entourage pour une « soi-disant bonne cause », celle de sauver l’humanité, une cause qu’il partage, argue-t-elle alors, avec certains grands dictateurs de l’histoire… De quel droit s’arroge-t-il le pouvoir de décider que sa cause vaut de sacrifier des vies? Elle parvient même à déstabiliser le Visiteur (ce ne sera pas la dernière fois) et à écorcher assez efficacement l’image de héros qu’il se donne auprès du reste de son équipe.
Judith ne revient sur sa décision que plus tard, lorsqu’elle voit Mattéo se faire battre comme plâtre par les hommes de main des Lombardi. Elle leur ordonne d'arrêter, à la grande surprise de Sara. Quand il refuse de se ranger à ses côtés, elle essaie la manière ferme, en donnant des ordres à Mattéo (« On ne discute pas, Mattéo, venez ici »), ce qui ne fonctionne pas cette fois puisque Mattéo souhaite être reconnu à sa juste valeur. Judith ne se résout toutefois pas à l’abandonner à son sort et à suivre Sara. Voir Mattéo terrassé par un solide direct au torse lui envoie au cerveau un flash-back du coup de feu meurtrier avec lequel elle l’a tué dans la temporalité effacée. Un électrochoc qui lui fait prendre subitement et pleinement conscience de l’amour qu’elle porte à son garde du corps. Elle se jette dans le combat sans une pensée pour sa sécurité et protégera même Mattéo en faisant un bouclier de son corps quand Henry se mettra à tirer sur tout ce qui bouge. Après ce moment, elle se souvient de la première temporalité, d’être sortie avec Raph pour lui extorquer des informations sur le Visiteur et même d’avoir essayé de le tuer.
Saison 3 : Trouver sa place dans l’équipe (et recevoir une leçon d'humilité)
- Spoiler:
- La troisième saison est pour Judith l’année des grands changements, surtout dans sa vie personnelle. Alors qu’elle s’est longtemps interdit toute manifestation émotive et tout attachement, Judith réussit moins bien à dissimuler sa nouvelle vulnérabilité, principalement en raison de sa relation naissante avec Mattéo.
En début de saison 3, Judith semble avoir retrouvé sa place au sein de l’équipe et accepte désormais à peu près de s’en tenir au plan de l’équipe, ce qui ne l’empêche nullement de faire valoir son opinion et de défendre ses points. Elle ne partage d’ailleurs toujours pas le point de vue du Visiteur sur les méthodes à employer pour remplir leurs missions. Bien qu’elle soit plus impliquée, elle conserve donc son indépendance d'esprit et mène sa propre vie hors des missions, au contraire de Raph et du Visiteur. Preuve en est que dès le deuxième épisode de la saison, on apprend qu’elle a désormais des papiers d’identité (obtenus du Visiteur par l’intermédiaire de Sara Lombardi) et un appartement.
Toujours réfractaire à l’autorité (le mot « patron » que lui extorque le Visiteur lui arrache d’ailleurs presque la bouche), Judith fait quand même des efforts pour devenir une fille d’équipe. Probablement conscient que Judith n’est pas le meilleur modèle d’obéissance au sein de son équipe et pourrait encore menacer son leadership, le Visiteur n’en manque pas une en début de saison pour lui dire de bien rester à sa place, notamment en lui rappelant sa défection de la saison précédente et en la traitant de « mouton égaré » et de « brebis noire » (sic) du groupe. Il n’a pas tort de le penser puisque de son côté, Judith n’en manque pas une non plus pour questionner l’autorité du Visiteur, notamment quand ses plans ne se déroulent pas aussi bien qu’il l’avait prédit.
Judith est encore très soucieuse de son image, de l’impression qu’elle donne aux autres. Par exemple, lorsqu’elle sort avec Mattéo, elle ne veut pas que ça se sache. D’un côté, elle craint que les autres pensent qu’elle sort avec Mattéo pour regagner sa place dans l’équipe, de l’autre, elle craint ce que les gens pourraient penser en la voyant, elle, sortir avec un simple garde du corps. Elle est toutefois consciente que la situation pourrait blesser Mattéo et tente d’éviter que le Visiteur n’en ajoute une couche à ce sujet, mais rigole tout de même, mais à contrecoeur, avec les autres quand le Visiteur s’esclaffe à la pensée que Judith et Mattéo soient mariés. Sa grande fierté empêche Judith de reconnaître l'amour qu'elle ressent bel et bien pour lui.
Lorsque Mattéo quitte le groupe, Judith se plonge encore plus dans l’action, pour oublier. Elle est maintenant la force physique de l'équipe, le renfort en cas de plan B. Elle a d’ailleurs plusieurs scènes de combat dans cette saison. Quand elle n’est pas en action, elle a besoin de boire, pour oublier. L’alcool la rend alors très émotive. Face à un début de dispute entre Raph et Stella, elle tient absolument à les voir se réconcilier et SE FAIRE DES BISOUS. Plus tard dans la saison, quand elle se bat avec Mattéo pour échapper aux Missionnaires, même si celui-ci lui donne de bons coups, elle maintient une image de femme forte jusqu’à ce qu’il soit hors de vue. Seulement alors, se permet-elle de gémir de douleur. Elle remettra son masque de femme forte face au Visiteur et à Constance, bien qu’elle saigne abondamment et souffre beaucoup.
C’est en mission d’infiltration que se révèle le caractère protecteur de Judith envers sa nouvelle famille, formée de Raph et du Visiteur à ce moment, peut-être parce qu’elle est en train de la perdre (Mattéo, Henry, Stella…). Elle devient tout naturellement le soutien de Raph, celle vers qui il se tourne en attente d’une approbation ou d’un réconfort. Le regard qu’ils échangent lorsqu’ils sont séparés en arrivant dans les bureaux des Missionnaires en dit long. Elle se portera sans hésitation à la rescousse de Raph lorsqu’il se fera arrêter par Henry et se battra pour s’assurer qu’il puisse échapper aux Missionnaires.
Même avant cet événement (qui marque le début de la fin pour le personnage), lorsque Judith se retrouve de nouveau en face de Mattéo, elle démontre qu’elle a un caractère qui n’accepte pas la concession. Elle demande à Mattéo s’ils sont encore ensemble. La réponse de celui-ci, qui est la réplique exacte, mais inversée de celle qu’elle lui avait faite auparavant (« Oui, mais pas devant les autres »), ne lui convient pas. La situation ne lui convient pas. Elle ne peut pas accepter de jouer le rôle de second violon qu’elle avait pourtant attribué à Mattéo. Elle ne sera pas la « copine secrète et discrète ». Elle met alors officiellement un terme à leur relation, les larmes aux yeux (une vision plutôt rare de ce personnage), mais termine tout de même par un « bim » de victoire, fierté oblige. Elle ne sera ensuite que professionnelle avec lui, jusqu’au bout des ongles, et n’hésitera pas à l’affronter directement lorsqu’elle le devra, pour sauver la peau de Raph notamment. Elle ne retiendra d’ailleurs pas ses coups. Mais quelque part, elle garde un fort amour pour Mattéo, l’incitant à la frapper plus fort pour qu’il ne soit pas puni pour avoir laissé Raph s’échapper (et un peu aussi pour qu’il s’approche assez pour qu’elle lui vole son arme). Cette scène rappelle évidemment leur entraînement, plus tôt en saison, alors que Mattéo retenait aussi ses coups.« Judith: J'aurais dû mieux m'occuper de toi ...
Mattéo: Je suis pas un gosse!
Judith: T'es un mec, c'est pareil. »
Poignardée par Sara Lombardi, après ce premier acte héroïque motivé par rien d’autre que l’affection qu’elle porte à Raph, Judith entame sa sortie. Mais même se sachant mourante, elle a d’abord besoin de savoir du Visiteur pourquoi il est prêt à se sacrifier pour les autres, pour quelle plus grande cause. Judith a toujours besoin de comprendre avant de poser un acte et d’évaluer si ça vaut vraiment le coup. Quand le Visiteur lui confie l’existence d’un autre monde, où les humains n’ont pas tout gâché, alors elle est prête à se sacrifier elle-même, pour éviter au Visiteur d’avoir à le faire, et le fait comme une véritable guerrière, emportant un grand nombre de ses ennemis avec elle pour une cause qui la dépasse et un monde dont elle ne pourra jamais jouir. Un acte purement altruiste couronne donc la fin de ce personnage, qui a appris pendant cette saison non seulement le sens du sacrifice, mais aussi la valeur et l'importance de l'humilité et ce que peut entraîner une fierté mal placée. Une leçon apprise à la dure et dans laquelle Dario vient enfoncer le dernier clou. Lui, le faible, le raté, l'inconsidéré des Lombardi, celui qu'on rabaisse constamment et qu'on ne prend jamais au sérieux, achèvera Judith comme un chien. Dans un dernier éclat de fierté (« Non, pas toi. »), Judith refusera que ce soit lui qui mette fin à sa vie et réduise ainsi la valeur de son sacrifice, dans un sous-sol sale, rempli de Nécrophiles et sans autre témoin.
Sa mort façonne néanmoins toute la saison suivante, Néo-Versailles. En effet, la perte de Judith a grandement affecté le Visiteur, qui choisira d'abord de se retirer du monde, puis d'y jouer un rôle sans dangers ni responsabilités, et dans lequel il ne risquera pas la vie de ses amis. L'ombre de Judith plane donc sur le Visiteur, mais aussi sur Mattéo, qui n'a plus que la vengeance en tête, lui qui était un doux géant auparavant, et sur Raph, que la nouvelle de sa mort fera soudain gagner en maturité. Ainsi, malgré sa disparition aussi soudaine que cruelle, Judith continue d'être bien présente dans les esprits de tous.
Judith et Mattéo : un couple en recherche d’équilibre
Les couples ne l’ont pas facile dans Le visiteur du futur, c’est le moins qu’on puisse dire! Tout comme Raph et Stella, Judith et Mattéo n’ont guère l’occasion d’être heureux en amour… Leur histoire (résumée ici) ne se termine pas bien non plus, et dans leur cas, elle se termine même très mal.
- « C’est vous qui décidez, c’est pas le destin »:
En première saison, puisqu’il faut bien commencer par le commencement cette fois, leur relation semble strictement professionnelle de prime abord. Rien, en effet, ne laisse soupçonner une inclinaison de l’un vers l’autre. Il faut dire qu’on ne sait alors pas grand-chose sur eux, ni depuis combien de temps ils se connaissent, ni s’ils travaillent ensemble souvent, ni même s’ils se fréquentent en dehors du travail. Du peu qu’on voit toutefois, il ne semble rien y avoir entre eux, du moins jusqu'à ce que Mattéo tente de tromper le détecteur de mensonges de la Brigade temporelle en jetant en l'air les premières phrases qui lui viennent à l'esprit : «J'aime pas vos cheveux. Vos lunettes, par exemple, ça ne vous rend pas du tout sexy. Je n'ai jamais eu envie de vous faire l'amour», et qu'il échoue lamentablement! Ces aveux spontanés, puis sa déclaration après avoir été forcé de boire par Judith (« T'es belle ») laissent entrevoir que derrière la façade de policier ou de garde du corps plus à l’aise dans l'action qu’avec les émotions, Mattéo pense souvent à sa patronne. Ses aveux semblent pourtant laisser Judith totalement indifférente, mais elle est alors si occupée à être en colère et à craindre de perdre son poste, qu'il est possible qu'elle n'ait pas vraiment porté attention aux propos de son employé... Plus tard, le « J’ai toujours voulu vous baiser » de Mattéo la frappe donc de plein fouet. Ce dernier aveu avant de mourir prouve aussi que le sentiment amoureux de Mattéo est assez fort pour que, dans la nouvelle temporalité, il se souvienne tout de même de Judith quand le hasard (ou le destin?) veut qu’il cogne à sa porte…
Quand on renoue avec le duo en saison deux, ils ont encore une fois un passé dont on n’apprendra pas grand-chose puisqu’après nous avoir méchamment titillés sur leur rencontre, Judith choisira de ne rien raconter, fidèle à sa nature secrète. Heureusement pour nous, on finit par voir cette fameuse rencontre en saison 3, par flashbacks. Et on découvre un Mattéo troublé face à une Judith déterminée à le chasser du pas de sa porte. Il lui dit d’emblée être sûr qu’ils se connaissent. Judith, elle, ne semble se souvenir de rien. On peut toutefois supposer qu’elle finit par s’attendrir ou par ressentir elle aussi que quelque chose se passe entre eux puisqu’elle accepte de l’engager. C’est ainsi qu’on les retrouve, ensemble, en 2099, quand le Visiteur les recrute pour les missions. Henry s’étonne d’ailleurs qu’ils se soient retrouvés dans cette nouvelle temporalité. Ce n’est que plus tard, quand Mattéo lui confie avoir rêvé d’une Judith différente, avant qu’ils se rencontrent, que le Visiteur est vraiment surpris par ce « hasard ».
Judith a pour sa part un avis très précis sur le destin, c’est qu’il pourrait très bien réunir les gens simplement « pour se foutre de leur gueule ». Ce qui est assez ironique puisque Henry, dans l’épisode précédent, se demandait si ce n’était pas le destin qui faisait en sorte de réunir Lopez et la fille de la boulangère et Judith et Mattéo. Quand on sait ce que le destin réserve à Judith… « La vie, c’est court, alors il faut en profiter », elle le dit elle-même à Raph et Stella pour les empêcher de se disputer, « soit vous êtes un couple, soit vous êtes pas un couple, c’est vous qui décidez, c’est pas le destin. »
- Sur un pied d’inégalité:
- Judith traite son employé comme s’il s’agissait de son larbin, le punissant même de ses erreurs . Et, comme un véritable chien de garde, Mattéo dort parfois sur le paillasson, on l’apprend de sa bouche. Du point de vue de Judith, leur relation semble purement professionnelle, avec elle en patronne et Mattéo en subordonné. Mais un seul regard de Mattéo vers Judith, et on sait que l’inverse n’est pas vrai. Dès que Judith fait semblant de se mettre à pleurer à cause des propos de Raph, en début de saison 2, Mattéo est prêt à le tuer sur place. En plus, lorsque Mattéo se retrouve chez Stella et que celle-ci, visiblement, ne lui est pas indifférente, lui est parfaitement insensible à ses avances, même après avoir bu. Au contraire, dès que son système d’alarme se déclenche, quand Raph touche la main de Judith, il bondit, alerte et prêt au combat, et file directement donner un coup de poing à Raph.
De son côté, Judith se montre assez peu jalouse au départ, probablement parce qu’elle est convaincue que la fidélité de Mattéo lui est totalement acquise. Néanmoins, lorsque Raph et elle apprennent que Mattéo est allé chez Stella, elle a un petit mouvement d’humeur, qui n’a l’air de rien à côté de la crise de jalousie de Raph, mais qui dénote tout de même que Judith n’est pas complètement indifférente. C’est « son » garde du corps. Elle pousse néanmoins le bouchon trop loin après avoir bu et insulte Mattéo en le comparant à une peluche qu’elle voudrait mettre dans son sac à main puis en le proposant, carrément, à Stella. Est-ce par envie de le secouer, pour qu’il se déclare enfin et tente quelque chose avec elle? En tous les cas, elle n’obtient aucune réaction forte de sa part, il lui reste encore fidèle, mettant sa méchanceté sur le compte de l’alcool. Quelques minutes plus tard, la rupture nette et douloureuse se fait, lorsque Judith met des mots sur son besoin d’avoir une relation plus égalitaire : « Si j’avais voulu d’un chien qui me suit partout, j’en aurais pris un plus petit. » Des propos qu'elle regrette immédiatement après, mais sa fierté l'empêche de revenir.
C’est en se rebellant contre ce statut de chien que Mattéo gagnera finalement l’estime de Judith, qui se jettera alors dans le combat pour lui porter secours face aux hommes de main des Lombardi. La fierté de Judith puis de Mattéo se mettra toutefois au travers de leur bonheur amoureux. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que lorsqu’elle a une deuxième chance (ou plutôt une troisième) de rebâtir sa relation avec Mattéo, dans le petit univers créé par l'implant greffé dans son cerveau, Judith choisit de l’inviter à entrer dans sa vie en tant qu’égal plutôt qu’en tant qu’employé.
- Afficher ses sentiments:
- En situation de crise et alors qu’ils sont coincés dans le futur, Mattéo avoue au Visiteur qu’il est amoureux de sa patronne, mais Mattéo est certain que si Judith l’apprend, elle le virera. Il sait donc qu’elle ne fait pas très bon ménage avec les sentiments… Judith est beaucoup plus longue à s’admettre les sentiments qu’elle éprouve pour Mattéo. Elle semble en prendre conscience peu de temps après ces trois jours enfermée avec Mattéo et le Visiteur (ils ont failli y mourir après tout). Il est ensuite assez malaisé de comprendre sa réaction, son attitude déplorable envers Mattéo. S’effraie-t-elle des sentiments qu’elle éprouve? S’agace-t-elle que Mattéo ne se déclare pas? Est-elle tout simplement trop énervée par l'incompétence du Visiteur avec sa machine et par les trois jours interminables passés sans manger, sans boire, à mal dormir sur un sol dur et à craindre de finir dans l'estomac d'un zombie? De toute évidence, elle est à court de patience et passe sa mauvaise humeur sur tout ce qui bouge. Il est possible que lorsque Mattéo tente de la calmer, elle décide de casser tout lien avec lui et de quitter l’équipe du Visiteur. Il lui faut encore quelque temps et que Mattéo se fasse battre sous ses yeux pour qu’elle réalise qu’elle tient beaucoup plus à lui qu’elle le pensait. En femme déterminée et qui sait ce qu’elle veut, enfin, c’est elle qui va cueillir le baiser sur les lèvres de son ancien garde du corps, le trouvant encore trop lent à passer aux actes.
En début de troisième saison, ils ne semblent toujours pas en couple tant ils conservent les apparences d’une relation professionnelle. Même Mattéo n’est pas certain de la nature de leur relation et doit demander à Judith ce qu’il en est. On apprend alors de sa bouche qu’ils forment bien un couple… mais pas devant les autres. Un dur coup à l’estime de Mattéo. Ainsi, si Judith se montre plus encline à afficher ses sentiments devant Mattéo, elle hésite encore beaucoup à s’afficher publiquement. Elle explique à Mattéo craindre que les autres pensent qu’elle fait ça pour regagner la confiance de tous, mais craindre aussi le jugement des gens, à cause de leur différence de statut, lui le garde du corps (l’homme aux muscles) et elle la patronne (la femme forte et indépendante).
Il lui faut un nouvel électrochoc pour réaliser qu’elle fait erreur : lassé de voir sa copine avoir honte de lui et cacher leur relation, Mattéo quitte l’équipe du Visiteur et s’engage chez les Missionnaires, où ses forces seront mieux reconnues et valorisées. Au tour de Judith maintenant d’être laissée derrière! Et elle le vit assez mal : cœur brisé et alcool pour oublier.
Lorsque contrainte de jouer les infiltrés chez les Missionnaires, avec Raph, elle se prend en plein visage le retour de bâton de Mattéo. Celui-ci lâche un « patronne » bien souligné à Constance. Placée ensuite dans une situation où elle est l’assistante de tout le monde, Judith supporte assez stoïquement les choses (pour quelqu’un qui ne supporte pas d’être sous l’autorité des autres) pendant un moment avant d'acculer Mattéo pour avoir l’heure juste sur leur relation, dans une situation qui fait miroir avec leur discussion du début de saison.
Esprit de contradiction ou réalisation de la stupidité de sa propre précédente attitude? Judith ne peut accepter la relation secrète imposée, comme une revanche, par Mattéo, et rompt immédiatement. Réaction à laquelle ne s’attendait visiblement pas Mattéo, qui tente alors une autre approche : susciter la jalousie en flirtant avec Constance, pour forcer Judith à sortir de l’attitude froide et professionnelle dans laquelle elle se cantonne. Il se rate en beauté puisque Constance voit clair dans son jeu et le prend en privé pour le remettre à sa place, mais il a visiblement touché un point sensible : il suffit de voir les regards assassins que Judith réserve à Constance après cela. Si un regard pouvait tuer…
Elle qui pensait pouvoir récupérer Mattéo en infiltrant les Missionnaires se retrouve encore seule, face à un échec auquel elle ne s’attendait pas. Elle y fait allusion quand Raph, arrêté par Mattéo, lui dit ne pas avoir pensé que ça se terminerait comme ça. « Moi non plus », lui répond-elle alors, annonçant bien par cette formulation la fin de tout espoir de regagner Mattéo. Quelques instants plus tôt, à sa manière, elle semble pardonner à Mattéo d'avoir choisi les Missionnaires quand celui-ci lui indique qu'il doit faire son boulot en arrêtant Raph, elle lui répond par un « Je comprends ». Elle continuera de dissimuler ses sentiments jusqu’à sa mort, bien que l’on devine toute la tendresse et l’amour qu’elle porte à Mattéo pendant le combat final qui les oppose, l'enjoignant à ne pas retenir ses coups, peut-être parce qu'elle pense les mériter. Ce moment de combat rappelle un instant de bonheur, quand ils s'entraînaient, alors tous deux dans l'équipe du Visiteur.
« Maintenant, barre-toi et laisse-moi partir » sont les derniers mots de Judith à Mattéo
Elle n’a par la suite plus aucun mot au sujet de Mattéo, ils ont choisi leur camp, mais il occupe toutes ses pensées. Il représente après tout son plus grave échec, son plus grand regret, mais aussi son potentiel plus grand bonheur. Et elle le retrouve en plongeant dans son souvenir "Deuxième chance ©"au moment de sa mort.-Désolé, madame.
-C'est mademoiselle.
-Mademoiselle... encore désolé.
-Mais arrêtez de vous excuser, c'est pénible. Vous devez vous faire respecter.
-C'est vraiment pas un problème d'habitude. Mais vous, c'est différent. Je sais pas pourquoi.
-On peut en discuter si vous voulez.
-Comment ça?
-Vous avez pourri ma nuit, donc vous allez vous rattraper, vous buvez quelque chose?
-Ah, ça oui! (un temps) Vous n'allez pas me tirer dessus quand même?
-Mais non.
-Moi, c'est Mattéo.
-Moi, c'est Judith.
Suite de l'analyse dans le message ci-dessous!


Dernière édition par Malva le Sam 23 Avr 2016 - 2:42, édité 39 fois
Re: Analyse du personnage de Judith
Ses relations avec les autres
On l’a dit, au départ, Judith n’est pas une fille d’équipe. C’est une fonceuse foncièrement indépendante et qui a l’habitude de faire les choses à sa manière et comme il lui plaît. Pourtant, au contact du Visiteur, de Mattéo, de Raph et des autres, elle va lentement cheminer jusqu’à s’attacher à eux. Ils finiront par former pour elle son étrange petit clan.- Raph, le petit frère:
Peut-être parce qu’inconsciemment elle se souvient du sort qu’elle a failli lui faire subir dans la temporalité effacée, peut-être tout simplement parce qu’elle perçoit en Raph une sensibilité à protéger, Judith se retrouve très rapidement dans le rôle de la grande sœur.
À l’instar de tous, elle le tutoie d’emblée dès leur première rencontre, mais se montre beaucoup plus souriante et ouverte que lorsque le Visiteur est venu la recruter.
Il ne faut guère de temps avant leur première engueulade, alors que Judith remet en cause les compétences de Raph en tant que coordinateur. Et comme des gamins, ils s’interrompent lorsque le Visiteur apparaît.
Chacun le sait, une grande sœur peut être bien chiante quand elle s’y met, et quoi de pire que d’avoir sa grande sœur dans les pattes quand on essaie de ramener une fille à la maison? La cohabitation de Raph, Judith et Mattéo ne se passe pas sans heurts… Ils se disputent aussi bien sûr sur les tâches ménagères, mais se réconcilient quand Raph propose de s’occuper du ménage en échange de conseils sur les filles. Comme toute bonne grande sœur, Judith n’en manque pas une pour se moquer de Raph, disant même que sa tête de victime est très marrante à regarder. Elle tente toutefois de faire preuve de patience en écoutant les babillages de Raph sur Stella, avec plus ou moins de succès.
Sans vraiment en avoir conscience, elle représente pour Raph le modèle d’indépendance, celle qui n’a qu’une hâte : quitter les jupes du Visiteur pour avoir son propre appartement, ses papiers d’identité et peut-être, qui sait, un job qui lui plaît vraiment. On la retrouve d’ailleurs en début de saison 3 à montrer les photos de son nouvel appartement à Raph. C’est dans cette saison qu’elle et lui solidifient leur relation alors qu’ils auront tour à tour besoin l’un de l’autre. D’abord, Judith, quand Mattéo part travailler pour les Missionnaires. Elle se retrouve à squatter l’appartement de Raph et Stella, pour la réserve d’alcool, mais aussi par besoin de soutien. Ensuite, c’est Raph qui cherche son soutien, alors qu’ils jouent les infiltrés chez les Missionnaires. Judith ira encore plus loin pour protéger Raph, en trahissant Mattéo pour aider son ami à s’enfuir. Elle ira jusqu’à se battre contre Mattéo! Preuve que Raph et Judith sont devenus très proches, Raph a même un mouvement de refus quand elle l'enjoint à la laisser se battre seule.
- Henry, le robot:
Au départ, Judith semble considérer Henry au même titre qu’un meuble. Après tout, c’est un robot, c’est de la programmation, il n’y a aucune considération particulière à avoir. De plus, on peut supposer que Judith garde une certaine rancœur contre les robots, puisqu’elle a perdu son emploi de conseillère en suicide au profit d’un questionnaire automatisé. Et puis, en 2099, les robots et autres systèmes de programmation intelligente doivent être légion...
Elle trouve donc très étrange que le Visiteur appelle Henry « son ami » et s’étonne encore plus que le Visiteur ose risquer la peau de leur équipe dans le futur pour retrouver un simple Castafolte, « un de ces robots prétentieux qu’on programme pour dire n’importe quoi ». Mattéo indique aussi que Judith a eu quelques mauvaises expériences avec « ces tas de ferraille », mais on n’en saura pas plus à ce sujet.Le Visiteur : Robot ou pas robot, il faut retrouver Henry. On est une équipe soudée, et les équipes soudées, ça fait ce que je dis.
Judith : Vous savez ce qui est soudé? Le Castafolte.
Exaspérée par les trois jours passés enfermée avec le Visiteur et Mattéo dans le futur, elle ne montre aucune compassion quand Henry,de retour en 2010, découvre qu’il est un robot, en ajoutant même une couche après l’autre et ponctuant son départ par un « ciao R2D2 » assez mesquin.
Pourtant, plus tard, quand elle tombe par un heureux hasard sur le modèle qui a servi à la création du Castafolte, et qu’elle le prend sur le moment pour le Castafolte original, sa perception de Henry semble commencer à se modifier. Peut-être réalise-t-elle que malgré son statut de robot, Henry a développé une personnalité qui lui est propre? On peut supposer que ce changement d’attitude de Judith envers Henry se cristallise lorsque le Visiteur et Henry viennent à leur rescousse contre les hommes des Lombardi. Il est difficile cependant de le savoir puisqu’en saison 3, Judith et Henry n’ont aucune vraie interaction, avant l’arrestation de Raph chez les Missionnaires, et même là, Judith n’adresse pas un mot à Henry.
- Le Visiteur, un alter ego:
Le Visiteur et Judith sont comme deux alpha cherchant à imposer leur autorité sur l’équipe ou à agir en patron. Ils sont donc constamment à se chercher querelle et à remettre l’autorité et les compétences de l’autre en question (quelques exemples rapides: ici, ici, ici, ici et ici). Même si Judith est, théoriquement, à l’emploi du Visiteur, elle passe son temps à demander des explications au Visiteur ou des détails sur le fonctionnement de ses plans. Au contraire de Raph, elle n’accepte pas aveuglément les informations qu’on lui donne et ne tolère pas les nombreux mensonges du Visiteur. Et elle se rend d’ailleurs assez vite compte qu’il ne faut pas trop faire confiance à celui-ci et qu’il raconte souvent n’importe quoi pour justifier ses décisions ou obtenir des autres ce qu’ils veulent. En ce sens aussi, Judith et lui se ressemblent beaucoup : tous deux n’hésitent pas à manipuler les autres, en faisant notamment jouer la corde sensible ou en mentant, pour obtenir gain de cause.
Dans un premier temps, ils se montrent donc très méfiants et dubitatifs par rapport à chaque décision prise ou opinion émise par l’autre. Le Visiteur n’en manque pas une pour critiquer Judith, jusqu’à sa manière de jouer la comédie (alors qu’elle les surpasse tous aisément!). Avec le temps, cette incapacité à déléguer un peu d’autorité ou à accepter l’autorité de l’autre les mène à un point de rupture… Quant à la confiance, elle n’était déjà pas bien forte, elle n’existe tout simplement plus de la part du Visiteur après la défection de Judith.
Comme deux lions qui se mesurent l’un l’autre, il y a tout de même un certain respect entre Judith et le Visiteur, mais un respect très circonspect, plein de méfiance. Preuve en est qu’ils se vouvoient alors que le Visiteur tutoie le reste de son équipe. Judith finit par gagner la confiance et le respect du Visiteur en aidant Raph à fuir, et le Visiteur gagne en retour confiance et respect de la part de Judith en étant prêt à se sacrifier pour la cause qu’il défend. Le Visiteur se montre très inquiet de l’état de Judith (il joue même les cupidons en lui disant : « Il faut que vous surviviez pour retrouver Mattéo »), puis il est très affecté par sa mort, si affecté d’ailleurs qu’il coupera les ponts avec Raph et Henry et que, plusieurs mois plus tard, il sera toujours planqué dans son présent, ayant abandonné toute mission de sauver le monde.
Judith et le Visiteur sont comme les deux faces d’une pièce de monnaie. En plus d’être habiles manipulateurs, tous les deux fuient leur époque pour un présent plus riche en émotions et en actions. Ils s’entourent également de personnes obéissantes, le Visiteur a Raph (et Henry, avant qu’il surmonte son bogue), Judith a Mattéo. Mais ils ont deux visions différentes du monde. Là où le Visiteur garde espoir de pouvoir changer le futur et de redonner une vie libre à l’humanité, Judith est résignée et cynique. Elle vivait dans une sombre époque et espère désormais profiter de l’apogée de l’humanité… en 2010. Elle ne croit pas que les choses puissent changer. C’est pourtant le Visiteur qui parvient à lui redonner espoir.Judith : Vous allez vraiment vous sacrifier?
Le Visiteur : Oui, mais ça vaut le coup.
Judith : Pourquoi, pourquoi ça vaut le coup? Joseph veut dominer cette époque de merde, qu’il la garde. Tout ce que vous faites, les missions, tout ça, pourquoi ça vaut le coup?
Le Visiteur : Parce que…
(Extrait de Judith)
- Sara, un miroir glaçant:
Sara Lombardi offre à Judith un reflet troublant de sa propre personnalité. En effet, toutes deux partagent plusieurs traits de caractère. Elles ont cette attitude de battante et de femme forte qui en fait de redoutables adversaires aux yeux de tous. Elles imposent un respect mêlé de crainte chez ceux qui croisent leur route (et ils ont bien raison de les craindre, car elles se montrent parfois aussi dures qu’elles en ont l’air).
Toutes deux n’ont pas un sentiment de loyauté très développé, ni Judith envers ses collègues (du moins dans un premier temps), ni Sara envers ses frères (« J'en ai marre d'être la bonniche de mes frères! », et elle ne se gêne pas pour accepter de travailler pour un employeur en dépit du refus de Raul). L’une et l’autre placent leurs propres intérêts avant ceux d’une cause plus grande, mais moins concrète. Et on devrait y penser à deux fois avant de se placer entre elles et leurs objectifs tant elles sont déterminées! C’est que Sara et Judith proviennent d’époques difficiles où l’aptitude à survivre n’est pas un luxe. Sara, toutefois, a pu profiter de la protection de ses frères, là où Judith semble avoir été plutôt seule. Elles donnent presque toujours l’impression de pouvoir se débrouiller parfaitement toutes seules. Elles savent se servir des armes à leur disposition et n’hésitent pas à y recourir. Judith montre à plusieurs occasions qu’elle peut se défendre, et on apprend de la bouche de Sara qu’elle a châtré le Double du Visiteur (était-ce sa vengeance pour la fois où ses frères ont quasiment laissé le Double abuser d'elle pour arracher des renseignements à Henry?). Pas exactement des demoiselles en détresse…Sara et Judith n’aiment pas non plus se retrouver sous l’autorité de quelqu’un d’autre. Judith préfère se la jouer indépendante ou coordonner les gens; Sara aime bien écraser et dominer. Elles n’ont pas non plus de problème à jouer des rôles pour manipuler les autres, en se faisant passer pour des filles gentilles, par exemple.
Sara propose toutefois à Judith un miroir glaçant d’elle-même. Alors que Judith se bat essentiellement pour se défendre et survivre, soit par nécessité, Sara prend plaisir à faire mal, voire à torturer pour un oui ou pour un non (par exemple avec le Double du Visiteur ou avec Judith quand elle menace de la poignarder lorsque celle-ci ne lui montre aucun respect). Judith démontre en effet une sensibilité dont semble dépourvue Sara, comme si la vie s’était chargée de durcir durablement le cœur de Sara, alors que Judith a eu Mattéo pour faire battre le sien et l'équipe du Visiteur pour le faire grandir. Sous ses dehors durs, Judith cache une vulnérabilité que Sara a complètement évacuée pour mieux survivre. Celle-ci vend ses services de guerrière au plus offrant, peu importe le nombre de cadavres à semer sur son chemin.
Leurs chemins se séparent définitivement en fin de deuxième saison, alors que Judith choisit de suivre son cœur en défendant Mattéo plutôt que ses intérêts en restant du côté des riches Lombardi. Judith a développé avec le temps un sentiment de loyauté et a tissé des liens avec les membres de l’équipe du Visiteur, un clan dans lequel elle se reconnaît finalement davantage. Dès lors, l’une et l’autre deviennent des adversaires coriaces, Sara pour les Missionnaires (ou plutôt pour le clan qu’elle forme avec elle-même et ses frères en satellites) et Judith pour le Visiteur. Il n’est pas étonnant qu’elles se retrouvent face à face et armées, et que l’une poignarde l’autre. Même si c’est Dario qui porte le coup fatal, c’est Sara qui enclenche le terrible engrenage qui mène ultimement à la mort de Judith. Sara elle-même périra plus tard par le feu. Leur mort offre d’ailleurs une certaine symétrie, abattue par un être qui marchait dans l’ombre (Dario pour Judith et Octave pour Sara). Ce sont également deux personnages dont la mort ne surprend pas tant, Judith et Sara ont mené leur vie à fond de train.
Sara serait-elle au fond choquée par le sort de Judith?
Remerciements
De grands mercis à tous ceux qui discutent avec moi des personnages et subissent mon babillage incessant, et un merci tout particulier à Hinsomnia, à Lilirossignol, à Alix D. Magne et à Dark-Jacket.Merci à Jimmy Tillier d'avoir répondu à mes questions sur la composition!
Fan-art de Naeloj.
Dernière édition par Malva le Jeu 28 Juil 2016 - 4:39, édité 10 fois
Message à déplacer
Pas mal comme analyse, même si j'ai l'impression que tu passes à côté de certains points de caractère essentiel... Comme par exemple le fait qu'elle soit plus idéaliste qu'on ne le croit avec un brin d'égoïsme... Si ça se trouve tu l'as dit, j'ai mal lu... Mais il me semble essentiel de lui redonner cette gloire... Ce n'est pas de son manque de loyauté dont on doit parler, c'est le fait qu'elle suive ses idéaux ET ses opportunités en même temps.
L'aigle- Dresseur de RTI
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Re: Analyse du personnage de Judith
Ooooh une analyse de mon personnage préféré
Je lirai tout ça dès que j'aurai le temps ^^

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Lilirossignol- Ex Opérateur
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Re: Analyse du personnage de Judith
Oui, j'en parle, mais effectivement, j'aimerais approfondir ce point. Je manque juste de ressort et d'arguments pour développer. Je suis tout ouïe d'ailleurs.L'aigle a écrit:Pas mal comme analyse, même si j'ai l'impression que tu passes à côté de certains points de caractère essentiel... Comme par exemple le fait qu'elle soit plus idéaliste qu'on ne le croit avec un brin d'égoïsme... Si ça se trouve tu l'as dit, j'ai mal lu... Mais il me semble essentiel de lui redonner cette gloire... Ce n'est pas de son manque de loyauté dont on doit parler, c'est le fait qu'elle suive ses idéaux ET ses opportunités en même temps.

Par exemple, et je le note ici parce que j'avais l'intention d'en parler et j'ai oublié: même en ayant quitté l'équipe du Visiteur, quand elle se retrouve face à Riton, elle essaie de le prévenir, de le sauver. Elle n'est donc pas insensible aux objectifs louables du Visiteur. Il faudrait que je revoie ce passage pour le décortiquer.
Merci de ton commentaire, L'aigle.

Au plaisir d'avoir tes commentaires!Lilirossignol a écrit:Ooooh une analyse de mon personnage préféré![]()
Je lirai tout ça dès que j'aurai le temps ^^

J'ai ajouté mon analyse de la relation de Judith et de Mattéo. Il y a plusieurs réactions de Judith que je ne sais pas trop comment traiter, notamment la raison qui la pousse à rejeter violemment Mattéo lorsqu'elle quitte l'équipe du Visiteur, puis les dernières scènes entre Mattéo et elle, dans l'ascenseur, quand Mattéo lui dit qu'il doit faire son job en arrêtant Raph et qu'elle répond "Je sais", est-ce sa manière de lui pardonner? Quand ils se battent et qu'elle lui dit de ne pas retenir ses coups, c'est pour protéger Mattéo contre les Missionnaires (s'ils leur venaient à l'idée de le blâmer pour la fuite de Raph)? N'hésitez pas à venir en discuter avec moi! Judith n'exprimant que peu ses émotions et ayant une grande fierté, elle n'est pas facile à analyser!
Re: Analyse du personnage de Judith
J'ai tout lu et c'est très intéressant
En effet, nous constatons d'autres répliques à la fin de la Saison, en particulier dans l'épisode Le présent de la brigade temporelle lorsque Judith, l'Inquisitrice de la Brigade Temporelle, lui demande de mentir avant l'interrogatoire devant le grand patron.
Il dit à Judith : "J'aime pas vos cheveux." *bruit sourd de la machine* "Vos lunettes, par exemple, ça ne vous rend pas du tout sexy." *bruit sourd de la machine* ou encore "Oui, alors, j'ai jamais eu envie de vous faire l'amour, bah voilà !" *bruit sourd de la machine* donc il ment très mal !
Après avoir bien bu, il lui dit "T'es belle" le plus sincèrement du monde (et de manière bien lourde) et la machine ne fait aucun bruit !
Donc il y avait déjà une attirance de Mattéo envers Judith en Saison 1, même si ça n'avait pas l'air réciproque

Ça peut très bien s'expliquer par le fait qu'elle vient de passer 3 jours, en petit comité, dans un espace réduit, bloquée dans une planque pour échapper à des zombies (elle a tout de même reçu un seau à caca sur la tête) et qu'elle rejette la faute sur toutes les personnes qui l'entourent, en particulier Mattéo qui essaye de la retenir. Surtout que les personnes colériques ont tendance à dire des mots très durs à leurs proches à cause du manque de sommeil ou autre, qu'elle a passé un sale moment dans le futur apocalyptique et que l'alcool l'a bien énervée...Malva a écrit:Il y a plusieurs réactions de Judith que je ne sais pas trop comment traiter, notamment la raison qui la pousse à rejeter violemment Mattéo lorsqu'elle quitte l'équipe du Visiteur
Oui, ça me fait penser à la réplique dans Star Wars : "- Je t'aime. - Je sais."puis les dernières scènes entre Mattéo et elle, dans l'ascenseur, quand Mattéo lui dit qu'il doit faire son job en arrêtant Raph et qu'elle répond "Je sais", est-ce sa manière de lui pardonner?
Sur ce point, comme tu l'as dit plus haut, Judith préfère agir plutôt que d'exprimer ses sentiments, j'ai l'impression que le fait de laisser Mattéo la frapper "plus fort" rappelle à la fois leurs entraînements pour les missions du Visiteur et qu'ici, c'est sa façon à elle d’accepter une sorte de punition, comme si elle avait bien mérité de recevoir des coups pour l'avoir mal traité pendant leur relation.Quand ils se battent et qu'elle lui dit de ne pas retenir ses coups, c'est pour protéger Mattéo contre les Missionnaires (s'ils leur venaient à l'idée de le blâmer pour la fuite de Raph)?
La déclaration de Mattéo avant sa mort dans la première Saison ne vient pas de nulle part !En première saison, puisqu’il faut bien commencer par le commencement cette fois, leur relation semble strictement professionnelle de prime abord. Rien, en effet, ne laisse soupçonner une inclinaison de l’un vers l’autre.
En effet, nous constatons d'autres répliques à la fin de la Saison, en particulier dans l'épisode Le présent de la brigade temporelle lorsque Judith, l'Inquisitrice de la Brigade Temporelle, lui demande de mentir avant l'interrogatoire devant le grand patron.
Il dit à Judith : "J'aime pas vos cheveux." *bruit sourd de la machine* "Vos lunettes, par exemple, ça ne vous rend pas du tout sexy." *bruit sourd de la machine* ou encore "Oui, alors, j'ai jamais eu envie de vous faire l'amour, bah voilà !" *bruit sourd de la machine* donc il ment très mal !
Après avoir bien bu, il lui dit "T'es belle" le plus sincèrement du monde (et de manière bien lourde) et la machine ne fait aucun bruit !
Donc il y avait déjà une attirance de Mattéo envers Judith en Saison 1, même si ça n'avait pas l'air réciproque

Lilirossignol- Ex Opérateur
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Re: Analyse du personnage de Judith
Merci pour tous ces commentaires!
J'ai intégré ta remarque sur la première saison, tu as totalement raison. En plus, j'ai revu l'épisode quand j'ai fait des captures d'écran. o_O
J'ai aussi intégré tes pistes de réponse au sujet des réactions parfois difficiles à suivre de Judith. Je pense qu'on tient quelque chose maintenant!
Et merci aussi pour la correction de mes coquilles. N'hésite pas si tu en vois d'autres.

J'ai aussi intégré tes pistes de réponse au sujet des réactions parfois difficiles à suivre de Judith. Je pense qu'on tient quelque chose maintenant!
Et merci aussi pour la correction de mes coquilles. N'hésite pas si tu en vois d'autres.

Re: Analyse du personnage de Judith
J'aime beaucoup !!
C'est très très intéressant comme analyse et j'ai hâte d'en lire d'autres !!
C'est très très intéressant comme analyse et j'ai hâte d'en lire d'autres !!
jehane64- N+1
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Re: Analyse du personnage de Judith
Merci beaucoup Jehane. Ça me fait plaisir de savoir qu'on trouve mes analyses intéressantes. J'ai noté tes suggestions de personnages à analyser, sur Facebook. 

Re: Analyse du personnage de Judith
Je pense que ce topic devrait intéresser fortement @Ghostwriter qui avait écrit une fan fiction sur le départ de Judith en Saison 2 

Lilirossignol- Ex Opérateur
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Re: Analyse du personnage de Judith
Ajout des relations de Judith avec Henry, Raph et le Visiteur. Reste Sara, mais j'ai atteint la limite de caractères par message. o_O À l'aide, @yao?
Re: Analyse du personnage de Judith
Coucou !
Je voulais lire l'analyse hier mais je n'ai finalement pas eu l'occasion de le faire ^^'
J'essayerai de lire cette semaine
@Malva, quand on a atteint la limite de caractères par message, la seule solution est de diviser son texte en deux messages. L'idéal serait donc que les deux premiers posts du topic soient les tiens pour qu'on puisse avoir une belle continuité.
Dans ce cas, on va faire ce que j'appelle du "recyclage de message" (attention, explication assez complexe) : on va déplacer à un de tes vieux messages "moins pertinents" dans ce topic pour qu'il se place en deuxième position. Cependant, les admins n'ont pas le pouvoir de placer la position d'un message d'un topic comme ils le veulent; le message se placera automatiquement selon la date et heure du message. Malheureusement, dans ton cas, tu n'as posté aucun message entre le 10 mars à 18h47 (premier post) et le 10 mars à 19h44 (deuxième message posté par L'aigle).
Je pense toutefois pouvoir m'arranger assez facilement en faisant plutôt un recyclage de message de L'aigle ^^ Je lui envoie un MP pour vérifier un truc et je te tiens au courant
Je voulais lire l'analyse hier mais je n'ai finalement pas eu l'occasion de le faire ^^'
J'essayerai de lire cette semaine

@Malva, quand on a atteint la limite de caractères par message, la seule solution est de diviser son texte en deux messages. L'idéal serait donc que les deux premiers posts du topic soient les tiens pour qu'on puisse avoir une belle continuité.
Dans ce cas, on va faire ce que j'appelle du "recyclage de message" (attention, explication assez complexe) : on va déplacer à un de tes vieux messages "moins pertinents" dans ce topic pour qu'il se place en deuxième position. Cependant, les admins n'ont pas le pouvoir de placer la position d'un message d'un topic comme ils le veulent; le message se placera automatiquement selon la date et heure du message. Malheureusement, dans ton cas, tu n'as posté aucun message entre le 10 mars à 18h47 (premier post) et le 10 mars à 19h44 (deuxième message posté par L'aigle).
Je pense toutefois pouvoir m'arranger assez facilement en faisant plutôt un recyclage de message de L'aigle ^^ Je lui envoie un MP pour vérifier un truc et je te tiens au courant

yao- Ex Admin
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Messages : 25781
Date d'inscription : 16/05/2011
Age : 30
Localisation : Suisse - Lausanne
Re: Analyse du personnage de Judith
Hmm... je vois. Si c'est trop compliqué, je pourrais diminuer la taille de mon analyse en réduisant le nombre de liens URL, ça n'affectera pas le contenu et ça me libérera pas mal de caractères. Tiens-moi au courant. 

Re: Analyse du personnage de Judith
Je ne suis pas une experte du personnage de Judith. Mais ton analyse m'ouvre un peu plus les yeux sur elle. Surtout ta comparaison avec les personnages des dramaturges. C'est vrai que son personnage récupère des codes de ce genre. Dans ma vision des choses, les femmes dans les tragédies son des personnages avec une profonde réflexion. Elles ont le sens du sacrifice pour assurer le bien des autres, même si à chaque fois on nous dépeint un personnage plutôt froid et éloigné du lecteur/spectateur. Ce sont des femmes avec beaucoup de caractère et de convictions. Ce qui les amène le plus souvent à leur mort.
Quand je revois l'épisode de sa mort, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'à ce stade, elle veut mourir de toute manière. On a fait le tour du personnage. Quand elle décide de donner sa vie pour leur laisser du temps, on a l'impression qu'au fond c'est son âme de conseillère technique en suicide que c'est l'option la plus badass pour une fille comme elle. Qu'elle ne peut que mourir de manière héroïque. Pourtant elle déchante quand elle comprend que c'est le personnage le plus nul qui va l'achever.
Mais au fond on se dit que si c'était un autre personnage qui l'avait achevé, ça n'aurait peut-être pas inspiré le même sentiment qu'on a en repensant à sa mort. Elle aurait puis être massacrer devant tous au nom du grand projet de Joseph, pour faire un exemple. Mais, finalement c'est un contexte plus intime, moins voyant qui est choisit. Le personnage fort qui meurt seul et caché des autres.
J'adore aussi ton point de vue autour de la musique qui l'accompagne. C'est vrai que Judith reste un personnage très secret, même si on connaît ses attentes de la vie, il est difficile de mettre de comprendre ce qu'elle ressent au plus profond d'elle. Si elle a des remords par exemple, à quel point elle "apprécie" ses coéquipiers. Et quelque part la musique est là pour percer un peu à jour ses émotions. Je trouve aussi que ça adoucit beaucoup son caractère froid et désagréable.
Quand je revois l'épisode de sa mort, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'à ce stade, elle veut mourir de toute manière. On a fait le tour du personnage. Quand elle décide de donner sa vie pour leur laisser du temps, on a l'impression qu'au fond c'est son âme de conseillère technique en suicide que c'est l'option la plus badass pour une fille comme elle. Qu'elle ne peut que mourir de manière héroïque. Pourtant elle déchante quand elle comprend que c'est le personnage le plus nul qui va l'achever.
Mais au fond on se dit que si c'était un autre personnage qui l'avait achevé, ça n'aurait peut-être pas inspiré le même sentiment qu'on a en repensant à sa mort. Elle aurait puis être massacrer devant tous au nom du grand projet de Joseph, pour faire un exemple. Mais, finalement c'est un contexte plus intime, moins voyant qui est choisit. Le personnage fort qui meurt seul et caché des autres.
J'adore aussi ton point de vue autour de la musique qui l'accompagne. C'est vrai que Judith reste un personnage très secret, même si on connaît ses attentes de la vie, il est difficile de mettre de comprendre ce qu'elle ressent au plus profond d'elle. Si elle a des remords par exemple, à quel point elle "apprécie" ses coéquipiers. Et quelque part la musique est là pour percer un peu à jour ses émotions. Je trouve aussi que ça adoucit beaucoup son caractère froid et désagréable.
Alix DM- Ex Brigadière
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Messages : 3152
Date d'inscription : 22/09/2015
Age : 31
Localisation : La Comté, Terre du Milieu
Re: Analyse du personnage de Judith
Roah! Tu me fais super plaisir, Alix. Je suis contente de t'avoir fait voir ce personnage sous un jour différent. J'espère bien développer un peu plus sur les caractéristiques tragiques de Judith, mais il faudrait que je ressorte mes notes de cours universitaires. ^^" C'est clair que les personnages féminins sont magnifiques dans la tragédie! Il suffit de penser à Clytemnestre, à Electre, à Jocaste, à Andromaque, à Cassandre ou à Phèdre. Toujours des femmes qui se sacrifient ou subissent de plein fouet la colère des dieux, des femmes entières et souvent emportées par une volonté de vengeance. Clytemnestre fait tuer son mari Agamemnon (qui a sacrifié leur fille) puis se fait tuer par son fils; Électre réclame de son frère Oreste qu'il tue leur mère Clytemnestre pour venger le meurtre de leur père (quelle famille!); Cassandre est condamnée à voir chacune de ses prédictions non crues et finit assassinée par Clytemnestre...
Oui, je crois que l'identité de son meurtrier et la manière dont elle meurt, au fond des prisons nécrophiles avec le Visiteur et Constance pour seuls témoins, décuplent le caractère tragique de sa mort. Pour une femme aussi forte et une telle battante, finir ainsi, abattue comme un chien (elle est au sol et Dario vient l'achever), c'est éminemment triste. Mais en même temps, la grandeur de son sacrifice et le nombre de nécrophiles qu'elle emporte avec elle lui font justice.
Et pour la musique, c'est ce qui m'a donné envie d'analyser Judith, après Raph. Elle m'a étonné par sa douceur et sa sensibilité alors qu'on aurait pu lui voir une musique beaucoup plus guerrière.
ÉDIT : correction de coquilles ici et là.
Oui, je crois que l'identité de son meurtrier et la manière dont elle meurt, au fond des prisons nécrophiles avec le Visiteur et Constance pour seuls témoins, décuplent le caractère tragique de sa mort. Pour une femme aussi forte et une telle battante, finir ainsi, abattue comme un chien (elle est au sol et Dario vient l'achever), c'est éminemment triste. Mais en même temps, la grandeur de son sacrifice et le nombre de nécrophiles qu'elle emporte avec elle lui font justice.
Et pour la musique, c'est ce qui m'a donné envie d'analyser Judith, après Raph. Elle m'a étonné par sa douceur et sa sensibilité alors qu'on aurait pu lui voir une musique beaucoup plus guerrière.
ÉDIT : correction de coquilles ici et là.
Re: Analyse du personnage de Judith
Merci @Yao pour avoir réglé mon petit souci de limite de caractères. J'ai donc scindé en deux mon analyse. Je viens d'ajouter la relation de Judith et de Sara, ce qui, je pense, conclut mon analyse.
N'hésitez pas à laisser d'autres commentaires ou à débattre!

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